Les pendulaires ne sont pas les seuls à être dans la galère pour regagner la région niçoise depuis Monaco.
Depuis plus d’une semaine, les travaux entrepris au niveau de l’avenue Prince Rainier-III à Cap-d’Ail – et la réduction à une voie sur 40mètres – pour la construction d’un ensemble de logements sociaux engorgent les points de sortie en Principauté.
Ce mardi encore, dès le milieu d’après-midi, il fallait près d’une heure pour regagner Nice depuis Monaco. Forcément, si les particuliers sont touchés de plein fouet par ces modifications, c’est le cas également des professionnels du transport que sont les taxis.
Pas d’astuce sous la pédale
Et ils ne décolèrent pas. Mickaël, taxi à Nice mais souvent en Principauté pour effectuer des liaisons, fait part de son désarroi.
"C’est saturé partout dès la fin d’après-midi! C’est la merde! Et on a aucune solution de replis. Car quand la Moyenne Corniche est saturée, les gens se rabattent sur la Basse et le problème est le même", lance-t-il, déjà excédé après seulement quelques jours de travaux. Patrick, taxi monégasque, abonde: "c’est l’enfer, c’est vraiment l’enfer!", s’exclame-t-il.
Tout comme Mickaël, Patrick met en évidence la difficulté de trouver des astuces pour éviter au maximum les embouteillages. "On a nulle part où aller. On peut regagner Nice et l’autoroute A8 depuis Beausoleil puis La Turbie… mais là aussi, ça bouchonne", enchérit-il.
Mardi, Stéphane, taxi de la Principauté, a mis près d’une heure à rejoindre le péage de La Turbie depuis l’hôtel Fairmont. "Le matin il n’y a pas trop de difficultés, mais à partir de 15h30 c’est terrible. Mardi, je suis parti du Fairmont à 17h45 et je suis arrivé au péage de La Turbie à 18h43", se désole-t-il.
Des temps de trajet rallongés qui ne sont pas sans incidence. Notamment sur le prix final de la course.
"Ah forcément, en passant du temps à l’arrêt, la tarification est plus élevée", poursuit Patrick. Stéphane confirme: "mardi par exemple, j’ai récupéré des clients qui effectuaient le trajet Monaco - Cannes. Le prix de la course était 20% plus chère qu’habituellement", indique ce professionnel du transport.
Temps de trajets rallongés plus prix qui augmentent, résultat des courses, des clients pas toujours compréhensifs…
"Ces derniers jours, il y avait le congrès des assureurs à Monaco. Et c’était assez tendu", sourit nerveusement Stéphane. "La clientèle, c’est toujours pareil. Ça dépend des gens. Certains sont choqués par ces problèmes de circulation", ajoute-t-il.
Des pistes de réflexion
Jessica, elle, est davantage catégorique: "c’est horrible et les clients ne sont pas du tout, mais alors pas du tout compréhensifs", relate-t-elle, ayant mis une heure pour rejoindre Nice depuis la Principauté mardi.
Tous ont la même idée pour tenter de sortir de cette crise tant bien que mal. Une idée émise la semaine dernière par la municipalité de Cap-d’Ail [lire notre édition du vendredi 5 septembre]. Et portée ici par Stéphane, le taxi monégasque: "la solution est simple. Il faut mettre en place une plage horaire où les ouvriers pourraient travailler normalement et une plage horaire, à partir de 15h par exemple, lors de laquelle il faudrait retirer les plots et rétablir la double voie."
En attendant, les tractations entre la Ville de Cap-d’Ail, le gouvernement princier et le bailleur social Erilia se poursuivent pour trouver une issue favorable à cette colère qui monte.
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