12 arrêts, aéroport-Monaco en 23 minutes, chantier de 4 milliards d'euros... Ce qu'il faut savoir sur le projet fou d'un métro entre Nice et l'Italie
Le tracé imaginé par la FEDEM permettrait à ce nouveau transport en commun de fonctionner 24 heures sur 24 entre Nice et l’Italie.
Article réservé aux abonnés
Cédric VeranyPublié le 10/09/2025 à 05:30, mis à jour le 10/09/2025 à 06:20
Un métro efficace pourrait convaincre les pendulaires d’opter pour le transport en commun plutôt que la voiture et résorber les embouteillages constants sur la Moyenne Corniche aux heures de pointe.Photo D. Meiffret
Le projet a de quoi faire rêver n’importe quel usager confronté à la réalité quotidienne d’embouteillages monstres sur les corniches ou de rames bondées dans le TER. Avec une promesse: 12 minutes de trajet entre Nice-Est et Fontvieille, 23 minutes depuis Monaco pour rejoindre l’aéroport Nice-Côte d’Azur, des métros toutes les cinq minutes aux heures de pointe. Un service assuré 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
"Ce projet de métro, c’est une solution pérenne, écologique, humaine et financièrement acceptable en considérant une durée de cent ans d’amortissement", résume Philippe Ortelli. Le président de la FEDEM a monté son dossier avec ses équipes, des géologues et des urbanistes pour estimer la faisabilité et le tracé d’un métro souterrain qui sillonnerait le littoral de Nice à Vintimille.
Douze arrêts de la France à l’Italie
Sur le papier, la ligne unique partirait de l’aéroport Nice-Côte d’Azur où elle pourrait emprunter la ligne 3 du tramway de la Métropole jusqu’à Saint-Isidore pour s’engager dans un tunnel. Et faire un stop à Nice-Nord, au niveau de l’ex-stade du Ray, puis à Nice-Est au niveau de Pont Michel. Deux arrêts choisis pour leur proximité du réseau de tramway de la ville. Le métro poursuivrait ensuite sa course vers la Brasca avant cinq arrêts stratégiques dans Monaco, puis un arrêt à Carnolès et le dernier à Vintimille.
"Près de l’aéroport, le métro serait connecté au train des Pignes, à la vallée du Var puis à celle du Paillon. À Vintimille, cela ouvrirait le transport vers Cuneo ou Milan. Et au cœur de Monaco, les différents arrêts feraient que les salariés sont à moins de 300mètres à pied de leur lieu de travail." Avec l’idée d’une gare centrale située à l’arrière de Fontvieille, sous le cimetière.
"Ce tracé permettrait de désengorger la circulation entre la plaine du Var et Vintimille. Et nous avons tenu à ce qu’il aille jusqu’en Italie, car Vintimille peut être une vraie ressource en matière de salariés et un réservoir à développer en foncier", précise le président de la FEDEM qui demande "que l’Etat monégasque ait un vrai courage politique de porter avec la France et l’Italie cette vision d’avenir sur cent ans, l’équivalent de l’accord en 1860 pour faire venir le train à Monaco".
Qui pour financer?
Deux questions viennent derrière cette proposition avant qu’elle ne (re) devienne une Arlésienne: comment construire et qui va payer?
Là aussi, la FEDEM a réponse à tout. "Deux grands groupes français ont travaillé sur le dossier. Ils ont valorisé 10 kilomètres de tunnel, équipement compris, à 1 milliard d’euros, avec une étude géologique", répond Philippe Ortelli, chiffrant l’estimation de 4 milliards d’euros.
"Nous allons retravailler des budgets complémentaires. Mais ce qui est important, c’est de lancer des études sérieuses pour que l’on puisse ensuite lever des fonds, lever de la dette, lever des subventions européennes car nous sommes sur trois pays et ainsi équilibrer le budget. C’est un projet qui fait peur, il faut être prudent, mais nous pouvons y arriver. L’argent n’est pas un problème majeur."
La technique non plus selon les arguments de la FEDEM qui préconise de creuser ce métro à au moins cinquante mètres de profondeur pour éviter les délais administratifs d’expropriation foncière qui ne s’appliquent pas sous ce seuil.
"Tout se fera en souterrain et les travaux ne créeront pas de nuisances. Un tunnel se creuse à raison de 11mètres par jour. Avec une volonté politique forte, on peut arriver au résultat dans cinq à dix ans."
Le résultat pourrait être un métro électrique entièrement automatisé qui navigue dans ce tunnel, à 60km/h. En termes de rentabilité, "le ticket ne sera pas à 1 euro, prévient Philippe Ortelli, mais à 10 euros par exemple, ce qui correspond pratiquement à ce que ça coûte en péage et carburant pour faire un aller-retour à Monaco depuis Nice."
Le tracé, tel qu’imaginé par la prospection de la FEDEM, ne longerait pas le littoral, mais l’arrière des grandes villes, permettant de percer le tunnel dans le tréfonds des masses montagneuses environnantes. image fedem
commentaires
ads check
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! :)
Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe
Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une
information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur
Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires
ressentis comme intrusifs.
Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo
afin de débloquer l'accès au site lors de votre session
Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.
Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.
Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.
commentaires