La page Facebook de ce restaurateur du Var supprimée pour "exploitation sexuelle des adultes", il attaque Meta en justice

La page Facebook du Café la Station a récemment été supprimée pour non-respect des standards de la communauté 'sur l’exploitation sexuelle des adultes'. Le gérant s’insurge.

D. V. Publié le 06/06/2025 à 08:15, mis à jour le 06/06/2025 à 08:15
William Rémy, gérant du Café la Station (à gauche), et son avocat Me Bertrand Pin. Photo Valérie Le Parc

Un commerçant valettois face à la multinationale Meta. Sur le papier, l’opposition a tout d’un duel à la David contre Goliath. Mais William Rémy, restaurateur depuis quatre ans dans le centre-ville de La Valette, y croit dur comme fer. Avec Me Pin, avocat au barreau de Toulon, il va déposer sous peu une assignation devant le tribunal judiciaire de Paris pour attaquer en justice la société Meta.

La raison? Le chef d’entreprise varois s’estime diffamé par la plateforme qui, fin avril, a supprimé la page Facebook de son commerce, le Café la Station, expliquant qu’elle ne respectait pas les standards de la communauté "sur l’exploitation sexuelle des adultes".

Des décolletés qui font parler

Il faut dire que, depuis deux ans et demi, les posts de William Rémy étaient loin de faire l’unanimité sur le réseau social. En plus de proposer un plat unique - une parillada de la mer servie à la pelle - à la carte de son restaurant, ce dernier avait pris le parti d’une communication pour le moins osée sur la plateforme fondée par Mark Zuckerberg. "On est totalement dans la galéjade. L’idée était de tenter d’exister sur ce réseau au-delà de la simple petite photo du plat qui va bien. J’ai donc sorti ce côté provoc à travers une approche de photos très sensuelle."

Sur les images régulièrement partagées, on pouvait ainsi voir les salariées de l’établissement (et dans de plus rares cas des clientes) servir les coquillages et crustacés à la clientèle avec un décolleté très apparent. Et ce, quand les photos publiées n’étaient pas encore plus culottées…

Pour certains, ces publications pouvaient être amusantes. Pour d’autres, elles étaient aux mieux maladroites, au pire écœurantes. Il reste que l’effet souhaité était obtenu: "J’en étais à 50.000 followers et, sur le seul mois de mars, à plus de 3 millions de personnes impactées. Mais au-delà de ça, c’est l’interaction qu’il y avait avec les internautes qui m’importait." Depuis des années, le petit restaurant tourne d’ailleurs à plein régime sur l’avenue Anatole-France.

"Une atteinte à la liberté d’expression"

Aussi, cette suppression de "plusieurs années de travail" a eu comme l’effet d’une moule pas fraîche dans une assiette de parillada. "Il y avait eu cinq ou six signalements par le passé. Les publications étaient suspendues deux heures, puis étaient remises après l’examen par Facebook. Là, on n’a aucune explication", enrage le commerçant, qui a depuis pu recréer une page "en bricolant".

Et à son avocat de reprendre: "On considère que la sanction unilatérale de Meta n’est pas justifiée et que c’est une atteinte à la liberté d’expression. [...] Pour nous, ces photos ne viennent pas violer les standards de la communauté. Il n’y a pas de pornographie et il y a surtout le consentement de toutes les personnes qui ont posé jusque-là. La forme peut apparaître comme un peu provocatrice, mais on considère avoir respecté les règles du jeu. En deux ans et demi, jamais la police ou la gendarmerie n’a mis son nez là-dedans. [...] Nous demanderons la réouverture du compte et un dédommagement car, sans ce fichier client, il y a un préjudice énorme dans le cas d’une estimation ou d’une revente potentielle du commerce."

William Rémy conclut: "Même si, en face, c’est la plus grande plateforme du monde, ce n’est pas une raison pour se laisser marcher dessus. Nous sommes en France et, quand on accuse quelqu’un d’exploitation sexuelle d’adultes, on doit lui laisser la possibilité de se défendre."

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