Près de 100 portraits de Beausoleillois affichés en pleine rue dans le cadre d'un projet initié par le photographe JR
Après des mois de préparation, le « Inside Out Project » inspiré par l’artiste JR a abouti sur le collage de photos sur le sol de la place de la Mairie. Une œuvre éphémère mais pleine de sens.
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Jessica GranatoPublié le 21/11/2022 à 11:44, mis à jour le 20/11/2022 à 16:02
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L’installation a pour vocation d’être éphémère, elle durera jusqu’à ce que la nature ne dégrade complètement le collage.Mairie Beausoleil
L’aboutissement de plusieurs mois de travail. Mercredi dernier, sur la place de la Libération à Beausoleil, enfants, adultes et élus se sont réunis pour la dernière étape du Inside Out Project (lire ci-dessous) créé par le photographe JR : le collage de près de cent portraits de Beausoleillois à même le sol.
Un soleil de sourires
Dès dix heures du matin, une vingtaine de personnes se trouvaient déjà devant la mairie, prêtes à commencer le collage. Les premiers à mettre la main à la pâte sont des enfants du centre de loisirs qui, habillés de sacs-poubelles et de gants pour protéger leurs vêtements et mains, figent les premières photos. « Ça m’a défoulé, ça m’a fait me sentir comme une artiste », confie Dalinda, qui a passé la matinée à badigeonner les portraits de colle avec un pinceau pour qu’ils résistent un maximum à l’air libre.
Pour donner une symbolique locale, les photos sont assemblées pour former un soleil. Un rappel évident à la ville et aux pavés de la place, gravés d’un soleil souriant.
3 générations de Beausoleillois
Pour aider les plus jeunes à mener à bien leur collage, des parents et grans-parents sont aussi venus participer à l’opération. C’est donc trois générations qui se réunissent autour du Inside Out Project, sur la base du volontariat.
Plusieurs participants ont même eu la chance de coller leur propre photo. C’est le cas d’Emmy (voir ci-dessous), élève à l’école des Cigales, qui passe les derniers coups de pinceau sur une photo d’elle grimaçante. « J’ai l’impression d’avoir une sœur jumelle, je ne suis plus pareil, mais c’est joli, je suis contente », plaisante-t-elle les yeux rivés sur son portrait.
Les adultes aussi ont été amusés à la découverte de leur portrait en noir et blanc. Angéline, l’une des doyennes de la ville, a pu observer le collage de son portrait juste à côté de celui de Louis, son voisin. « Ça me fait quelque chose parce que je suis ici depuis longtemps, et c’est magnifique pour les enfants », glisse-t-elle.
Des moments « créateurs de lien »
Pendant cette matinée, les enfants courent pour récupérer les affiches et les adultes les aiguillent sur la marche à suivre. Une grande effervescence s’empare de la place de la Libération pendant l’opération, lors de laquelle tout le monde discute et se rencontre.
Le maire de la ville, Gérard Spinelli, observe cette scène qui s’inscrit dans un projet plus large d’inclusion par l’art. « Ce projet avec l’artiste JR, empreint d’un engagement social fort, s’inscrit pleinement dans la politique d’inclusion par l’art et la culture que mène la ville. Je suis intimement convaincu que ces moments partagés dans la conception du projet seront créateurs de liens, un acte fédérateur qui donne à voir les visages des beausoleillois et fait rayonner leurs histoires. »
Une idée que partage Serge Baldoni, habitant de Beausoleil : « On doit faire ce mélange plus souvent, ça me fait vraiment plaisir ».
Pour certains, cette fresque a un message assez fort, celui de la vie. « Ça regroupe les gens qui ont vécu ici et les jeunes à venir, il faut sauver la vie », déclare Micheline, aux premières loges. D’autres, comme la petite Dalinda, y voit vraiment le lien entre les habitants, « ça me fait penser à une famille ».
Lancé il y a plus de dix ans par le photographe JR, l’Inside Out Project veut rassembler les communautés grâce au street-art. Grâce à des portraits d’un mètre en noir et blanc collés sur les murs et le sol des villes, le projet vise à créer du lien entre les habitants et à mettre en lumière des individus.
Ces installations éphémères permettent de sortir l’art des musées et des espaces clos. L’art de rue à cette particularité d’être visible au plus grand nombre et accessible à toutes les classes sociales.
Deux autres projets similaires avaient été menés à Monaco, sur la façade du NiBox en 2016, ou encore sur un pont de Tende en 2021.
Les enfants ont passé la matinée à badigeonner les photos en noir et blanc.J.-F. O..Emmy avait choisi de faire une grimace quand elle a été prise en photo dans son école en mai dernier.J. G..
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