L’attaque au couteau le 11 septembre dernier au lycée horticole d’Antibes, qui a blessé un élève et une enseignante, a relancé le débat sur la sécurisation des établissements scolaires.
En ce qui concerne cet établissement, la Région a annoncé que d’ici les vacances de la Toussaint, les travaux de sécurisation seraient terminés. Le lycée horticole sera alors équipé, comme d’autres lycées azuréens, d’une loge d’accueil et de tourniquets d’accès. Ceci dans le cadre d’un grand plan de renforcement de la sécurité pour l’ensemble des lycées de la région à hauteur de 70 millions d’euros qui a été acté en 2016 après la vague d’attentats en France.
860 caméras dans les collèges publics
Comment ça se passe dans les collèges? Depuis 2016, le Département a aussi mis en place un "plan sécurité" qui représente près de 12M€ d’investissements pour les 73 collèges publics des Alpes-Maritimes. Des dispositifs qui consistent notamment en un contrôle des accès par des tourniquets qui s’activent à l’aide de badges qui sont distribués aux élèves et de la vidéoprotection avec près de 860 caméras qui sont installées aujourd’hui dans les collèges publics, et les installations se poursuivent encore en 2025.
À noter aussi que tous les collèges publics et une douzaine d’établissements privés volontaires sont équipés d’alarmes et boutons d’alerte qui sont reliés directement aux forces de l’ordre.
Des tourniquets d’accès à l’effet dissuasif
Reste à savoir quelle est l’efficacité de ces tourniquets d’accès. S’ils ont un effet dissuasif, un élève peut toujours prêter son badge à quelqu’un d’autre. Ils n’empêchent pas non plus de faire entrer des objets dangereux dans un établissement puisqu’ils ne déposent pas de système de détection de métaux.
Ces dispositifs de sécurité sont complétés par la présence humaine de médiateurs aux abords des établissements, des lycées comme des collèges. Identifiés et reconnus par les établissements et les élèves, ils assurent une présence régulière aux abords des collèges et ont notamment un rôle de prévention.
Quid de la reconnaissance faciale?
Quid de la reconnaissance faciale à l’entrée des établissements scolaires?
Dans les Alpes-Maritimes, Christian Estrosi le maire de Nice et président de la Métropole y est très favorable. Mais il ne cesse de se faire taper sur les doigts par la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) lorsqu’il veut expérimenter une technologie sécuritaire via la vidéosurveillance, et pas seulement sur la reconnaissance faciale.
Dernier en date: la Cnil a exigé, le 25 mai dernier, que la Ville désactive le système qui permettait à 77 caméras de repérer devant les écoles, sans l’aide d’une personne physique, un véhicule trop longtemps en stationnement.
En 2018, la Région Sud s’était aussi vue retoquer l’installation à titre expérimental de caméras de reconnaissance faciale à l’entrée de deux lycées, à Nice et Marseille.
"La Cnil nous oppose un refus en disant qu’une carte ou le carnet c’est suffisant, explique Véronique Borré, conseillère régionale en charge de la Sécurité. Aujourd’hui, après le drame d’Antibes, nous reposons la question. On peut prévoir tous les dispositifs de sécurité qu’on veut, il faut aujourd’hui aussi s’aider de la nouvelle technologie. À la Région, nous continuons à travailler sur la reconnaissance faciale, le corps enseignant et les parents d’élèves y sont aussi favorables."
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