Le Premier ministre Sébastien Lecornu, chargé de constituer un nouveau gouvernement après la chute de celui de François Bayrou le 8 septembre, recevait ce jeudi Éric Ciotti. Dans une lettre adressée au locataire de Matignon, et diffusée avant ce rendez-vous, le président de l’Union des droites pour la République (UDR) alerte sur la situation financière du pays, qu’il juge "au bord du gouffre" (dette de 3.345 milliards d’euros, soit 114% du PIB, déficit public qualifié d’"abyssal").
Des coupes massives dans plusieurs secteurs
Le candidat à la mairie de Nice en mars propose un plan de redressement radical: 120 milliards d’euros d’économies dès 2026. Le contre-budget du groupe UDR s’articule autour de cinq axes principaux. Il prévoit une économie de 19,5 milliards sur l’immigration, via la suppression de prestations sociales pour les étrangers et la transformation de l’Aide médicale d’État en aide médicale d’urgence. Il suggère une baisse de la contribution française au budget de l’UE et la division par deux de l’aide publique au développement (9,5 milliards).
Sur la politique sociale, il envisage 35,5 milliards grâce à une réforme de l’assurance chômage et à une lutte renforcée contre la fraude sociale et fiscale. 10 milliards d’économies sont selon lui réalisables dans le secteur de l’énergie, via la fin des subventions aux énergies renouvelables et des tarifs préférentiels de rachat d’électricité. Enfin la simplification administrative générerait 23,5 milliards d’euros d’économie grâce à une réforme territoriale, la privatisation de l’audiovisuel public et la suppression d’agences et opérateurs de l’État.
Des mesures complémentaires (cession d’actifs publics, réduction du parc immobilier de l’État, rabotage des niches fiscales) doivent compléter l’effort.
"C’était un entretien cordial, mais sans propositions concrètes de la part du Premier ministre. Nous avons remis notre lettre, avec nos propositions en termes d’économies, en particulier sur le coût de l’immigration. On le jugera à ses actions et à ses choix budgétaires, mais il est bien conscient qu’il ne pourra pas compter sur nous s’il maintient le cap dépensier et irresponsable du macronisme", a déclaré le patron de l’UDR après son échange avec le Premier ministre.
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