Des pleurs étouffés dans une salle figée: vive émotion à la diffusion des vidéos inédites du High Club le soir de l’attentat du 14-Juillet à Nice

Ce jeudi matin, la cour d’assises spéciale de Paris a fait diffuser quatre vidéos inédites issues des images de vidéosurveillance du High Club, cette discothèque transformée en hôpital de fortune. La panique sur la promenade des Anglais transpire de ces scènes silencieuses.

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À Paris, Christophe Cirone Publié le 02/05/2024 à 14:06, mis à jour le 02/05/2024 à 14:13
Des vidéos inédites du soir de l’attentat ont été diffusées au palais de justice de Paris, ce jeudi. Photo Christophe Cirone

"Ce sont des images choquantes. Je préfère que les mineurs n’y assistent pas." Christophe Petiteau, le bienveillant président de la cour d’assises spéciale de Paris, donne le ton d’emblée, ce jeudi matin. Deuxième journée de dépositions pour les parties civiles, au procès en appel de l’attentat de 2016 à Nice. Elle débute par un moment douloureux: la diffusion de vidéos inédites filmées par les caméras de vidéosurveillance du High Club. L’emblématique discothèque de la promenade des Anglais s’était muée en poste médical avancé, le soir du 14-Juillet.

"Je demande à chacun de fermer téléphones et ordinateurs, pour éviter d’éventuelles prises de vue", insiste le président Petiteau. On est certes loin de l’ultra violence des images du camion fauchant la foule, projetées vendredi dernier. Mais le silence assourdissant de ces quatre courtes vidéos va figer la salle d’audience.

Vidéo 1: le choc et la sidération

Les portes du High Club, au 45 promenade des Anglais. On voit les premières familles s’approcher avec des enfants. Deux jeunes gens en short arrivent à leur tour. Le premier se roule par terre. Le second tient sa tête entre ses mains. Tous deux s’étreignent, partageant leur sidération. Dans la salle "grands procès", on perçoit les premiers pleurs étouffés.

Vidéo 2: les secours face à l’urgence

Les sapeurs-pompiers se mettent en place. Quelques instants plus tôt, Jérôme et Gérald Calatraba, ont mis à leur disposition le High Club pour accueillir les victimes. Une table de bar est placée sur le trottoir pour assurer l’accueil. Des pompiers partent sur le front avec leur matériel de secours. Certains pressent le pas, signe de l’urgence croissante. Une première victime est évacuée sur un brancard. Combien passeront par le "High" cette nuit-là? Aujourd’hui encore, Gérald Calatraba l’ignore. "Beaucoup..."

Vidéo 3: la détresse au lieu de la fête

Cette fois, c’est une foule de secouristes qui se presse aux portes du High Club, là où patientent d’ordinaire des dizaines de jeunes noctambules. Un pompier tient une jeune victime dans ses bras, en position assise. Dans sa déposition, Jérôme Calatraba évoquera "les personnes au sol", "les gémissements". Et cet homme qui le supplie de pouvoir rester, pour veiller sur les corps de sa fille et de son neveu.

Vidéo 4: la course pour la vie

Vue intérieure. Ballet de secouristes dans le hall. La salle du fond accueille les victimes stabilisées. L’étage, les morts. "La première personne arrivée sur la vidéo était en arrêt [cardio-respiratoire]. On a essayé de la ventiler..., soupire Jérôme Calatraba. On a fait ce qu’ils ont pu, en tant que citoyens." "Vous avez fait beaucoup", souligne le président. Huit ans après, Jérôme Calatraba ne supporte plus de venir sur la Prom’. "Pourtant, elle est belle, cette promenade. Qu’est-ce que je l’ai aimée..."

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