Deluxe ouvre le bal des Nuits du Sud ce jeudi à Vence

Le groupe Deluxe qui mêle différents styles de musique fête ses 15 ans d’existence et ouvre le millésime 2025 des Nuits du Sud à Vence. La chanteuse LiliBoy raconte l’évolution d’une bande de potes pas comme les autres.

Mathieu Faure Publié le 09/07/2025 à 12:00, mis à jour le 09/07/2025 à 12:00
Le groupe Deluxe ouvrira l’édition 2025 des Nuits du Sud à Vence. Photo DR

Une bande de potes avec la dynamique d’un boys band. Voilà comment les membres du groupe Deluxe s’auto-résumaient à leurs débuts, il y a 15 ans.

En avril dernier, la formation sortait son septième album, Ça fait plaisir, le fruit de trois longues années d’entente, de réflexion, de discussions, d’écoutes, de débats.

Ce jeudi, c’est à Vence, pour l’ouverture des Nuits du Sud, que le public azuréen va avoir la chance de partager un moment avec ce sextuor aux influences musicales XXL – de Curtis Mayfield à Rage Against The Machine en passant par James Brown – emmené par une chanteuse d’origine américaine, LiliBoy (Elisa Poublan) qui déborde d’énergie. " Un groupe, c’est une histoire d’amour qu’il faut entretenir, ce n’est pas toujours simple", annonce LiliBoy.

Alors que tout ce petit monde s’est rencontré sur les bancs de l’école ou sur le cours Mirabeau d’Aix-en-Provence avant ses 20 ans, les dernières années ont quelque peu bouleversé la donne démographique de la dynamique interne.

Comprendre, certains ont goûté aux joies de la paternité (le groupe comporte cinq hommes – Kaya, Kilo, Pépé, Pietre, Soubri – et LiliBoy). Alors Deluxe, un bref instant, n’était plus la priorité de chacun quand il fallait s’occuper de sa descendance.

Anxiété et bienveillance

"Je n’étais plus le centre de l’attention, rigole LiliBoy. J’étais un peu jalouse et c’était important d’évoquer dans l’album cette anxiété, cette angoisse, cette insécurité, et tout ce que deviennent des potes qui deviennent parents et s’éloignent, un peu, car la priorité de leur vie change."

La chanteuse, qui confesse s’interroger sur sa propre horloge biologique, admet que le temps passé ensemble est plus rare mais, de facto, de plus en plus précieux.

"C’est sans aucun doute notre album le plus personnel. Je me réveille le matin dans un monde qui donne le sentiment d’être sur sa fin, j’ai des angoisses, des interrogations personnelles, c’est pourquoi je chante en français pour la première fois, par exemple. On a conscience du temps qui passe, nous ne sommes plus des grands adolescents, et ce qui nous rassemble aujourd’hui, c’est la musique."

En 15 ans, le groupe a changé. Évolué. Muri. "On a surmonté des tempêtes, on a eu parfois le sentiment que l’on était arrivé au bout de l’aventure, on s’est vraiment demandé si ce n’était pas la fin car ce n’est pas facile de s’accorder artistiquement quand on est six", détaille la chanteuse.

"Et puis on se rend compte que l’on est entouré d’un cercle vertueux de bienveillance, on valorise les idées et attentions de chacun", confesse-t-elle quand on aborde l’hétérogénéité d’un album aux inspirations multiples et porté par des chansons dans quatre langues différentes: français, anglais, portugais et espagnol.

"On a moins peur de mettre en lumière le potentiel de chacun. Moins la crainte de sortir de notre rôle. La chanson d’ouverture de l’album, All Over The Country, sans parole, est un hommage à ce que l’on faisait à nos débuts, quand on jouait dans la rue. Aujourd’hui, après 15 ans, on est heureux d’exploiter nos contradictions et j’ai la sensation que cet album est comme un renouveau, on a ouvert quelque chose en nous."

À Monaco en novembre

Reste la scène, cet exutoire libérateur que le groupe savoure à chaque instant dans une tournée à près de 40 dates dont une à Monaco le 22 novembre.

"Le live redonne du sens à tout ce que l’on fait. Sur scène, on ne se parle plus, on vit notre truc, on débranche le cerveau et c’est sensationnel. C’est comme un cadeau, on a toujours pris le public comme le septième membre du groupe, c’est avec lui que l’on se sent au complet."

Ce jeudi, pour l’ouverture de l’édition 2025 des Nuits du Sud, le public vençois sait qu’il est attendu pour un immense moment de partage.


Nuits du Sud, du 10 au 19 juillet sur la place du Grand-Jardin de Vence. Ce jeudi: Deluxe, Sandra Nkaké. Ce vendredi: The Congos, Nèg’ Marrons, The Gladiators. Ce samedi: GKBL, IAM. Jeudi 17 juillet: Faada Freddy, Olivia Ruiz. Vendredi 18 juillet: Kutu, Chinese Man. Samedi 19 juillet: PPJ, The Avener. De 27 à 39 euros par soirée. www.nuitsdusud.com

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