"J'assumerai le travail que nous faisons": pour sa première conférence de presse, le ministre d'État Didier Guillaume affiche ses ambitions et sa méthode

Face à la presse, le ministre d’État en poste depuis quinze jours a dévoilé ce mardi ses ambitions pour mener à bien les grands chantiers du pays, imposant d’ores et déjà une méthode directe.

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Thibaut Parat et Cédric Verany Publié le 18/09/2024 à 08:03, mis à jour le 18/09/2024 à 10:46
Le ministre d'État Didier Guillaume s'est montré déterminé et rassembleur au cours de sa première conférence de presse, ce mardi. (Photo Jean-François Ottonello)

Il se présente comme un homme passionné, qui dit toujours les choses telles qu’il les pense. Et ça s’entend! Jour de première, ce mardi, pour Didier Guillaume, qui a donné sa première conférence de presse, entouré des membres du gouvernement. Le nouveau ministre d’État, entré en fonction le 2 septembre, assure être arrivé en Principauté avec "beaucoup d’humilité" et "énormément" de détermination.

"Je veux apprendre, écouter, essayer de me faire ma propre opinion. Je suis très honoré par le choix qu’a fait le prince Albert II en me confiant les rênes du gouvernement. Je mesure la charge, mais aussi combien il sera important de faire la démonstration que le gouvernement est une équipe soudée autour du Souverain. Là pour avancer, modifier certaines choses, proposer et faire en sorte que la Principauté continue à se développer. Il y a des contraintes, des budgets, des orientations. C’est en fonction de cela que nous travaillons."

Nouveau style

Le style se dessine seize jours après son installation place de la Visitation, et le ton a quelque peu changé dans ce costume de ministre d’État occupé précédemment par de hauts fonctionnaires français.

Didier Guillaume, lui, a dans ses bagages son passé de sénateur et ministre lui conférant une aisance orale et un discours plus politique, qu’il mêle plusieurs fois à la métaphore sportive. "Comme à la fin d’un match, il y a un gagnant et un perdant. Nous sommes dans le camp des gagnants, c’est notre objectif. Les matches de foot durent 90 minutes, notre match dure 18 mois. Quelles que soient les réformes et les étapes, Monaco est un modèle solide, nous avançons dans les négociations et nous allons répondre à toutes leurs questions", plaide-t-il à propos du positionnement de la Principauté placée sur liste grise par Moneyval au printemps, puis pointée du doigt par les rapports du GRECO et du GAFI demandant davantage de clarté dans la lutte contre le blanchiment de capitaux.

La sécurité est un luxe que le monde nous envie

Le gouvernement était réuni ce mardi à la résidence du ministre d’État, face à la presse. (Photo Jean-François Ottonello).

Infusion dans le microcosme

Depuis le 2 septembre, le nouvel homme fort du gouvernement multiplie les sorties publiques et les rencontres avec des personnalités. Une infusion dans le microcosme monégasque dont les prémices remontent à une vingtaine d’années via sa passion pour le sport automobile. Depuis plusieurs mois, Didier Guillaume a plutôt été attentif téléspectateur des débats au Conseil national pour mieux appréhender le pays.

"J’ai un sentiment de forte admiration pour cet état et sa population. Pour les citoyens du monde, vivre à Monaco est une chance. Nous devons tous mesurer combien vivre dans la stabilité institutionnelle et la sécurité est un luxe que le monde nous envie, un luxe que nous devons préserver au maximum. Monaco s’est doté de moyens et s’est donné les moyens d’avoir une sécurité extrêmement forte, absolument indispensable. Un des premiers points pour faire venir des résidents."

J'assumerai le travail que nous faisons

Justement, pour suivre la feuille de route confiée par le Souverain, le nouveau ministre d’État devra doper l’attractivité. Sa méthode pour y arriver passera par l’interministérialité, en décloisonnant les départements parfois hermétiques pour une vision globale des dossiers à traiter. "C’est essentiel pour nos grands enjeux. Quand les choses seront bien faites, il faudra féliciter chaque conseiller-ministre. Quand elles seront mal faites, il faudra venir me voir et m’engueuler, c’est ça le travail en équipe. J’assumerai totalement le travail que nous faisons."

Pêle-mêle, Didier Guillaume entend défendre le modèle social, permettre de bien vivre, bien se loger en Principauté. Bien se déplacer aussi… en travaillant sur les épineuses questions de mobilité.

Le tout en espérant de bons rapports avec les élus du Conseil national. "J’ai été dix ans parlementaire, j’ai bataillé avec les gouvernements pour faire respecter ce qu’est le pouvoir parlementaire. Je ne souhaite qu’une chose: que nos relations soient fluides, dans le respect de la Constitution, chacun à sa place. Nous ne gagnerons pas seuls, ni les uns contre les autres. Ce qui m’importe c’est de tirer tous dans la même direction et d’atteindre nos objectifs."

Car Didier Guillaume le sait, son mandat ne sera pas une promenade de santé. "Si par malheur l’attractivité n’était pas aussi forte, la Principauté reculerait. Il n’y a pas de raison qu’elle le soit, mais l’étendue de la tâche est forte."

C’est dit!

  • "Nous parlerons peu, nous travaillerons beaucoup. Lorsque nous prendrons la parole, ce sera pour annoncer des mesures."

     

  • "L’image à l’extérieur de la Principauté du souverain est incroyable. C’est le premier de cordée, celui qui va parler dans les plus hautes sphères. Il est connu, reconnu, aimé, il est le premier point de cette attractivité."

     

  • "La Principauté, ce n’est pas la France en petit, c’est Monaco en grand."

     

  • "Les conseillers nationaux ont la légitimité des électeurs qui votent pour eux, le gouvernement a la légitimité du Souverain qui nous a choisis. Ce sont deux légitimités, il n’y en a pas une plus forte que l’autre, les deux doivent travailler ensemble."

     

  • "J’ai moi-même testé la difficulté rencontrée par les pendulaires. En juillet, j’ai mis 1 h 25 pour sortir de l’autoroute et rentrer en centre-ville. Il faut arriver à concilier l’inconciliable aussi pour notre attractivité"

     

  • "J’ai entendu les soubresauts, les gens pas contents, qui parlent dans la presse. C’est la vie de toutes les institutions, de tous les États. C’est aussi la vie à Monaco. La Justice fera ce qu’elle a à faire, elle a toujours raison à l’arrivée. Ce qui nous importe, ce n’est pas cela, mais c’est de sortir de ce triptyque Moneyval/Gafi/Greco."

     

  • "Le dernier budget rectificatif n’a pas été voté, ce que je déplore. Mais c’est l’indépendance des pouvoirs et je n’ai pas à commenter."

     

  • "J’aurais juste un changement qui est bien logique, dans mon équipe. La cheffe de cabinet de M. Dartout [Laurence Garino] va être mutée dans un autre service à la hauteur de ses qualités. Une personne la remplacera dans les semaines qui viennent."

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