La société monégasque Venturi Space dévoile le prototype de son futur rover lunaire européen

Déjà partie prenante dans la conception de deux rovers dont l'envoi sur la Lune est imminent, le groupe Venturi Space a dévoilé, ce lundi 16 juin au salon du Bourget à Paris, une astromobile conçue pour accompagner les ambitions de l’Agence spatiale européenne (ESA) et du Centre national d'études spatiales (CNES).

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Thibaut Parat Publié le 16/06/2025 à 17:00, mis à jour le 16/06/2025 à 17:00
Le dernier rover lunaire de Venturi Space a été dévoilé ce lundi 16 juin au salon du Bourget à Paris. Photo Venturi Space

Depuis que le groupe Venturi a opéré un virage vers l’industrie spatiale en 2021, après deux décennies d’innovations centrées sur les véhicules électriques terrestres, la flotte d’engins lunaires ne cesse de s’étoffer.

Souvenez-vous, nous avions découvert les rovers "Flip" et "Flex" – deux frères nés du même coup de crayon, celui de Sacha Lakic, mais affichant des mensurations différentes –, dont les envois respectifs sur la Lune sont désormais programmés en février 2026 puis à la mi-2027.

Si leur rôle sur cette étendue hostile vierge de toute atmosphère se cantonnera au transport de charges utiles dans le cadre d’expériences scientifiques et d’activités commerciales, le second, présélectionné par la NASA pour son programme spatial Artemis III, pourrait véhiculer des astronautes à l’horizon 2030.

Le petit nouveau de la famille Venturi Space, lui, se prénomme "Mona Luna" et son prototype a été présenté ce lundi 16 juin au Salon du Bourget à Paris. "Objectif : doter l’Europe d’un rover opérationnel au pôle Sud de la Lune avant 2030 (...) Ce véhicule s’inscrit dans une logique d’autonomie technologique, d’anticipation industrielle et d’ambition européenne", commente le groupe dirigé par l’entrepreneur monégasque Gildo Pastor.

Conçu pour accompagner les ambitions de l’Agence spatiale européenne (ESA) et le Centre national d’études spatiales (CNES), il sera assemblé à Toulouse au cœur des installations de Venturi Space France.

La maîtrise d’œuvre à Toulouse

En maître d’œuvre du projet, la société pilotera plus globalement le développement et la qualification spatiale du rover. "Elle coordonnera l’ensemble des opérations : électronique embarquée, avionique, liaisons au sol, systèmes de gestion d’énergie, assemblage, intégration finale et tests d’acceptation au vol spatial", poursuit Venturi Space.

Naturellement, ce rover lunaire d’apparence massive (750 kg) sera doté des technologies critiques permettant sa survie à plusieurs nuits lunaires. Pour cela, le projet européen s’appuie sur la solide expérience acquise grâce aux précédents rovers (Flip et Flex) développés avec la société Venturi Astrolab, basée à Los Angeles.

C’est pour ce partenaire stratégique américain que Venturi Space conçoit et fabrique les fameuses roues hyperdéformables et ses systèmes électriques associés, en Suisse, ainsi que les batteries hautes performances, à Monaco.

Comme l’option du pneumatique terrestre est tout bonnement envisageable, l’invention de ces roues permet de fonctionner en l’absence d’atmosphère, de ne jamais crever, de résister aux radiations et de fonctionner jusqu’à… -240°C.

Même capacité de résistance des packs batteries conçus pour fonctionner avec un delta de températures extérieures de près de 400°C (entre -240°C et +130°C).

Vitesse maximale de 20 km/h

Pensé pour être transporté par le lanceur Ariane 6.4 et déposé sur le sol lunaire via l’atterrisseur européen Argonaut, Mona Luna sera équipé d’un bras robotisé pour manipuler, dans le cadre de ses missions, instruments scientifiques et charges utiles.

"Il sera : propulsé électriquement avec recharge par panneaux solaires, conçu pour se déplacer de manière autonome, équipé de trois batteries hautes performances et doté d’une vitesse maximale de 20 km/h", détaille Venturi Space. Il pourra également, en cas d’urgence, transporter un astronaute en difficulté, comme l’ont envisagé le CNES et l’ESA dans leurs études de faisabilité.

Une ambition commerciale assumée

Avec l’essor de la présence de l’industrie privée sur la Lune, l’ambition commerciale est pleinement assumée. "La première mission de Mona Luna vise les marchés institutionnels, avec des applications scientifiques. Il pourra aussi répondre à des besoins émanant d’industriels et d’acteurs privés européens : transport de charges utiles au pôle Sud, exploitation in situ des ressources lunaires comme l’hélium-3, voire des missions à vocation promotionnelle. Cette approche s’inscrit dans une volonté de structurer un modèle économique durable, à l’image des premiers jalons posés par la mobilité terrestre", justifie Venturi Space.

Photo Venturi Space.

Objectif Mars

"Je reste un explorateur avant tout. L’espace est une nouvelle frontière, et Mona Luna est notre façon d’y avancer concrètement." Ces mots prononcés par Gildo Pastor, à la tête de Venturi Space, lors du dévoilement du dernier rover lunaire européen au salon du Bourget laissent entendre que la Lune pourrait n’être qu’une étape dans cette conquête spatiale.

Eh bien oui, c’est le cas. Fort de l’expérience acquise avec le rover Flex, aux côtés de Venturi Astrolab, et de l’impulsion donnée par les États-Unis pour accélérer l’exploration de Mars, Venturi Space a déjà engagé le développement d’un nouveau rover martien polyvalent.

"Pensé pour l’autonomie, ce rover opérera de manière totalement indépendante lors de ses missions, tout en conservant une capacité de pilotage à distance en soutien opérationnel. Sa mission principale : détecter et extraire des ressources hydriques grâce à un dispositif intégré de forage et de prospection sous-surface, fait savoir Venturi Space. Les deux objectifs principaux de cette mission sont de scinder l’eau en oxygène et en hydrogène ; de combiner cette eau avec le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère martienne afin de produire de l’oxygène et du méthane, en vue de ravitailler les véhicules spatiaux."

L’ambition spatiale de Venturi Space ne se limite désormais plus à la Lune, mais aussi à la planète Mars. Photo Venturi Space.

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