"C’est gagné !": à Nice, la France va obtenir la mise en œuvre du Traité sur la haute mer

La barre des soixante nations prêtes à ratifier le texte est en passe d’être franchie, annonce Emmanuel Macron au premier jour de la conférence des Nations-Unies sur l’Océan

So. B. Publié le 09/06/2025 à 13:05, mis à jour le 09/06/2025 à 13:06
Emmanuel Macron a annoncé à Nice qu’au moins soixante pays s’apprêtent à ratifier le traité Ludovic Marin/AFPP Photo LUDOVIC MARIN / AFP

Le président français en a fait un symbole. La barre des soixante pays prêts à ratifier le Traité pour la protection de la haute mer est en passe d’être franchie. Emmanuel Macron l’a dit à son arrivée à Nice, ce dimanche, et répété ce lundi matin, à l’ouverture du Sommet de l’Océan. "L’accord politique est obtenu, a martelé le président. Ce Traité sur la haute mer sera bien mis en œuvre. C’est donc gagné!"

Si toutes les promesses de ratification ne sont pas obtenues à Nice, l’échéance est portée à la fin de l’année 2025. "Aujourd’hui à Nice, les États membres des Nations-Unies ont rendu possible la mise en œuvre du Traité de la mer avant la fin 2025. S’ajoutant à la cinquantaine d’États qui auront ratifié à l’UNOC3, quinze pays se sont engagés à les rejoindre dans les semaines à venir", a-t-il précisé.

Soixante, c’est le nombre plancher de ratifications pour que le texte puisse entrer en vigueur. À la tribune de la conférence des Nations-Unies sur l’Océan (UNOC), Emmanuel Macron a rappelé que "les deux tiers de nos océans vivaient sans règle". Il s’agit des eaux internationales, que le président a qualifiées de "Far West".

Expression reprise par le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, dans une "mise en garde contre l’exploitation minière". "Aujourd’hui nous avons la possibilité de restaurer l’abondance maritime. La biodiversité est un héritage que nous avons tous en partage."

Accélération diplomatique

Après des mois d’efforts diplomatiques et d’incertitudes, la France marque clairement un point décisif sur la scène internationale. "C’est une immense victoire pour la protection de l’Océan, un tour de force de la diplomatie française", réagit Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères.

Ce lundi en fin de journée, une conférence de presse du président de la République est annoncée, où la liste de la cinquantaine de pays engagés pourrait être dévoilée. La Chine en particulier figure parmi les nations qui veulent ratifier le texte. Cette échéance va s’incarner concrètement dans un lieu, un bureau ouvert toute la semaine à l’UNOC, où les pays pourront "déposer leurs instruments de ratification".

Les États-Unis avaient signé

En 2023, 115 États avaient signé le texte nommé en anglais BBNJ (Biodiversity beyond national juridictions), dont les Etats-Unis… mais c’était un an avant l’élection de Donald Trump, une éternité. "Sans ratification, aucune gouvernance de l’Océan n’est possible", avait rappelé l’envoyé spécial du président à l’UNOC, l’ambassadeur Olivier Poivre d’Arvor. Le coup d’accélérateur est spectaculaire, alors que seulement une vingtaine de ratifications étaient dénombrées il y a trois semaines.

Le Traité de haute mer permettra d’engager une gouvernance concertée des espaces maritimes les plus éloignés des côtes, mais qui ne sont pas les moins convoités. En avril dernier, Donald Trump a signé un décret présidentiel, autorisant l’exploitation minière profonde, en dehors de tout cadre légal. Entrant en contradiction frontale avec le principe d’une gouvernance concertée.

Une fois ratifié, le traité devrait permettre la création d’une première aire marine protégée en haute mer, entre l’Afrique du Sud et l’Antarctique. Il pourra constituer un instrument majeur dans la lutte contre la pêche illégale, non-reportée. Un poisson sur cinq est pêché illégalement, a rappelé Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, à Nice.

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