Parvenue à la rédaction de Monaco-Matin en début d’après-midi, ce jeudi, l’information du placement en garde à vue du maire de Monaco, Georges Marsan, semble avoir pris tout le monde de court jusqu’aux sommets de l’État. Et provoqué une onde de choc dans la société civile.
Des perquisitions menées
Ce jeudi matin, cinq personnes, dont le maire de Monaco, ont été placées en garde à vue sans que l’on ne sache pour quelles raisons précises. Tard hier soir, le Parquet général de Monaco a juste précisé que "les gardes à vues ont été prolongées par le juge des libertés dans la soirée pour une nouvelle durée de 24 heures". Soit jusqu’à samedi matin. Et, qu’en l’état des investigations, de plus amples détails ne pouvaient être communiqués.
Récapitulons cette stupéfiante journée de jeudi. L’annonce de la garde à vue de Georges Marsan avait peu filtré à la mi-journée en mairie, où les équipes du maire s’attachaient à faire fonctionner les services sans savoir ce qu’il se tramait, et alors que la Sûreté publique procédait à des perquisitions. Opérations qui, selon des témoins, se sont prolongées à la nuit tombée.
De sources concordantes, on apprenait au fil des heures qu’avait également été placé en garde à vue l’un des adjoints du maire, Georges Gambarini, 36 ans, élu en mars dernier, en charge des services numériques et délégué au service de l’Affichage et de la Publicité (domaine en pleine refonte à Monaco). Un fonctionnaire par ailleurs responsable du programme Smart City auprès de la Délégation interministérielle chargée de la Transition numérique.
Une troisième personne, elle, ne serait pas employée de la mairie. Quant aux deux dernières, nous ne les avions pas identifiées formellement jeudi soir.
Selon nos informations, toutes ces personnes sont entendues dans le cadre d’une commission rogatoire délivrée par des juges d’instructions monégasques. Si des indices graves et concordants rendent vraisemblables qu’elles aient pu participer à une infraction, comme auteur ou complice, elles sont susceptibles d’être inculpées (mises en examen en droit français) par les juges d’instruction.
Camille Svara assure l’intérim
Georges Marsan, 66 ans, est apparu pour la dernière fois en public, mercredi soir à l’Hôtel de Paris, à l’occasion de la vente de sapins de Noël au profit de l’association Action Innocence. Pharmacien de profession, il a été réélu maire pour la sixième fois consécutive en mars dernier. Un record de longévité en Principauté pour celui qui était le seul candidat à sa réélection. Élu maire pour la première fois en 2003, il a intégré le conseil communal en tant qu’élu dès 1991.
Réélu pour 4 ans, Georges Marsan a promis un mandat "historique" et "structurant", dont le projet phare doit être la rénovation complète de la halle du marché de la Condamine et ses accès. Un projet qu’il souhaite porté par la mairie grâce à une plus grande autonomie financière passant, notamment, par la vente de terrains communaux.
Autre promesse de son mandat: développer le numérique avec l’expertise de Georges Gambarini, chargé de réduire la fracture entre générations et remplacer les panneaux publicitaires traditionnels des murs de Monaco au profit d’écrans.
Afin qu’il n’y ait pas de vacance dans la gestion communale, la première adjointe, Camille Svara, a été déléguée dans les fonctions de maire. C’est elle qui, ce vendredi midi, devrait présider la séance publique du Conseil communal au cours de laquelle les élus doivent notamment voter le budget primitif 2024 de la commune et entériner les tarifs du service de l’Affichage et de la Publicité pour l’année à venir.
commentaires