Après la rue, retour aux chantiers institutionnels. Au lendemain d’une journée de mobilisation sociale, Sébastien Lecornu a affiché sa volonté de donner un cap de "rupture" à son début de mandat.
Près de deux semaines après sa nomination comme Premier ministre, la composition de son gouvernement reste suspendue jusqu’à "fin septembre, début octobre", mais Matignon a en effet dévoilé une première réforme structurelle: la création de la mission "État efficace".
Le Premier ministre a annoncé ce vendredi qu'il entendait supprimer plusieurs structures et délégations interministérielles, dont celle en charge du service national universel (SNU), étant donné la "création prochaine" d'un "service militaire volontaire".
Dans ce qui ressemble à un enterrement du SNU, le Premier ministre créé une mission auprès de lui à Matignon, chargée d'élaguer notamment cette délégation "au 1er janvier 2026", dans un contexte de "mise en extinction du SNU et de création prochaine du service militaire volontaire", précise Matignon dans un communiqué.
Mais "il ne s'agit pas de supprimer le SNU" immédiatement, qui sera toujours géré par les administrations qui en étaient chargées comme aux Armées ou à l'Éducation nationale, a-t-on tempéré dans l'entourage du Premier ministre, qui est aussi ministre démissionnaire des Armées.
"La suppression d’un organisme n'est pas la suppression d’une politique publique", ajoute-t-on de même source, affirmant qu'il y aurait "une réorganisation du portage du SNU".
"Supprimer des structures qui font double emploi"
Emmanuel Macron avait promis en mars "une grande refonte" du SNU et dit en juillet qu'il voulait "donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d'autres modalités, au sein de nos armées", promettant des annonces "à l'automne". Un service militaire volontaire était alors envisagé, sans être acté.
Sébastien Lecornu, à la recherche d'économies en vue de l'élaboration du budget, entend en outre supprimer la délégation interministérielle "en charge du suivi des conclusions du Varenne agricole de l’eau et de l'adaptation au changement climatique", celle "aux restructurations d'entreprises" dont les missions vont être renvoyées à la direction générale des entreprises du ministère de l’Économie, ainsi que la délégation ministérielle "à la forêt et au bois".
Côté sports, c'est la fin pour la délégation "en charge des grands évènements sportifs", qui intégrera la direction des sports du ministère des Sports, le poste de "coordonnateur national des mobilités" pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et la délégation ministérielle aux JO-2024 du ministère de l'Économie.
Il veut aussi éliminer le poste de délégué interministériel "à l'accompagnement des territoires en transition énergétique" au 1er octobre 2025. Les textes réglementaires seront publiés dans les prochains jours, précise Matignon.
Cette mission, directement rattachée à Matignon, sera pilotée par deux hauts fonctionnaires, Pierre-Mathieu Duhamel et Denis Morin, des anciens directeurs du budget sous des gouvernements de droite et de gauche.
"Il faut se réorganiser pour être plus efficace", fait valoir le Premier ministre, qui veut "regrouper, fusionner et si besoin est, supprimer des structures qui font double emploi".
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