"Un crachat de plus au visage des personnels pénitentiaires." Le syndicat UFAP UNSa justice ne mâche pas ses mots, dans son communiqué publié ce lundi. Il dit l’indignation des surveillants pénitentiaires face à une décision du Conseil constitutionnel. Si les "Sages" ont validé l’essentiel de la loi "narcotrafic" chère au garde des Sceaux Gérald Darmanin, ils ont censuré un point sensible: le recours à la visioconférence pour les détenus particulièrement dangereux.
Cette mesure faisait suite au drame d’Incarville (Eure), où deux agents pénitentiaires avaient été tués dans l’attaque du fourgon qui convoyait Mohamed Amra, le 14 mai 2024. La semaine dernière, c’est par hélicoptère que le narcotrafiquant - rattrapé entre-temps - a été conduit devant un magistrat instructeur. Marqués par cette attaque, et en sous-effectif chronique, les surveillants plaidaient pour que l’audition en visio soit la règle. Une décision retoquée au nom des droits de la défense.
Les "sages" ont envoyé un "mauvais message"
Pour l’UFAP UNSa, les "Sages" ont fait fi de "la réalité du terrain, des difficultés quotidiennes et de la sécurité des personnels pénitentiaires et des citoyens. Cette censure revient à imposer des extractions judiciaires à haut risque, pour des détenus extrêmement dangereux, impliqués dans des réseaux mafieux, narcotrafiquants, ou relevant du terrorisme." Il dénonce "une vision déconnectée, dogmatique, et surtout irresponsable".
À Nice, le délégué UFAP UNsa Nordine Souab décrit des collègues "choqués. Ça semble tellement dénué de sens... On a l’intention de mettre en place des prisons de haute sécurité et on traite ces détenus comme des individus lambda, alors qu’on a à faire à des gens aux ressources financières illimitées!" Pour Nordine Souab, les "sages" ont envoyé un "mauvais message", qui pose "un problème de sécurité pour les agents, et pour la société".
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