Qu’en est-il du contre-la-montre engagé par votre gouvernement et les institutions du pays pour se conformer aux exigences de Moneyval (lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme) ?
Tout se met en place d’une bonne manière, il y aura notamment un nouvel organigramme au sein du SICCFIN dans quelques temps. Tout le monde est au travail mais, oui, c’est une course contre-la-montre et il faut tout mettre en œuvre pour suivre les recommandations de Moneyval. J’ai insisté là-dessus auprès du gouvernement. Il faut respecter toutes les étapes de ce processus dans lequel nous sommes engagés pour qu’en mars de l’année prochaine nous sortions la tête haute de ce suivi renforcé. Des échanges ont lieu régulièrement avec le Comité Moneyval et je ne cesse de réaffirmer l’engagement de la Principauté à se conforter aux meilleurs standards internationaux en la matière, parce qu’il est impensable d’apparaître sur une liste quelconque. Ce serait catastrophique. Ce serait synonyme de perte de confiance au niveau local mais aussi pour les investisseurs étrangers qui voudraient s’établir en Principauté. Je ne peux pas envisager autre chose qu’une bonne appréciation du Comité Moneyval.
"Si le texte final ne nous convient pas, il n’y aura pas d’accord"
Une association Objectif Monaco réclamant plus de transparence dans les négociations européennes vient d’être créée. Comme le Conseil national, ses 500 adhérents semblent toujours plus frileux à un rapprochement avec l’Europe. Comprenez-vous cette méfiance ?
Je connaissais cette association avant d’en apprendre plus dans l’article de Monaco-Matin. Je comprends leur démarche, tout comme l’inquiétude des uns et des autres, et avant même cet article j’avais indiqué au gouvernement qu’il fallait, en complément des réunions fréquentes, faire plus auprès du Conseil national et d’autres entités.
Je ne pense pas qu’il y ait un manque de transparence mais tout simplement un manque de communication sur l’évolution des négociations, parfois par manque de temps. Il faut dire aussi que le calendrier a été perturbé notamment par le covid.
Un accord est-il est encore possible ?
Je ne sais pas si on arrivera à avancer de façon significative avant la fin de l’année. Je ne peux pas m’avancer à ce stade. Mais je tiens à rassurer tout le monde : si le texte final ne nous convient pas, il n’y aura pas d’accord. Nous avons aussi notre propre étude sur les conséquences d’un accord ou d’un non-accord. Nous pesons les deux cas de figure et si cela va au-delà des lignes rouges que le gouvernement et moi-même avons fixées, et qui n’ont pas changé de philosophie en cours de route, il n’y aura pas d’accord. L’accord reste possible et il faudra être constructif jusqu’au dernier moment mais nous ne signerons pas à n’importe quel prix.
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