"Assumer ses erreurs, c’est la clé": l'entraîneur de l'AS Monaco Frédéric De Boever livre sa méthode aussi exigeante qu'innovante

Frédéric De Boever considère que sa méthodologie s’inscrit dans la modernité. Datas, vidéos, travail physique, intelligence de jeu, le Belge ne laisse rien au hasard.

Article réservé aux abonnés
Christopher Roux (croux@nicematin.fr) Publié le 11/09/2025 à 16:30, mis à jour le 11/09/2025 à 16:30
Touché au genou avant la trêve, Lukas Hradecky ne pourra peut-être pas tenir sa place, samedi soir à Auxerre (21h05, 4e journée de Ligue 1). Si c’est le cas, Philipp Köhn sera relancé. Photo Jean-François Ottonello

Frédéric De Boever était d’accord pour nous présenter sa vision du poste de gardien. L’ASM a préféré ne pas l’exposer, soucieuse de préserver la cohésion du staff, sans tête qui dépasse. Les difficultés rencontrées par les gardiens et la récente arrivée de Lukas Hradecky dans le costume de numéro 1 justifient également ce choix.

Cela n’a pas empêché le Belge de 44 ans de se livrer début 2025 sur sa méthode et ses attentes. L’ex-adjoint de Philippe Clement s’est ouvert auprès du site Goalkeeper.com.

"La fondation, c’est l’endurance, la résistance"

Dans deux entretiens, il détonne par son approche physique. Pour lui, les portiers doivent avant tout être des athlètes, ce qui le différencie de ses pairs. "La fondation, la base d’un gardien, c’est l’endurance et la résistance", considère-t-il, prêt à pousser loin le seuil lactique dans les muscles de ses gardiens.

À l’entraînement, il fixe le nombre de répétitions au maximum sur chaque exercice. "Plus vous en effectuez, mieux vous vous sentirez, plus vous resterez concentré en cas de fatigue. Au bout d’un moment, les gardiens en verront les bénéfices", pense-t-il.

Pour illustrer son propos, il a partagé un exemple d’exercice qu’il propose. Ce dernier dure 30 à 45 secondes et se veut fractionné. Tous les gardiens s’échinent en même temps, plongent et sautent, bossent sur ce qu’on leur demande en priorité : stopper des ballons.

Mais De Boever complexifie les choses. "Une fois qu’ils ont les jambes lourdes, ils doivent frapper six ballons dans des petits buts du droit et du gauche. S’ils ne font pas au moins 4/6, ils font autre chose, juste pour repousser leurs limites."

Amateur de datas, notamment celles qu’il recueille à l’entraînement et qu’il juge plus pertinentes que celles compilées en match, De Boever assure que ses garçons s’habituent vite à ses méthodes engagées. Elles ont été imaginées avec son mentor et son meilleur ami dans le foot, Guy Martens, l’actuel entraîneur des gardiens de la Belgique dans le staff de Rudi Garcia.

"Au début, les recrues regardent. Elles ont des questions et peuvent se dire: 'Putain c’est dur' ou 'Pourquoi dois-je faire cette course?' Mais au bout de trois ou quatre semaines, elles commencent à se sentir à l’aise. Leur développement est rapide. Quand on leur demande d’évaluer la difficulté de la séance, au début, elles la notent à 6 ou 7/10. Une fois habituées, ça passe à 5 ou 4."

Le Flamand leur demande d’assumer leurs boulettes pour développer leur personnalité et leur résilience, au cœur d’une relation qu’il qualifie "d’honnête". "Ne cache pas tes erreurs, je ne pense pas que ça aide," explique-t-il. "En faire fait partie du jeu."

 

"Il est emballant dans ses séances"

Ce regard sur le poste, il le diffuse jusqu’à l’Academy. "La philosophie est similaire pour le coach des gardiens du groupe Élite ou celui des U19. Ils savent qu’ils doivent travailler le cardio," pose le quarantenaire. "Quand un jeune rejoint le groupe pro, il sait déjà plus ou moins à quels exercices s’attendre. La qualité, la vitesse d’exécution et le rythme augmentent, mais il connaît déjà tout."

Et visiblement, ceux qui sont passés entre ses mains adhèrent. "Je trouve qu’il est emballant dans ses séances," se souvient Grégory Gomis, qui l’a côtoyé à Al-Arabi au Qatar de 2018 à 2019. "Elles sont ludiques et diverses."

Le natif de Versailles a tiré profit des enseignements de son ancien coach. "Il m’a donné plein de petits outils qui m’ont fait grandir. Des détails qui peuvent paraître faciles mais qui font gagner du temps. Je pensais être bon au pied, mais je pouvais me mettre en difficulté sur des balles assez simples. Il m’a fait progresser sur mon positionnement par rapport au ballon, selon que je sois devant le but ou à côté. Il m’a montré comment positionner mes coéquipiers pour dynamiser le jeu et que ce soit fluide, ou pour que je puisse casser une ligne par la passe. Ce qu’on demande au très haut niveau."

Avec lui, les gardiens doivent percevoir les matchs en "3D" et pas seulement en "2D". Il refuse de les voir se contenter de défendre leur surface : arrêter les tirs et jouer les duels avec les attaquants. Le Belge souhaite qu’ils soient acteurs du jeu, au pied et dans la gestion des espaces. Il les veut dans l’air du temps.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.