L’ancien militant d’extrême droite italien Marco Affatigato est mort à Nice à l’âge de 68 ans. Son corps sans vie a été découvert vendredi 11 avril par sa compagne à leur domicile, situé rue de France.
Une enquête en recherche des causes de la mort est en cours fait savoir le parquet de Nice, qui ne souhaitait pas communiquer sur l’identité de la victime.
Une autopsie sera réalisée pour déterminer les causes du décès. Les premiers éléments à disposition des enquêteurs donneraient à voir un scénario de potentiel suicide.
Soupçons sur son rôle actif dans l’attentat de Bologne
Cette nouvelle ne passe pas inaperçue chez nos voisins transalpins. Et pour cause, l’Italien originaire de Lucques en Toscane est associé à l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire du pays.
S’il n’a jamais été condamné pour l’attentat de la gare de Bologne en 1980, le soupçon a toujours pesé - notamment via la diffusion d’un portrait-robot - sur le rôle qu’il aurait joué dans ce drame qui a coûté la vie à 85 personnes.
Malgré son arrestation le 6 août 1980 dans un hôtel de Nice dans le cadre du dossier terroriste, il a été relâché faute de preuves.
Deux ans plus tôt, il avait été condamné pour avoir facilité la fuite d’un militant d’extrême droite. Connu pour son engagement dans le groupe néofasciste Ordine Nuovo, Marco Affatigato était également associé à d’autres affaires.
Le quotidien milanais Corriere della Sera rappelle que l’intéressé avait lui-même admis avoir collaboré avec la CIA et les services de renseignements français "pour se défendre contre des attaques terroristes anti-atlantistes, dans un contexte d’anticommunisme qui n’existe plus aujourd’hui".
Dans un autre registre, il a fait l’objet de quatre mandats d’arrêt pour délits financiers.
Il a été arrêté à Nice en 2016 avant d’être condamné par la justice italienne à huit ans et huit mois d’emprisonnement pour des accusations de faillite frauduleuse et de détournement.
Après avoir purgé sa peine, libéré, il avait choisi de s’installer de l’autre côté de la frontière, dans la capitale azuréenne.
Le media Italia 7 indique qu’en 2022, Marco Affatigato disait craindre pour sa vie en affirmant que ses anciens camarades voulaient le tuer parce qu’ils le considéraient comme un traître.
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