Honneur et humilité. Cinquante-deux jours après sa prise officielle de fonction, le ministre d’État Christophe Mirmand a fait sa rentrée en prenant ce jeudi 11 septembre 2025 – pour la première fois – la parole devant la presse.
Ses premiers mots ont été pour le Souverain pour témoigner de "l’honneur" qu’il a ressenti d’être appelé à ce poste. Et de "l’humilité" avec laquelle il aborde sa mission, en formant le vœu d’entretenir des relations "franches, de proximité et de transparence" avec les journalistes.
Son été, le nouveau ministre d’État l’a consacré à découvrir l’administration, les équipes, le terrain, les personnalités. Et apprendre les rouages de la machinerie monégasque, tout juste après avoir quitté les arcanes gouvernementales françaises, où il était directeur de cabinet du ministre des Outre-mer aujourd’hui démissionnaire, Manuel Valls.
Un nouvel univers pour ce haut fonctionnaire français, qui ne découvre pas le Sud de la France. En qualité de préfet des Alpes-Maritimes entre 2012 et 2013, et préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur de 2020 à 2024, il a déjà pu, sur certains dossiers par le passé, apprécier les spécificités et les besoins de la Principauté.
Mais sa première prise de parole dans le costume de chef du gouvernement princier relevait davantage ce jeudi de la présentation de sa méthode que de l’annonce de décisions.
Christophe Mirmand s’est qualifié de "Monégasque de cœur", un pays pour lequel il veut "agir au quotidien avec engagement, avec détermination, avec enthousiasme".
"Que chaque euro dépensé le soit à bon escient"
"Je m’efforce d’être opérationnel, de poursuivre l’action du gouvernement. L’exception monégasque, son histoire, sa singularité, cette qualité de vie que les princes, depuis sept siècles, ont su créer et préserver est naturellement une richesse extraordinaire. C’est un modèle qui nous revient d’entretenir, de nourrir pour les Monégaques et les générations futures. Je veux m’y attacher de toutes mes forces, c’est l’engagement que j’ai pris", résume-t-il.
Sa méthode? "Être disponible quotidiennement, écouter, fédérer. Et puis ensuite, de décider avec les membres du gouvernement. Je n’entends ni laisser les dossiers s’enliser, ni agir dans la précipitation."
Un équilibre à maintenir pour assurer la feuille de route confiée par le Souverain qui balise le chemin. Le calendrier de septembre est ainsi fait, ce sont les questions budgétaires qui domineront l’automne pour voter le budget rectifié de l’État pour 2025 et faire le Primitif 2026. Un budget déjà prévu excédentaire de 86 millions d’euros.
"Un marqueur positif" pour le nouveau chef du gouvernement, "qui confirme la très bonne santé des finances publiques après le très fort excédent déjà enregistré en 2024. C’est bien sûr le résultat de ce modèle économique et d’une gestion avisée des finances de l’État. C’est aussi un modèle que nous devons veiller à faire perdurer. Il faut que chaque euro dépensé le soit à bon escient."
Pour autant, le budget national pour l’année 2026 "ne sacrifiera rien aux investissements qui sont indispensables pour l’avenir de la Principauté".
"Sortir de la liste grise, c’est une étape"
Priorité cardinale, le souci de transparence fiscale face aux autorités de contrôles internationales qui pointent Monaco depuis plusieurs mois.
"Nous poursuivons le travail déjà engagé en matière de conformité d’économie aux standards internationaux. Cette conformité est à mon sens une condition aussi de notre prospérité. Sortir de la liste grise, ce n’est pas un objectif, pas une finalité, c’est une étape d’un travail collectif qui nous engage parce que Monaco se doit d’appliquer les standards les plus exigeants au plan international."
Un point dont dépend l’attractivité du pays. Une frange que le ministre d’État veut "consolider". La nomination récente de Ludmilla Raconnat-Le Goff en qualité de déléguée à l’Attractivité en remplacement de Frédéric Genta y répond.
"Son mandat est clair, c’est de pouvoir mettre en œuvre trois principes directeurs. D’abord, la cohérence pour faire en sorte que l’ensemble des actions des administrations publiques soient articulées vers toujours plus d’attractivité. Ensuite, le souci de la sélectivité pour identifier les actions, les acteurs qui sont les plus efficaces. Et puis c’est en permanence de rappeler la nécessité et l’exigence d’agilité."
Les premiers chiffres de fréquentation de la saison touristique "plutôt bonne" et la force des grands événements récurrents présagent d’une attractivité vigoureuse en 2025.
"Reverdir Monaco"
Enfin, Christophe Mirmand a mis l’accent sur un point de la feuille de route princière qui vise à repenser l’urbanisme du pays et reverdir la Principauté, en tentant de lutter contre des constructions trop bétonnées pouvant devenir des îlots de chaleur à l’avenir.
"Le Souverain souhaite que le gouvernement réfléchisse à une nouvelle approche de l’aménagement du territoire, en mettant en œuvre toutes les actions qui sont nécessaires pour renforcer la qualité de vie des habitants."
Une volonté qui pourrait se traduire par une meilleure réflexion dans l’implantation des immeubles pour penser des services et des commodités créant une vie de quartier plutôt qu’un bâtiment esseulé le long d’un boulevard.
Une volonté d’équilibrer "entre nos exigences d’urbanisme et une meilleure insertion dans l’environnement urbain" projette le ministre d’État, qui n’entend pas pour autant stopper la construction.
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