Affaire Messina: nos révélations sur les dérives d’un homme atteint de fièvre acheteuse

Plus de 700.000 euros ont été dépensés sur les comptes de la SPL Ports de Menton par Mathieu Messina.

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Stéphanie Gasiglia et Eric Galliano Publié le 19/10/2023 à 08:10, mis à jour le 19/10/2023 à 08:10

Le 26 juin dernier, Mathieu Messina se fend d’un communiqué: il annonce qu’il démissionnera bien de ses fonctions à la SPL lors du conseil d’administration prévu le lendemain. Son départ a été acté en mairie trois mois plus tôt après sa condamnation dans l’affaire du Gazélec. Même si le P.-D.G. des Ports de Menton a joué la montre depuis, il sait pertinemment qu’il est dans l’œil du cyclone. Ce qui ne le dissuade pas pour autant de faire chauffer sa carte bancaire de fonction.

Ce 26 juin, il la dégaine à neuf reprises. Pour effectuer deux paiements dans une station-service d’Ajaccio, s’offrir un déjeuner à 219 euros dans une paillote de Porticcio... Et passer six fois de suite à la caisse d’une célèbre enseigne de bricolage! Une frénésie d’achats difficilement explicable. Qui apparaît presque pathologique, lorsqu’on épluche les livres de compte de la SPL.

"Il ne s’est même pas caché!"

Mathieu Messina mène manifestement grand train sur le dos de cette société publique. "Et ne s’en cache même pas!" C’est bien ce qui étonne le plus un proche du dossier. "Il ne prend même pas la peine de mettre un paravent entre lui et ses entreprises." Car c’est dans ses propres supérettes, à Nice et à Juan-les-Pins, que Mathieu Messina va passer commande de tonnes - au sens littéral - de mandarines ou de citrons et de caisses entières de champagne millésimé et de cognac 12 ans d’âge. Ces marchandises ont-elles seulement été livrées? Ou servaient-elles à gonfler artificiellement le chiffre d’affaires de ses entreprises? L’affaire Messina pourrait révéler un système de fausses factures.

L’ancien adjoint aux Finances se serait ainsi servi des ports de Menton comme d’une pompe à fric. Ignorant toutes les alertes. À commencer par celles de l’ancien cabinet comptable de la SPL qui, dès le 14 septembre 2022, l’interroge dans un mail de 4 pages sur des dizaines de dépenses "non justifiées". En guise de réponse, Messina décidera de changer de prestataire. En tant que directeur général et mandataire social de la SPL, il en a le pouvoir. Trop de pouvoirs concentrés sur un seul homme grisé par son ascension.

Mathieu Messina a-t-il tout simplement "pété les plombs"? Comme le ferait un gosse immature "qui a tout fait pour se faire prendre", reconnaît un de ses proches. Peut-être aussi pour mettre fin à la spirale infernale dans laquelle il s’était enfermé, multipliant les fonctions publiques, sans réelle contrepartie financière, délaissant ses propres affaires, et puisant finalement dans les deniers du contribuable pour renflouer ses comptes personnels. Mais reste à savoir si Mathieu Messina ne renflouait que les siens.

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