Depuis Sophia Antipolis, Heeding aide les pros à passer aux carburants durables

S’adressant aux secteurs routier, aérien, maritime et industriel, la place de marché sophipolitaine met en relation entreprises et producteurs de carburants durables.

K.Wenger Publié le 18/09/2025 à 19:30, mis à jour le 18/09/2025 à 19:30
Cédric Choel et Bruno Arcalani, respectivement CEO et DG de Heeding – dont le nom en anglais, signifie "tenir compte", faire attention" – se sont installés dans les Alpes-Maritimes car "il y a tout ici: écosystème tech, aéroport, industrie, nautisme…" (Photo DR)

Adolescents, ils avaient créé une association pour protéger la nature. Deux décennies plus tard et de belles carrières dans l’aéronautique et le nautisme, Cédric Choel et Bruno Arcalani ont remis ça. En décembre dernier, les deux Laurentins ont créé Heeding à Sophia Antipolis.

Le but de cette place de marché, opérationnelle depuis le début du mois? "Mettre en relation des producteurs de carburants durables avec des entreprises évoluant dans le transport aérien, maritime, routier, fluvial", explique Cédric Choel, son CEO. Et, par extension, de dépolluer ces secteurs, grands consommateurs de carburant et donc gros émetteurs de gaz à effet de serre.

Le dirigeant sait qu’il a un important travail d’évangélisation à mener pour montrer que l’utilisation de carburants durables peut être simple et accessible. "Ils peuvent être mis directement ou mélangés dans le réservoir. S’il n’y a pas ou peu de différence de prix, les avantages opérationnels sont nombreux, insiste le startupper. Ils sont inodores, biodégradables, moins énergivores. Entrant dans une démarche RSE, ils sont un facteur de compétitivité et aident les entreprises à atteindre leurs objectifs climatiques." Issus de la transformation de toute sorte de résidus (forestiers, déchets, boues de stations d’épuration, pneus…), ils n’épuisent pas non plus les ressources de la planète.

Sur mesure

Bref, il ne reste plus qu’à convaincre les entreprises à l’adopter. Et c’est là qu’Heeding entre en action. "Notre plateforme apporte mise en relation et conseils, reprend Cédric Choel, grâce à un algorithme de comparaison qui fournit la meilleure recommandation de produits pour une flotte donnée. On accompagne nos clients dans leur processus de décarbonation." 

Ne reste plus aux entreprises qu’à passer directement commande sur la plateforme et se faire livrer. Selon l’abonnement choisi – de 299 à 999euros par mois –, elles peuvent également obtenir des rapports ESG personnalisés avec un suivi mensuel ou annuel de décarbonation. La startup qui s’est rapprochée notamment de la CCI Nice Côte d’Azur, de l’UIMM06 [Union des Industries et Métiers de la Métallurgie] et de la Fédération du BTP des Alpes-Maritimes prend également une commission sur les ventes de carburant.
Elle prévoit de commercialiser pendant six mois sa solution, via le programme pilote Sud Decarb. "Ce sera uniquement en Région Sud, cela permettra de tester le marché" avant de l’étendre à la France entière et de l’enrichir avec de nouvelles fonctionnalités dopées à l’intelligence artificielle et à la blockchain. Cette V2 "apportera d’ici quatorze mois une traçabilité complète des carburants, automatisera certaines tâches et améliorera certaines fonctions qui nous permettront de prendre en compte les régulations des autres pays", se projette Cédric Choel.
Effectivement les réglementations française et européenne vont dans le sens de la Sophipolitaine. "La directive RED3 dans le transport routier est en cours d’application et dans l’aérien, Refuel EU demande l’utilisation de carburants durables à hauteur de 2%. Ce qui représente déjà des centaines de millions de dollars: ce pourcentage va augmenter", assure le startupper.
Pour répondre à cette demande, les deux dirigeants prévoient d’embaucher et de lever entre 500.000 euros et 2 millions d’euros. "Ce qui nous permettra d’ouvrir des bureaux à l’étranger (Italie, Espagne et Portugal) et de développer la plateforme."

Parmi les pistes de développement envisagées, "que les producteurs y trouvent des matières premières pour fabriquer des carburants durables". Autant de développements qui laissent espérer un chiffre d’affaires 2026 de 300.000 euros pour bondir à 1 million en 2027 et 5 millions d’euros à l’horizon 2030.

Gageons qu’avec Heeding, les carburants fossiles ne vont pas faire de vieux os.

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