Question de Alicia
Pour tout salarié qui souhaite y prendre part, ce mouvement est-il considéré dans les entreprises comme une journée de grève? On vous répond.
Bonjour Alicia et merci pour votre question,
Plusieurs blocages ou tentatives de blocages se déroulent ce mercredi dans toute la France à l'appel de "Bloquons tout", mobilisation citoyenne née sur les réseaux sociaux.
La CGT a appelé à la grève dans plusieurs secteurs, mais le mouvement dépasse le cadre syndical.
Dès lors, un salarié qui participe au mouvement est-il considéré comme gréviste au sein de son entreprise?
En droit français, la grève se définit comme un arrêt de travail collectif et concerté. Inscrit à l’alinéa 7 du préambule de la Constitution de 1946, repris par la Constitution de la Vᵉ République, le droit de grève est "la cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des revendications professionnelles".
Pour être collectif, le mouvement doit être suivi par au moins deux salariés. Mais, lorsque la grève répond à un appel national, le salarié peut se déclarer gréviste, même s'il est le seul à le faire dans son entreprise.
En l'absence de porte-parole du mouvement, les revendications de "Bloquons tout" sont difficiles à identifier, mais des revendications professionnelles ont néanmoins été avancées par plusieurs syndicats, ce qui relève effectivement du droit de grève.
Des différences entre le public et le privé
Toutefois, des distinctions sont à faire entre le secteur privé et le public.
Dans le privé, aucun préavis de grève n’est exigé. Mais l'absence du salarié entraîne une retenue de salaire proportionnelle à la durée de l'arrêt.
Dans le public, en revanche, le salarié doit déposer un préavis cinq jours francs avant le début du mouvement.
Pour les salariés qui ne peuvent se rendre sur leur lieu de travail en raison des blocages extérieurs, ceux-ci devront informer leur employeur au plus tôt et avoir recours à des alternatives, comme la pose d'un jour de congé ou le télétravail.