"Je déplore l’image que le Conseil national tente de donner du gouvernement princier", lance le ministre d'Etat, Pierre Dartout aux élus

La séance budgétaire du Conseil national de ce jeudi soir n'a pas manqué de punchlines entre le chef du gouvernement princier et les conseillers nationaux. Une relation qui ne cesse de se dégrader entre les deux institutions monégasques.

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Thibaut Parat Publié le 13/10/2023 à 10:00, mis à jour le 13/10/2023 à 10:00
Le ministre d’Etat, Pierre Dartout, prend la parole sous l’œil perçant de Brigitte Boccone-Pagès, présidente du Conseil national. Photo Romain Fondacaro/Conseil national

Gouvernement et Conseil national en conviennent bien volontiers: ils travaillent pour le même dessein: celui de "l’intérêt supérieur de la Principauté". Comprendre: renforcer un modèle économique et social qui a fait ses preuves.

Pourtant, depuis l’élection de la nouvelle mandature dirigée par Brigitte Boccone-Pagès, la relation entre les deux institutions ne cesse de se dégrader. Cela ne date pas d’hier, certes, comme l’a rappelé Jean-Louis Grinda lors de la séance publique consacrée au budget rectificatif 2023: "Notre duo joue faux. En jouant faux, nous ne servons pas les intérêts de notre pays. Depuis dix ans, j’assiste à une confrontation permanente entre les deux institutions, sauf lors de la crise liée à la Covid."

Un épisode semble-t-il lointain.

Dès la lecture du rapport, en introduction de séance, Franck Julien a attaqué. "L’ensemble des enjeux et points évoqués nécessitent un dialogue institutionnel permanent et constructif qui n’est pas aujourd’hui à la hauteur des responsabilités qui nous incombent, estime-t-il. Le Conseil national est un partenaire institutionnel indépendant du gouvernement. Il n’est ni une chambre d’opposition, ni une chambre d’enregistrement." Deux expressions réutilisées plus tard dans la soirée par Brigitte Boccone-Pagès.

"Des critiques systématiques"

Conscient que l’on peut "toujours faire mieux", le ministre d’État a défendu son gouvernement, sa capacité de prévoyance et d’adaptation à des événements exceptionnels.

"Laisser penser que nous aurions perdu cette aptitude relève du procès d’intention. Soyons conscients du privilège de vivre à Monaco (...) Je constate de la part de votre Assemblée des analyses teintées de pessimisme et une inquiétude quant à un prétendu manque de vision du gouvernement (...) Je le dis posément et fermement: je déplore l’image que le Conseil national tente de donner du gouvernement princier."

S’il martèle à nouveau ne pas considérer le Conseil national comme une chambre d’enregistrement, le ministre d’État ne réfute pas le terme de chambre d’opposition.

"Le gouvernement ne demande qu’à vous croire mais ce n’est pas vraiment ce que nous ressentons tant certaines critiques nous paraissent systématiques", déplore-t-il.

À l’instar d’un match de ping-pong, Brigitte Boccone Pagès a répondu au propos du chef de l’exécutif, se demandant s’il ne s’agissait pas "d’une énième provocation de votre part". "Je ne serai pas la présidente d’un Conseil national qui serait à nouveau brocardé comme l’empêcheur de tourner en rond ou comme le porte-voix de demandes déraisonnables et déconnectées des réalités." 

Thomas Brezzo embraye: "Personne ici n’est là pour livrer un combat, mais seulement participer à un débat d’idées".

Au milieu de ces punchlines respectives, l’espoir d’une collaboration plus saine s’est dessiné. "Cette coopération est possible. Il faut impérativement, dans l’intérêt général du pays, changer de méthode, travailler ensemble de façon constructive tout en assumant nos saines différences", estime Jean-Louis Grinda. Même volonté du côté de Pierre Dartout: "En ce qui nous concerne, nous voulons privilégier un dialogue plus constructif".

La fameuse expression du "pas vers l’autre", si souvent entendue dans l’Hémicycle, sera-t-elle une réalité réciproque? Réponse d’ici mardi et le vote du budget rectificatif.

Brigitte Boccone-Pagès a néanmoins prévenu: "Aucun vote n’est acquis d’avance. Aucun budget n’est jamais acquis d’avance."

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