"Les minutes qu’on perd sont des minutes qu’on ne rattrape pas": ce médecin du SAMU rappelle pourquoi il est essentiel de réagir vite en cas d’arrêt cardiaque

Le Dr Marc Fournier est médecin au SAMU 83, chargé du service d’accès aux soins (SAS). Il évoque les améliorations depuis la mise en place de l’application "SAUV Life".

Sandrine Beigas Publié le 12/04/2025 à 08:30, mis à jour le 12/04/2025 à 08:30
interview
Au centre de réception des appels d’urgence (CRAU) situé à Toulon, on est formé pour répondre calmement et aider les personnes à pratiquer un massage cardiaque. Photo Luc Boutria

Que faire si on est face à une personne qui fait un arrêt cardiaque?

D’abord, alerter en composant le 15 ou le 18 et immédiatement après et en même temps que l’alerte, commencer un massage cardiaque. Les minutes qu’on perd sont des minutes qu’on ne rattrape pas. Pendant ce temps, les secours sont déclenchés.

Comment faites-vous pour aider les personnes à ne pas paniquer?

On essaye d’être posé et calme au téléphone, d’avoir des messages clairs pour ne pas rajouter à la panique et au stress qui est légitime pour des personnes qui ne sont pas habituées à ce type de secours.

On va encourager, dire que les secours arrivent, donner le tempo du massage, dire à la personne qu’elle n’est pas seule. Et on reste au téléphone avec la personne pour qu’elle ne se décourage pas.

Y a-t-il un risque de faire un mauvaise geste?

Aucun. Le seul "risque", c’est de réussir à réanimer la personne. Si on ne fait rien, c’est sûr qu’elle va décéder. Et même si on casse quelque côtes, ça n’est pas mortel. Sauver la vie, c’est ça qui compte.

Quel est le taux de survie si les gestes sont pratiqués?

Selon des enquêtes réalisées dans des pays plus avancés que nous là-dessus, on parle de 25% de chances de survie en faisant rapidement le massage. Et chaque minute perdue, c’est 10% de chances de survie en moins. C’est en ça que c’est très important d’avoir des sauveteurs sur place. Car quelque soit la rapidité à laquelle arrivent les secours, ils ne pourront jamais être là instantanément.

Au SAMU, on essaye d'être calme et posé pour ne pas rajouter à la panique et au stress des personnes, qui est légitime. Photo Philippe Arnassan.

Pourquoi y a-t-il encore autant de personnes qui ne sont pas sauvées?

Parce que la réanimation cardiaque est toujours entreprise trop tard. Actuellement, et c’est pour ça qu’on essaye de vulgariser des système comme "SAUV Life", le taux de survie sans séquelles est très bas. Et les personnes qu’on arrive à récupérer décèdent de complications du post-arrêt.

Qu’est-ce que l’application Sauv Life a changé? Y a-t-il plus de personnes sauvées grâce à ça?

Plusieurs dizaines de personnes ont été sauvées grâce à l’appli. En réagissant vite, il y a tout à gagner et rien à perdre. En plus de trouver des personnes autour de soi pour venir pratiquer le massage cardiaque, on peut être mis en relation avec des associations qui forment aux gestes de premiers secours.

L'exemple d'un SMS qu'envoie l'application "SAUV Life" quand un citoyen-sauveteur doit intervenir. Photo DR.

à voir aussi

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.