On vous résume l'affaire de corruption à Monaco dans laquelle le maire Georges Marsan a été inculpé

Une information judiciaire a été ouverte des chefs de « corruption, trafics d’influence, prise illégale d’intérêt et association de malfaiteurs ». Cinq personnes, dont le maire de Monaco, ont été inculpées. Georges Marsan est sorti du silence et clame son innocence. On vous résume l'affaire.

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Thibaut Parat Publié le 17/12/2023 à 10:15, mis à jour le 17/12/2023 à 22:09
« Je l’affirme : je n’ai jamais profité de ma position. J’ai hâte que mon innocence soit établie », jure le maire de Monaco. Jean-François Ottonello

Voilà deux jours que la Principauté bruissait de rumeurs autour de l’inattendue garde à vue du maire de Monaco, Georges Marsan, et de l’identité des autres personnes entendues par les enquêteurs. Avec une question récurrente sur toutes les lèvres : que reproche la justice monégasque au pharmacien de la place d’Armes, confortablement vissé dans le fauteuil de maire depuis deux décennies ?

Cinq inculpations

Silencieux depuis jeudi, le temps des auditions, excepté pour confirmer à Monaco-Matin la prolongation des gardes à vue par le juge des libertés, le parquet général de Monaco a officiellement communiqué ce samedi midi. Le Procureur général confirme l’ouverture d’une information judiciaire "des chefs de corruption active sur un agent public national, corruption passive par un agent public national, trafics d’influence actif et passif, prise illégale d’intérêt par un agent public national et association de malfaiteurs".

C’est dans ce cadre-là que six personnes ont été placées en garde à vue, dont des proches de Georges Marsan, et que plusieurs perquisitions ont été menées au cours des deux derniers jours par la Sûreté publique. "À l’issue de ces opérations, cinq personnes dont le maire de Monaco, M. Georges Marsan, ont été présentées aux magistrats instructeurs qui les ont inculpées et placées sous contrôle judiciaire", poursuit-il. Soit l’équivalent d’une mise en examen en droit français.

Les investigations se poursuivent sous la supervision des trois juges d’instruction que sont Franck Vouaux, Ludovic Leclerc et Sandrine Ladegaillerie. "En l’état, il n’est donc pas possible de divulguer plus d’informations sur l’enquête, couverte par le secret. Il est rappelé que les personnes inculpées restent présumées innocentes", précise, en guise de conclusion, le Procureur général. On ignore toujours, pour l’heure, la nature précise des faits qui leur sont reprochés.

"Mesures abusives et véritable acharnement"

Le protagoniste le plus exposé dans ce dossier est, lui aussi, sorti du silence ce samedi peu après 16 h. Assisté en garde à vue par Me Thomas Brezzo jusque dans la nuit de vendredi à samedi, Georges Marsan entend "collaborer afin que la lumière soit faite" sur cette affaire. "Mon action s’est toujours inscrite au bénéfice des administrés et a toujours été motivée par l’intérêt général et le rayonnement de la Principauté de Monaco. Les procédures en mairie sont claires et respectées. En tant que maire, je rappelle que je n’ai pas le pouvoir de prendre seul des décisions. Ces dernières sont prises par le Conseil communal. Quant à la commande publique, elle est encadrée et contrôlée", déclare-t-il.

Puis, avec un ton assurément plus offensif, Georges Marsan poursuit : "J’estime faire l’objet de mesures abusives et d’un véritable acharnement. Je l’affirme : je n’ai jamais profité de ma position. J’ai hâte que mon innocence soit établie".

Sollicité, son conseil Me Thomas Brezzo s’est refusé à davantage de commentaires. Rien dans cette déclaration officielle ne laisse penser que le maire de Monaco compte se mettre en retrait de ses fonctions politiques. Une chose est certaine : les mesures contraignantes d’un contrôle judiciaire ne seront pas de nature à faciliter son travail, d’autant plus vrai s’il lui est, par exemple, interdit d’entrer en contact avec son entourage (professionnel comme personnel) ou de se rendre en mairie de Monaco.

Camille Svara, maire suppléante jusqu’au 2 janvier

En mairie, où les informations officielles parviennent difficilement, l’absence du maire n’empêche pas la gestion des affaires courantes mais rend, de fait, plus délicat les arbitrages politiques. Pour combler cette vacance, la première adjointe Camille Svara a revêtu le statut "d’adjointe au maire suppléante".

Un arrêté communal, s’appuyant sur l’article 21 de la loi n°1.316 sur l’organisation communale du 29 juin 2006 (*), la maintient dans ces fonctions jusqu’au 2 janvier.

En attendant, les fonctionnaires et agents communaux travaillent au jour le jour dans une ambiance, on l’imagine, pesante.


(*) "En cas d’absence ou d’empêchement, le maire est remplacé dans ses fonctions par un adjoint désigné par arrêté municipal ou, à défaut, par l’un des adjoints selon l’ordre de nomination ou, en cas d’impossibilité, par un conseiller communal selon l’ordre du tableau."

Georges Gambarini n'a pas été inculpé

Parmi les six personnes en garde à vue figurait une autre personnalité publique : Georges Gambarini, conseiller communal délégué au service de l’affichage et de la publicité mais aussi responsable du programme Smart City pour le gouvernement princier.

Sa garde à vue n’a pas excédé 24h puisque, ce vendredi midi, il assistait au conseil communal dédié au budget primitif 2024.

Ce samedi, peu avant 17h, le Conseil communal s’est fendu d’un communiqué pour éclaircir sa situation. "Georges Gambarini a été entendu dans le cadre d’une enquête en cours et, à l’issue de son audition, n’a pas été inculpé".

Silence radio, en revanche, concernant Georges Marsan.

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