#MeToo dans le cinéma: à l'Assemblée, Besnehard met en cause le comportement d'actrices

L'ancien agent de stars et producteur Dominique Besnehard, créateur de la série "Dix pour cent", a mis en cause jeudi le comportement d'actrices qui ont accusé Harvey Weinstein ou Gérard Depardieu de viols, lors d'une audition mouvementée à l'Assemblée nationale.

AFP Publié le 13/03/2025 à 20:46, mis à jour le 14/03/2025 à 12:05

L'homme de 71 ans, dans le métier depuis cinquante ans, a revendiqué appartenir "à l'ancien monde", au début de son audition devant la commission d'enquête sur les violences commises dans le cinéma.

Il a notamment été interrogé sur le comportement de Gérard Depardieu, avec qui il a travaillé par le passé, et en faveur duquel il a signé une pétition de soutien, "par fidélité" pour sa fille, Julie.

Dominique Besnehard a répondu en mettant en cause l'actrice Charlotte Arnould, qui accuse Depardieu de l'avoir violée à son domicile. L'acteur a été mis en examen dans cette affaire et le parquet a requis un procès à son encontre.

"Généralement, les cours de théâtre, on les fait dans un cours de théâtre, on ne va pas à domicile chez un acteur", a déclaré Besnehard à propos du comportement supposé de la plaignante.

Quant à Depardieu, il assume son soutien à un homme qu'il a vu "se transformer", et "vriller après la mort de son fils", Guillaume, en 2008. Dominique Besnehard dit ne plus avoir de contact avec lui, mais rappelle la "présomption d'innocence".

L'ancien agent le plus puissant du cinéma français a également abordé l'affaire Harvey Weinstein, le producteur roi d'Hollywood jusqu'à sa chute retentissante en 2017, lorsque des dizaines de femmes l'ont accusé de harcèlement, d'agression sexuelle ou de viol, déclenchant l'onde de choc planétaire #MeToo.

"Je l'ai vu, ça !"

Il a, là encore, mis en cause le comportement des plaignantes: "Quand j'étais agent, j'ai vu des actrices un peu dépasser les bornes. On ne va pas dans un hôtel avec un metteur en scène. Excusez-moi, Weinstein qui allait à Cannes, certaines actrices allaient dans sa chambre pour peut-être faire une carrière américaine. Je l'ai vu ça ! J'ai même des actrices dont je m'occupais qui y sont allées!"

Il a par contre salué le courage d'autres actrices qui, selon lui, refusaient ce genre de propositions: "Je suis peut-être la personne qui connaît le mieux les actrices" a-t-il ajouté en citant les stars "Nathalie Baye, Isabelle Adjani..."

"Je ne crois pas qu'Isabelle Huppert, jeune comédienne, monte dans un hôtel avec un producteur qui a une mauvaise réputation, je suis désolé", dit-il.

Malgré tout, Dominique Besnehard a salué "le mouvement #MeToo": "c'est important car maintenant on ne peut plus dire qu'on ne sait pas".

Il a tenu à souligner le courage de l'actrice Noémie Kocher, qui avait accusé, bien avant la vague #MeToo, le cinéaste Jean-Claude Brisseau de harcèlement sexuel. Ce dernier a été condamné en 2005 puis est décédé en 2019.

Repris par la présidente de la commission d'enquête, la députée écologiste Sandrine Rousseau, Dominique Besnehard a perdu son calme, au cours de l'une des auditions les plus mouvementées depuis la création de cette instance, qui a auditionné des dizaines de responsables de la culture et du cinéma, et doit rendre son rapport dans un mois.

"Si c'est mon procès, je me taille ! Vous arrêtez de faire la morale à tout le monde, ça commence à bien faire!", a-il lancé à Sandrine Rousseau. Il est finalement resté plus d'une heure, et a pu entendre la députée lui répondre.

"Loin d'être de la morale comme vous l'avez qualifiée, la question est de savoir comment on fait respecter le droit et le corps des personnes. Plein de gens ont quitté le cinéma à cause de ça, le cinéma a perdu des talents (...) car il y a eu une forme de complaisance", a-t-elle souligné.

"Vous qui dites tout le temps que vous êtes de l'ancien temps, je conclurai en vous disant : 'Soyez de ce temps là, M. Besnehard, parce que nous avons aussi besoin de vous!'".

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.