Une mobilisation sociale "moins intense que prévu" à la mi-journée ce jeudi 18 septembre: les images des manifestations en France
Le ministre de l'Intérieur a dénombré 230 actions sur la voie publique, 95 tentatives de blocage de sites et 10.000 personnes impliquées, pour un total de 58 interpellations, dont 11 à Paris.
La réaction (avec AFP)Publié le 18/09/2025 à 11:55, mis à jour le 18/09/2025 à 11:55
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Le ministre de l'Intérieur a précisé que ces tentatives de blocages se sont exercées sur des dépôts de bus, des axes de circulation, des bretelles, un certain nombre de lieux, des lycées...Photo AFP
Blocage de lycées et de dépôts de bus, coupure d'eau en Martinique: plus d'une centaine d'actions étaient recensées jeudi matin en France par les autorités au matin d'une journée de mobilisation visant à peser sur les choix budgétaires du nouveau Premier ministre.
En milieu de journée, les actions ont toutefois été "moins intenses que prévu", a affirmé le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'un point presse.
Le ministre a ainsi dénombré 230 actions sur la voie publique, 95 tentatives de blocage de sites et 10.000 personnes impliquées, pour un total de 58 interpellations, dont 11 à Paris.
Il a précisé que ces tentatives de blocages se sont exercées sur des dépôts de bus, des axes de circulation, des bretelles, un certain nombre de lieux, des lycées...
"Bloque ton lycée contre l'austérité"
Dès 10h ce matin, des actions avaient pourtant réuni près de 8.000 manifestants à Paris selon la gendarmerie et la police, cette dernière faisant état de plus d'une cinquantaine d'interpellations et de 80 blocages.
Parmi les blocages, plusieurs lycées dont l'établissement Maurice-Ravel à Paris par au moins 300 lycéens brandissant des pancartes "bloque ton lycée contre l'austérité".
A Marseille, des petits groupes qui tentaient de se rassembler ont été rapidement dispersés.Photo AFP.
"On en a ras-le-bol d'être taxés à gogo"
A Paris, l'université de Tolbiac a fermé son campus à la suite "d'actions violentes à l'encontre des personnels et à un blocage des issues du bâtiment".
Dans le Nord, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué quelques heures un dépôt de bus à Villeneuve-d'Ascq, près de Lille.
"On en a marre, on en a ras-le-bol d'être taxés à gogo"et d'avoir "des difficultés à finir nos fins de mois" dès "le 15 du mois", explique Samuel Gaillard, 58 ans, un chauffeur de camion-poubelles et syndicaliste CGT.
A Marseille, des petits groupes qui tentaient de se rassembler ont été rapidement dispersés, parfois à coup de lacrymogènes, notamment dans le quartier de la Joliette, près du port.
A Marseille, des petits groupes qui tentaient de se rassembler ont été rapidement dispersés.Photo AFP.
"Une situation perturbée mais elle n'est pas bloquée"
En Martinique, une tentative de "sabotage" sur un réseau d'eau a été déjouée, toujours selon Bruno Retailleau, qui a évoqué également des "points de blocage débloqués" en région parisienne.
Les perturbations dans les transports en commun sont quant à elles "conformes aux attentes", avec la plupart des métros et RER qui ne circuleront qu'aux heures de pointe, a indiqué la RATP à l'AFP.
Sur l'ensemble des transports, "on a certes une situation perturbée mais elle n'est pas bloquée", a déclaré le ministre des Transports, l'Azuréen Philippe Tabarot.
Jusqu'à 900.000 manifestants étaient attendus par les autorités, une affluence qui dépasserait, si elle est confirmée cet après-midi, la mobilisation moins structurée du 10 septembre.
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Bruno Retailleau dans un fourgon de CRS, ce jeudi matin à Paris.Photo AFP.
Environ 80.000 policiers et gendarmes mobilisés
Quelque 250 cortèges étaient prévus dans toute la France, avec pas moins d'un tiers d'enseignants grévistes dans les écoles.
Les premiers cortèges sont partis en milieu de matinée à Montpellier, Marseille, St Malo, notamment.
A Paris, le cortège s'élancera, avec les neuf leaders syndicaux et plusieurs responsables de gauche, à 14h de la place de la Bastille vers la place de la Nation.
Un dispositif de sécurité du même ordre que le 10 septembre a été déployé, avec environ 80.000 policiers et gendarmes, appuyés notamment par des drones et des canons à eau.
A Paris, le cortège s'élancera, avec les neuf leaders syndicaux et plusieurs responsables de gauche, à 14h de la place de la Bastille.Photo AFP.
Les pharmaciens dans la rue ce jeudi
Les pharmaciens se mobilisent, eux aussi, pour dénoncer la réduction des remises commerciales sur les médicaments génériques. Neuf officines sur 10 sont rester fermées.
Les signaux d'apaisement qu'a tenté d'envoyer le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu en abandonnant l'impopulaire suppression de deux jours fériés et en supprimant les "avantages à vie" des anciens Premiers ministres, n'ont pas essoufflé la mobilisation.
Refus d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage et du gel des prestations sociales, demande de moyens pour les services publics et de justice fiscale... les revendications sont nombreuses et les crispations sur la très controversée réforme des retraites, adoptée sans vote en 2023, persistent.
"Nous récoltons aujourd'hui le résultat de la mobilisation enclenchée il y a deux ans" contre cette réforme, a estimé mercredi la numéro 1 de la CGT, Sophie Binet, qui réclame toujours son "abrogation". Son homologue de la CFDT, Marylise Léon, a appelé à sa "suspension".
Une manifestation de pharmaciens au Mans, le jeudi 18 septembre 2025.Photo AFP.
Un effort d'économies de 44 milliards d'euros
Comme aux grandes heures de la mobilisation de 2023, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires font front commun pour dénoncer les mesures d'économie annoncées par François Bayrou en juillet.
Pourtant, des divergences apparaissent déjà dans ce front, depuis la réception des syndicats à Matignon ces derniers jours.
La CGT en est sortie en dénonçant une rupture de façade avec les choix de François Bayrou, tandis que François Hommeril (CFE-CGC) a estimé que cet entretien ouvrait "des perspectives", et Cyril Chabanier (CFTC) a senti "un Premier ministre prêt à bouger les lignes".
La CFDT a reconnu certains signaux d'ouverture, mais plaidé pour que le monde du travail ne soit pas "le seul à payer" la facture.
La plan de François Bayrou prévoyait un effort massif d'économies de 44 milliards d'euros pour le budget 2026.
Son successeur a l'intention d'en faire un point de départ, avant de laisser les parlementaires l'amender.
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