Avec l’annulation de la procédure initiale pour escroquerie et la fin annoncée du deuxième dossier dit d’atteinte à la vie privée, ne subsiste à Monaco que le troisième et plus gros volet né de l’affaire Bouvier-Rybolovlev, celui ouvert pour trafic d’influence.
Selon nos informations, les juges monégasques viennent de rendre leur avis de clôture de l’instruction. Les parties ont désormais un court délai réservé notamment aux demandes d’actes supplémentaires ; le Ministère public aura ensuite besoin d’un long moment pour prendre ses réquisitions et les communiquer aux avocats des parties prenantes. Enfin, le juge d’instruction prononcera une ordonnance de non-lieu ou de renvoi devant le tribunal.
La phase d’instruction aura été rallongée par les ennuis de santé de Dmitriy Rybolovlev qui, souffrant ces derniers mois, n’a pu être entendu que récemment.
Des inculpations au sommet
Étayée par l’analyse des milliers de SMS et appels contenus dans le téléphone de Me Bersheda, l’instruction avait conduit à une série d’inculpations pour trafic d’influence et corruption passifs ou actifs, ainsi que violation du secret de l’instruction et/ou du secret professionnel au profit de Dmitriy Rybolovlev.
Parmi les inculpés : l’ex-directeur des Services judiciaires, Philippe Narmino, ainsi que son fils et son épouse ; Paul Masseron, ex-conseiller de gouvernement-ministre de l’Intérieur ; l’ancien patron de la Sûreté publique, Régis Asso ; deux haut-gradés de la Sûreté publique, Christophe Haget et Frédéric Fusari, Dmitriy Rybolovlev et son avocate, Me Tetiana Bersheda.
De sources concordantes dans le milieu des avocats, Me Bersheda reste à ce jour encore conseil de Dmitriy Rybolovlev, sauf dans cette affaire.
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