"La prudence est de mise": pour son budget primitif de 2025, le gouvernement princier ne prendra pas de risques

Face à la presse, le conseiller de gouvernement - ministre de l’Économie Pierre-André Chiappori a confirmé que la conjoncture conférait à la prudence budgétaire pour les prochains mois.

Article réservé aux abonnés
Cédric Verany Publié le 23/09/2024 à 11:01, mis à jour le 23/09/2024 à 11:01
Lors de la conférence de presse du gouvernement, Pierre-André Chiappori au micro a livré sa vision de l’économie monégasque actuelle et pour les mois à venir. Photo Jean-François Ottonello

Le 10 septembre dernier, élus et membres du gouvernement se retrouvaient en soirée pour une première séance privée d’étude du budget rectificatif de l’État pour l’année en cours. Dès le matin, les conseillers nationaux rapportaient leurs inquiétudes face à des finances qui nécessiteraient de voter en décembre, un budget primitif teinté de prudence dans les dépenses.

Et ce, alors que de grands chantiers sont encore en cours en Principauté et que le gouvernement devra, en 2025, investir dans un nouveau plan logement et de nouveaux immeubles domaniaux, déterminer les contours du nouveau centre commercial de Fontvieille et acter la construction d’une future usine de traitement des déchets.

Chercher d’autres recettes

"La prudence est de mise pour de tas de raisons. Certaines conjoncturelles, certaines peut-être de long terme", confirme Pierre-André Chiappori, conseiller de gouvernement-ministre de l’Économie et des Finances, interrogé sur le sujet lors de la conférence de presse de rentrée du gouvernement.

"Du point de vue budgétaire, il faut voir le panorama général. Le grand événement c’est la fin de la construction de Mareterra. Ça peut sembler anecdotique mais souvenons-nous que la contribution de Mareterra au budget de l’État représentait plus de 200 millions d’euros par an depuis plusieurs années. C’est une manne qui est terminée. Cela veut dire d’une part, qu’il va falloir chercher d’autres recettes; d’autre part, qu’il faudra prendre cela en compte dans les décisions d’investissements."

L’économiste, ex-professeur à l’université de Columbia, explique que le gouvernement princier a entamé une réflexion budgétaire sur la situation actuelle. Mais également à court terme sur le programme triennal et à long terme, en se projetant dans une dizaine d’années pour étudier quelles peuvent être les évolutions de l’économie monégasque.

Des phénomènes transitoires

Il demeure qu’en cet automne 2024, l’État monégasque fait face aussi à son placement en liste grise qui peut refroidir certains investisseurs. Un aspect que Pierre-André Chiappori espère "transitoire" comme d’autres phénomènes internationaux, indépendants de la Principauté, qui ont pourtant un impact direct sur les finances nationales.

"Je vais donner un exemple, appuie le conseiller de gouvernement, les taux d’intérêt sont actuellement élevés, cela à un impact direct sur nos finances, car cela touche la profitabilité des banques. Or, une source de revenus non négligeable de notre budget c’est l’impôt sur les bénéfices payé par les banques."

Citant un industriel lui disant qu’il ne faut jamais laisser passer les occasions créées par une bonne crise, Pierre-André Chiappori a confirmé que le modèle économique monégasque ne souffrirait pas d’adopter de nouveaux contours dans les années à venir.

"Je n’irai pas jusqu’à parler de crise, mais nous sommes dans une situation qui, bien qu’elle soit très favorable à bien des égards, est problématique sur certains aspects. Peut-être est-ce l’occasion d’introduire de nouvelles réflexions et d’aller dans la direction d’une amélioration de nos finances publiques et, plus généralement, de notre économie. C’est dans cette direction que le gouvernement princier travaille."

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.