Roumoules célèbre 50 ans de radio et d’innovations

Une cérémonie en présence du prince de Monaco rappellera aujourd’hui la mise en service du site de diffusion de Radio Monte-Carlo, en grandes ondes, sur le plateau de Valensole.

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Guilhem Ricavy Publié le 11/09/2024 à 07:15, mis à jour le 11/09/2024 à 09:18
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Depuis cinquante ans, les pylônes du centre de radiodiffusion de Roumoules pointent vers le ciel sur les hauteurs du lac de Sainte-Croix. (Photo G. Ry.)

Ils font partie du paysage. Depuis cinquante ans, les pylônes du centre de radiodiffusion de Roumoules pointent vers le ciel sur les hauteurs du lac de Sainte-Croix. Quatre pylônes de plus de 300 m de haut, et cinq autres plus petits, d’une centaine de mètres, qui servent de repères aux habitants du plateau de Valensole. Et de curiosité aux vacanciers nombreux à se presser chaque été sur ce territoire magique entre Alpes-de-Haute-Provence et Var.

Après dix-huit mois de chantier, le site est entré en exploitation le 14 juillet 1974. (Photo G. Ry.).

C’est le 14 juillet 1974 que le site unique en France par ses dimensions et les technologies utilisées a été mis en service. Son but? Assurer la diffusion de Radio Monte-Carlo sur l’ensemble du territoire français, en modulation d’amplitude et en grandes ondes, là où la portée du précédent émetteur de la station née à Monaco en 1943, installé à La Madone, dans les Alpes-Maritimes, ne dépassait pas Lyon et Montpellier. " Radio Monte-Carlo était une radio locale, devenue régionale et qui, à la fin des années 60, ambitionnait de devenir une radio nationale. Pour grandir, il fallait gagner des marchés publicitaires. Et pour les obtenir, il fallait être diffusé à Paris", résume Jean-Charles Allavena, vice-président de Monaco Média diffusion (MMD), la société qui opère notamment le site de Roumoules.

Trouver le bon site

Mais comment faire pour diffuser une radio sur presque l’ensemble du territoire français? Qui plus est avec deux contraintes fortes. La première technique, puisque la radio était entièrement produite à Monaco. La seconde, administrative, puisqu’il s’agissait de diffuser en France une radio étrangère au moment où la radiodiffusion était encore un monopole d’état.

C’est à Lucien Allavena, père de Jean-Charles, alors directeur technique de la station monégasque, qu’est confiée la mission.

L’imposant émetteur Thomson, piloté depuis un pupitre, délivre une puissance capable de diffuser la radio au-delà de Paris. (Photo G. Ry.).

Pour trouver le bon site où installer l’émetteur, il regarde jusqu’où, dans l’autre direction, portent les antennes parisiennes de France Inter. La limite tracée sur la carte passe par le plateau de Valensole, "où en plus la nature du sol est parfaite pour la propagation des ondes", insiste Pascal Penella, responsable de la production chez Monaco Media Diffusion. "La municipalité de Roumoules s’est aussi très vite intéressée au projet", rappelle Jean-Charles Allavena. Car si le site de diffusion s’étend sur 50 hectares, seuls 3 hectares sont clôturés, au pied des pylônes et de leurs haubans. Le reste des terres, jadis de la forêt inexploitée, a été confié aux agriculteurs locaux qui les exploitent toujours.

L’écueil administratif est plus complexe à résoudre. Des discussions sont lancées entre l’état français et la Principauté. "Au final, c’est une victoire de la diplomatie qui a permis de trouver un accord", assure Jean-Charles Allavena.

Le site est également doté d’un studio de secours, jamais utilisé, tel que mis en place en 1974. (Photo G. Ry.).

Prouesse technique

Le site de Roumoules est donc officiellement validé. Le chantier de construction débute en 1973 et dure dix-huit mois. Un architecte de Digne est choisi pour dessiner le centre d’exploitation en forme de mas provençal qui hébergera l’émetteur dont la puissance attendra, au fil des évolutions, jusqu’à 3.600 kW. Quatorze techniciens veillent nuit et jour sur la machine dont la visite fait penser au décor d’un film d’anticipation.

En mars 2020, presque vingt ans après avoir quitté Monaco, RMC devenue privée fait le choix de cesser la diffusion en grandes ondes, plus vraiment adaptée aux usages des auditeurs.

Le 216 kHz devient muet sur les transistors et les autoradios.

Unique au monde, cette structure en forme de pentagone, avec cinq pylônes de 100 m de haut, assure la diffusion en ondes moyennes vers l’Europe de l’Est. (Photo G. Ry.).

"Cette évolution technologique allait arriver. Cela nous a obligés à imaginer un nouvel avenir", analyse Jean-Charles Allavena.

Si Roumoules sert toujours de point de diffusion de TWR, une radio américaine, vers l’Europe de l’Est, en ondes moyennes, un chantier d’envergure vient d’être lancé pour accueillir un nouvel opérateur. On n’en saura pas plus sur ce futur hôte. "Mais si on fête aujourd’hui notre anniversaire, ce n’est pas pour fêter notre enterrement", plaisante Jean-Charles Allavena.

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