Galères récurrentes sur la route aux portes de Monaco et trains à l'arrêt après 21h: le dossier de la mobilité plus que jamais prioritaire

Ce lundi 9 septembre au matin, un accident secteur Monaco-Est a totalement congestionné l’A8 entre Nice et Monaco. Petit aléa et grandes conséquences, alors que la rentrée s’annonce tendue aussi sur le rail avec l'arrêt des trains en soirée entre Nice et Vintimille pendant plus de neuf mois (15 septembre 2024 au 26 juin 2025).

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Thomas MICHEL Publié le 10/09/2024 à 10:45, mis à jour le 10/09/2024 à 11:34
Ce lundi 9 septembre au matin, le trajet Nice-Monaco pouvait prendre jusqu’à 3 heures via La Turbie. Photo Thomas Michel

Ce mardi 10 septembre au matin, le prince Albert II est reçu au Palais préfectoral de Nice où les autorités françaises ont souhaité le remercier pour la promptitude et la générosité de l’aide financière (3 millions d’euros) apportée aux vallées par la Principauté, à la suite du passage de la tempête Alex en 2020. Sera ensuite présenté au Souverain le dispositif de sauvegarde et de restauration du patrimoine dans la Roya, la Tinée et la Vésubie.

Une rencontre bilatérale qui accouche de projets concrets, c’est ce dont rêvent les dizaines de milliers de salariés pendulaires qui tentent chaque jour de rejoindre la Principauté dans un délai raisonnable par la route ou le rail. Car au moindre grain de sable sur le pourtour de Monaco, tout s’enraye…

"Le même temps que pour aller à Marseille"

Voilà des années que le constat s’impose mais que les solutions peinent à émerger. Ce lundi 9 septembre encore, jour de rentrée scolaire à Monaco, le réseau routier a été totalement asphyxié au petit matin, après un accident dans le tunnel Ricard, au niveau de Beausoleil, entre un camion et deux bus qui, heureusement, n’a fait qu’un blessé léger.

Il était 6h38 quand l’alerte tombait sur le compte "X" de l’Autoroute A8, signalant "un accident après la sortie n°58 Monaco Est, en direction de l’Italie". Conséquence immédiate: "Fermeture de l’autoroute A8, sortie obligatoire à La Turbie (sortie 57)".

Deux heures plus tard, au départ de Nice Nord, l’application Waze se voulait rassurante, annonçant un temps de parcours vers Monaco via la sortie 56 de 40 minutes.

En réalité, il aura fallu entre 1h30 et 2 heures aux automobilistes pour faire les 9 km séparant l’entrée d’autoroute à Nice Nord de la sortie 56 Monaco à La Trinité, après la sortie du tunnel de la Borne romaine. Et même près de 3 heures pour rejoindre Monaco en passant par le village de La Turbie! "C’est un enfer", "J’aurais mis le même temps pour aller à Marseille", témoignaient ce lundi auprès de Monaco-Matin des automobilistes.

Pourtant, toutes les entrées d’autoroute n’ont pas été fermées pour réguler le trafic autour de Nice et les panneaux lumineux sont restés muets; quant aux péages, bien que le service ne soit pas au rendez-vous, ils restaient payants… Insoutenable sur un trajet qui, au quotidien, expose aussi à des comportements dangereux récurrents, y compris sur les axes secondaires saturés.

Ce lundi 9 septembre encore encore, Vinci Autoroutes déplorait d’ailleurs qu’un de ses véhicules d’intervention ait été percuté violemment par un automobiliste près de Mougins.

En moyenne sur l’année, un salarié de la Principauté résidant à Nice doit au final composer avec des temps de trajet similaires à ceux d’un Francilien, soit une heure et demie minimum de transport aller-retour chaque jour. Souvent bien plus. Sans compter les retours nocturnes sur l’A8 sur une voie et à vitesse réduite, entre Monaco et Nice, justifiés par des travaux permanents d’entretien notamment sur les viaducs.

Des tergiversations permanentes en France

En tête de la feuille de route fixée par le prince Albert II au nouveau ministre d’État, Didier Guillaume, la mobilité est d’autant plus un sujet brûlant que cette rentrée coïncide avec un lot majeur de décisions impactantes pour Monaco côté français.

Si l’ouverture de la bretelle "Monaco Est" de l’A8, en janvier dernier, a eu un effet non négligeable sur la fluidité du trafic autour de la Principauté, il aura surtout fallu attendre 30 ans de tergiversations en France pour que l’ouvrage renaisse après seulement cinq ans d’exploitation initiale entre 1989 et 1995. Et c’est bien là que le bât blesse: pour désenclaver Monaco, il faut une volonté française.

Or, entre millefeuille administratif, finances à sec et guéguerres politiques, les projets structurants patinent à l’Est du département. Pour exemple, le projet de percer une trémie sur la Moyenne corniche qui oppose le maire de Cap-d’Ail et la Métropole Nice Côte d’Azur, au détriment de Monaco.

En attendant, comme ce lundi 9, chaque aléa majeur qui surgit sur l’autoroute, la Moyenne ou la Basse corniche, provoque a minima une demi-journée de chaos aux portes de Monaco. Souvenez-vous de l’épisode d’une rupture de canalisation d’eau sur l’avenue du 3-Septembre à Cap-d’Ail, en avril 2017, qui avait provoqué des temps de trajet (déjà) supérieurs à 3 heures entre Nice et Monaco! Ce lundi, l’histoire a bégayé dans une moindre mesure, mais suffisamment pour rappeler à la France la nécessité d’agir.

Une rentrée tendue sur le rail

Car pendant que Monaco réfléchit à de nouvelles liaisons intra-muros et une refonte des entrées Nord et Est du territoire, ou ouvre un parking de dissuasion à l’Ouest (Les Salines) - qui peine à trouver sa clientèle, d’autres complications émergent.

Dès la semaine prochaine, plus aucun train ne fera halte en Principauté après 21 heures jusqu’en juin. A Menton, l’accès à l’autoroute reste fermé à 20h30 chaque soir le temps de travaux. Quant à la ligne ferroviaire entre Nice et Breil, elle sera tout simplement à l’arrêt ces 15 prochains mois. La députée Alexandra Masson réclamant des bus de substitution.

Sans oublier les problèmes inhérents à la Principauté et ses grands chantiers comme l’ouverture du collège Charles-III non loin des travaux du CHPG, qui fait craindre des embouteillages et a nécessité de rappeler aux parents d’élèves de privilégier les accès piétons.

Bassin d’emploi primordial pour la région voisine et l’Italie, tout comme aimant à touristes et grandes fortunes, Monaco ne peut continuer à pâtir d’un trafic aussi congestionné à ses portes, alors même que la Principauté sait mettre au pot. En fin d’année, le gouvernement avait d’ailleurs haussé le ton à l’égard de la SNCF. On attend une réponse pérenne.

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