"Nous attendons un certains nombre de réponses": le Conseil national presse le gouvernement sur certains dossiers de la Principauté

Réunis en début de semaine à l’occasion d’une conférence de presse, les élus du Conseil national et leur président Thomas Brezzo ont balayé les différents sujets qui font l’actualité monégasque.

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Yannis DAKIK Publié le 31/05/2025 à 07:30, mis à jour le 31/05/2025 à 10:41
Treize élus étaient réunis autour de leur président. Photo J.-F. O.

À quelques jours d’une nouvelle salve de séances législatives où il sera notamment question de la fin de vie – faisant écho aux récents débats dans le grand pays voisin – les élus du Conseil national, emmenés par leur président Thomas Brezzo, s’adressaient à la presse pour faire l’état des lieux des différents dossiers qui animent la Principauté. Si seul le sujet du logement semble être une satisfaction, ces derniers attendent "un certain nombre de réponses sur plusieurs points".

Tour d’horizon.

La fusion annoncée entre Monaco Info et TV Monaco

Le président du Conseil national a souhaité partager ses doutes sur le calendrier annoncé de la fusion entre Monaco Info et TV Monaco. "On sait clairement que l’engagement ne sera pas tenu puisqu’on parlait d’une échéance au 1er septembre 2025, avance l’avocat. Je ne vois pas comment cela pourrait être le cas. Des travaux sont en cours, la réflexion se poursuit, menée par le gouvernement."

Thomas Brezzo n’en demeure pas moins attentif sur ce dossier, notamment sur l’avenir des salariés des deux camps. "Même si la date du 1er septembre n’est pas tenue, ce média multiplateforme observera un budget maîtrisé, raisonnable et le respect de la priorité nationale. Les personnes qui travaillent au sein de ces sociétés devront être traitées de manière convenable." "Nous sommes extrêmement attentifs au sort des gens qui travaillent dans ces deux chaînes, surenchérit son vice-président Jean-Louis Grinda. On ne souhaite en aucun cas qu’il s’agisse d’un plan social qui ne soit pas maîtrisé. Il faut redéfinir ce que la Principauté souhaite pour son audiovisuel public."

Le logement

"C’est l’un des dossiers sur lesquels nous sommes plus ou moins satisfaits", introduit Thomas Brezzo au moment d’aborder le sujet du logement. Quelques semaines après le vote de la loi de désaffectation qui prévoit 76 à 90 logements au Jardin exotique et 3 appartements rue Grimaldi dans le cadre d’une opération domaniale intermédiaire, le président du Conseil national a fait part de sa satisfaction. Bel Air, Villa "Luciole", Larvotto Supérieur, plusieurs opportunités domaniales devraient être proposées aux Monégasques dans les années à venir. "Des décisions ont été prises et c’est bien pour les quatre à cinq années qui viennent."

Mais le président du Conseil national n’entend pas s’arrêter là. "Il faut remettre à niveau ce Plan national logement. Non pas repartir d’une feuille blanche puisque certaines opérations doivent être menées à leur terme." Ce plan actualisé devrait être présenté "sous peu" par le Souverain, réaffirme Thomas Brezzo. "Il faudra anticiper et ne pas se retrouver dans une situation de pénurie que nous avons connue."

Enfin, concernant le serpent de mer de l’Annonciade, les élus espèrent une décision "avant la fin de la mandature", soit fin 2027. "Si un point doit être tranché, c’est celui-ci. Outre les appartements qu’il offrirait aux Monégasques, ce projet générerait des recettes. Le collège doit être démoli, le quartier doit être remodelé. On le sait depuis quinze ans et, quinze ans après, on ne sait toujours pas ce qu’on va en faire. C’est problématique."

La mobilité

Il faut le reconnaître, la situation ferroviaire en Principauté s’est améliorée depuis qu’un train passe en gare toutes les 15 minutes. Malgré tout, Thomas Brezzo demande des efforts supplémentaires à SNCF Sud Azur via le gouvernement. "On se retrouve avec une fréquence des TER améliorée mais si on met des trains courts cela ne sert à rien. Il va falloir, et c’est un point non négociable, que le gouvernement fasse les démarches nécessaires auprès de l’opérateur pour obtenir des rames suffisamment longues pour accueillir les usagers dans des conditions décentes."

Toujours dans le cadre de la mobilité, le président pointe du doigt "l’engagement" non-tenu concernant la "régulation du trafic" en interdisant certains véhicules lors de grands évènements. "Cela devait être fait avant le Grand Prix, regrette Thomas Brezzo. On a vu lundi ce que cela a donné [d’importants embouteillages pour sortir et accéder à la Principauté, ndlr] avec la fermeture de la route de la Piscine, avec des camions sur le boulevard Albert-1er. Certaines personnes ont mis plus de 2 heures pour venir de Nice. C’est une situation intolérable alors qu’on la connaît. On ne peut pas avoir tous les avantages du Grand Prix sans quelques inconvénients mais lorsqu’on connaît ces inconvénients et qu’on fait des promesses pour y remédier qui ne sont pas tenues… Nous attendons que des mesures soient prises sur la mobilité parce qu’on n’en peut plus."

Le placement sur liste grise

Placée sur liste grise en juin 2024 par le Groupe d’action financière (GAFI), la Principauté devrait en sortir en 2026 "si tout va bien", glisse Thomas Brezzo, qui ne masque pas son inquiétude relative en ciblant la Direction des Affaires juridiques.

"Je tire tout de même la sonnette d’alarme parce qu’on dit qu’on a fait des progrès mais, selon moi, ils ne sont pas suffisants. Sur le blanchiment, tout ce que j’avais annoncé en 2018 a eu lieu. Sur le rapport Moneyval de 2022, j’aurais pu le prédire en 2018. J’avais pointé du doigt les problématiques de la Principauté et le non-respect des réglementations internationales. Aujourd’hui on doit montrer de l’effectivité et de gros progrès ont été faits. Mais, on attend toujours les guides pratiques du gouvernement depuis 2020. On nous demande un certain nombre de condamnations et un montant de confiscation. Que se passe-t-il si on ne donne pas les moyens aux magistrats de traiter les dossiers en accéléré? Ce qu’on dénonce, c’est l’absence de certains magistrats et des postes non remplacés. On réclame l’intégration des réservistes mais le texte n’a toujours pas été déposé. Que veut le gouvernement? Est-ce qu’on veut vraiment sortir de la liste grise? Je me pose la question. Il y a une rétention des textes administratifs et juridiques qui n’est plus admissible."

La mise en place de réunions publiques

C’est une première qui fait suite à la consultation des Monégasques lancée en septembre dernier par le Conseil national. Ce dernier va tenir sa première réunion publique dans l’hémicycle le 10 juin à 18h30. Et portera sur la priorité nationale. "C’est un sujet sur lequel nous sommes régulièrement consultés par les Monégasques, aussi bien dans le privé que dans le public, affirme Thomas Brezzo. C’est un sujet de préoccupation majeur pour la population." Des questions peuvent être posées dès à présent par le biais du site du Conseil national, auxquelles les élus répondront évidemment.

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