"Cela m'angoisse beaucoup de penser à mon avenir": aux Etats-Unis, 22 jeunes ferraillent en justice contre l'inaction climatique de Donald Trump

Dès ce mardi 16 septembre, aux Etats-Unis, 22 jeunes, dont plusieurs mineurs, portent une action devant un tribunal fédéral de l'Etat du Montana. Ils accusent Donald Trump de bafouer leurs droits fondamentaux en promouvant notamment le pétrole et le gaz et réclament un procès.

AFP Publié le 16/09/2025 à 10:00, mis à jour le 16/09/2025 à 10:00
Une manifestation en faveur de l'action climatique en 2024 à Washington. Photo Istock

Existe-t-il un droit à un futur climatique viable? De jeunes Américains tentent ce mardi 16 septembre de saisir la justice contre l'administration Trump, qu'ils accusent de bafouer leurs droits fondamentaux en promouvant le pétrole et le gaz.

"Cela m'angoisse beaucoup de penser à mon avenir", a confié à l'AFP Eva Lighthiser, plaignante principale, dont la famille a dû déménager pour des raisons climatiques.

Pour cette femme de 19 ans, "c'est très difficile à accepter pour quelqu'un qui entre tout juste dans l'âge adulte".

Elle témoignera ce mardi et ce mercredi aux côtés de 21 autres jeunes, dont plusieurs mineurs, dans le cadre de cette action portée devant un tribunal fédéral à Missoula, dans le Montana, Etat rural du nord-ouest des Etats-Unis.

Leur plainte illustre le déplacement croissant du combat climatique sur le terrain judiciaire, souvent à l'initiative de jeunes du même âge. Cet été, ce sont des étudiants de l'archipel du Vanuatu qui ont obtenu une victoire retentissante devant la Cour internationale de justice, plus haute juridiction de l'ONU.

Des climatologues, un pédiatre à la barre... 

Citant des répercussions sur leur santé, le groupe de jeunes Américains attaque des décrets de Donald Trump pour faciliter la production de pétrole et de gaz, entraver celle d'énergies renouvelables et occulter le suivi des effets du changement climatique.

Des climatologues, un pédiatre ou l'ancien émissaire climatique démocrate John Podesta témoigneront pour appuyer leur démarche.

Ce sera "la première fois" que les plaignants pourront témoigner directement face au nouveau gouvernement républicain sur la façon dont sa politique "provoque la crise climatique et porte préjudice aux jeunes", explique Andrea Rogers, avocate de l'association Our Children's Trust, qui les représente.

L'action est pour l'instant au stade procédural: elle vise à obtenir du juge qu'il ordonne la tenue d'un procès. Le gouvernement fédéral, rejoint par 19 Etats conservateurs et le territoire de Guam, réclame un classement sans suite.

Bien que le juge, Dana Christensen, soit connu pour des décisions en faveur de l'environnement, les observateurs ne sont pas optimistes. Même en cas de procès, la procédure risque de finir devant la Cour suprême, dominée par les conservateurs.

Et l'absence de jurisprudence fédérale forte sur un "droit constitutionnel à un environnement propre" ne joue pas en faveur du mouvement, dit à l'AFP Michael Gerrard, professeur de droit environnemental à l'université Columbia.

"Cette Cour suprême est plutôt encline à retirer des droits qu'à en accorder, à moins que vous n'ayez une arme à feu", tranche-t-il.

Des victoires de jeunes plaignants par le passé

L'équipe juridique garde néanmoins espoir, après de récentes victoires remportées au niveau des Etats.

En 2023, un juge du Montana a donné raison à de jeunes plaignants qui contestaient la non-prise en compte du climat dans la délivrance de permis pétroliers et gaziers, estimant que cela violait leur droit constitutionnel à un environnement sain.

Un an plus tard, de jeunes militants hawaïens ont obtenu un accord obligeant leur Etat à accélérer la décarbonation du secteur des transports.

Mais au niveau fédéral, la balance ne penche pas du côté des militants. L'affaire la plus connue, remontant à 2015, a été close en 2023... par la Cour suprême.

Le gouvernement Trump pourrait faire valoir que la question climatique relève du politique et non des tribunaux.

Mais, note l'avocate Andrea Rogers, "la question de savoir si le pouvoir exécutif viole les droits constitutionnels des jeunes est précisément le genre de question que les tribunaux tranchent depuis des décennies".

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