C’est la mère d’un enfant scolarisé dans le secteur qui a donné l’alerte en composant le "17" à 16h23. Un individu âgé d’une trentaine d’années, présenté par un marginal par des témoins, importunait des enfants à proximité de l’école maternelle Pierre-Sémard et de l’école élémentaire Lucie-Aubrac dans le quartier Berthe à La Seyne-sur-Mer.
"Le type en avait après des gamins de dix ans", résume un policier. "Il était porteur d’une machette (un sabre d’abattis) avec une lame de plusieurs dizaines de centimètres", détaille Samuel Finielz, procureur de la République de Toulon. Aucun enfant n’a été blessé avec cette arme blanche malgré "l’attitude menaçante" de l’individu. Un enfant accompagné par son père témoigne d’au moins "une gifle" et une précédente altercation la veille.
Six tirs de police
Un équipage de la brigade spécialisée de terrain (BST) du commissariat de La Seyne s’est alors rendu sur place. Le forcené s’était retranché dans le jardin d’une maison désaffectée (un ancien local associatif), voisine du collège Henri-Wallon. Selon les premiers éléments rapportés par le procureur, "les policiers lui demandent de jeter son arme au sol, ce qu’il ne fait pas".
Les fonctionnaires indiquent que l’individu, qui aurait tenu des propos incompréhensibles, s’approchait d’eux. "Quand il parvient à une proche distance, ils font usage de leur Taser à deux reprises sans que ça n’ait d’effet sur cet individu qui continue à [avancer]." C’est à ce moment-là, que la police ouvre le feu "à six reprises" en direction du forcené. "Il est décédé quelques minutes plus tard malgré l’intervention des pompiers."
Sur place, alors qu’un périmètre de sécurité avait été établi par les forces de l’ordre, le maire Jo Minniti a salué la réactivité des policiers et de la directrice de l’école maternelle "qui a immédiatement confiné tous les enfants".
Deux enquêtes ouvertes
Le procureur de la République a ordonné l’ouverture de deux enquêtes. L’une, confiée à la division de la criminalité territoriale de Toulon, a été ouverte pour violences avec arme. Cette procédure vise le forcené qui n’avait pas encore été identifié.
Selon des riverains, l’individu squattait la maison abandonnée où les faits se sont produits. Des effets personnels semblent y avoir été saisis. Ceux qui l’ont déjà croisé évoquent eux aussi des propos incohérents.
L’autre enquête devra établir "les circonstances d’utilisation des armes à feu", précise Samuel Finielz. La délégation de Marseille de l’inspection générale de la police nationale (IGPN) a été cosaisie avec le cabinet de déontologie et de discipline de la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) du Var.
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