"Nous récupérons nos enfants avec le visage cramoisi et les vêtements trempés de sueur. Lundi, la température en salle de classe à l’ouverture était de 32°C. Le même jour, l’un des dortoirs affichait 31,5°C malgré la mise en place d’une climatisation portable fournie par la Ville. Nous sommes très inquiets pour la santé de nos enfants car deux écoliers ont déjà fait un malaise ", témoigne une parent d’élève élue, préférant rester anonyme.
À Fréjus, le mercure ne redescend presque jamais au sein de l’école maternelle Aurélien. Les bâtiments, pourtant construits il y a une vingtaine d’années seulement, piègent la chaleur emmagasinée la journée dans des salles de classe exposées plein Sud.
Et si quatre pièces sont équipées de climatiseurs – le réfectoire, un dortoir, la salle de motricité et une salle de classe – et que les enfants y sont réfugiés régulièrement via un système de rotations, cela ne semble pas suffisant.
"Ce problème est exposé depuis longtemps en conseil d’école mais la municipalité nous a fait comprendre que l’installation de climatiseurs supplémentaires ne rentrait pas dans son budget. Faut-il qu’un enfant soit hospitalisé pour que la commune réagisse?", tempête la jeune maman.
Un sermon repris par Violaine Vigorelli, enseignante de l’école et représentante du personnel au sein du syndicat FSU-Snuipp.
Celle-ci assure: "Cela fait dix ans que nous faisons remonter l’information à la municipalité en demandant l’installation de climatiseurs ou encore de filtres anti-UV aux fenêtres. Rien ne vient et on nous rétorque que la Ville manque de moyens. Seulement, aujourd’hui les fortes chaleurs démarrent dès juin et finissent fin septembre. Et comme l’école fait aussi centre aéré, les enfants sont exposés également en juillet et août."
"Le tout climatisé a fait long feu"
La professeure indique avoir relevé jusqu’à 35°C dans sa salle de classe. "À ce niveau, ce n’est pas qu’une question de confort, les enfants et le personnel ne peuvent pas se concentrer. Pire, ils sont victimes de maux de tête voire de malaises."
Consciente de ce problème qui concerne ses établissements scolaires, la municipalité indique avoir déjà installé un ventilateur sur pied dans chaque classe et attend de recevoir deux cents nouvelles unités permettant de passer dans les prochains jours à deux ventilateurs par salle.
"Nous espérons créer un courant d’air bénéfique même si nous savons que cette solution n’est pas idéale. Nous élaborons en parallèle un protocole pour laisser les fenêtres ouvertes à la fermeture ou encore de laisser les climatisations en routes et les salles de classe ouvertes afin de permettre une baisse des températures pendant la nuit", détaille l’adjoint au maire Charles Marchand.
Et quid de l’installation de climatiseurs dans toutes les salles de classe? "La question budgétaire rentre en ligne de compte mais il s’agit aussi de nous adapter aux nouvelles normes en matière de bâtiment. Nous avons équipé chaque école d’au moins une salle climatisée entre 2015 et 2017 mais le tout climatisé a fait long feu et les communes sont fortement incitées à se tourner vers des dispositifs plus vertueux pour l’environnement."
"Nous allons ainsi végétaliser les cours d’école et nous envisageons d’isoler des bâtiments ou encore de mettre en place des ventilateurs de plafond. Plus largement, nous pensons qu’il faut engager une réflexion au plan national pour adapter les écoles au changement climatique mais la réponse ne saurait être uniquement communale".
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