Tempête Alex: Emmanuel Macron tient-il ses engagements pour la reconstruction de la vallée de La Roya? On fait le point

Le président de la République avait promis de revenir avant 2022. Il se rendra finalement lundi prochain dans la vallée de la Roya pour dresser un premier bilan de la reconstruction.

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Célia Malleck Publié le 06/01/2022 à 16:30, mis à jour le 06/01/2022 à 16:30
Emmanuel Macron était venu dans la Roya le 7 octobre 2020 pour constater les dégâts causés par la tempête Alex et faire des annonces. Lundi, il reviendra dans la Roya pour s’assurer que les engagements pris ont été maintenus. Sébastien Botella

Au lendemain de la tempête Alex, le président de la République s’était rendu au chevet des vallées sinistrées de la Roya et de la Vésubie. Emmanuel Macron avait fait plusieurs annonces pour répondre à l’urgence et envisager une reconstruction durable.

Il avait notamment promis le déblocage de fonds "massif" pour reconstruire les villages et les infrastructures torpillés par la bombe météorologique du 2 octobre 2020.

Et avait pris "l’engagement solennel" de revenir d’ici un an "pour vérifier tout ce qui a été fait" et s’assurer "que les engagements pris sont bien tenus".

L’anniversaire de la catastrophe est passé. Quelques jours avant la date fatidique, le chef de l’Élysée avait mis fin aux rumeurs et indiqué qu’il décalait sa visite à la fin de l’année. Mais sa venue a été à nouveau retardée... jusqu’à aujourd’hui.

En début de semaine, l’Élysée a prévenu la presse. Le président de la République est attendu lundi prochain à Nice. Il posera la première pierre du futur hôtel des polices avant de se rendre dans la vallée de la Roya.

Il visitera le chantier de reconstruction et rencontrera les élus et les habitants des communes sévèrement touchées, comme Tende, pour dresser un premier bilan. Et réaffirmer son soutien.

"L’État a été présent dès les premières heures. Nous continuerons à être là. Nous ne lâcherons pas les habitants, les familles, les collectivités. [...] La Nation française sera toujours aux côtés de celles et ceux qui ont souffert et continuent de souffrir", avait-il déclaré en octobre dernier à Nice-Matin

Les quatre annonces qui se sont réalisées

Arrêté de catastrophe naturelle

C’est sa première mesure. Un arrêté interministériel de catastrophe naturelle a été pris en urgence pour cinquante-cinq communes des Alpes-Maritimes. Objectif: permettre d’accélérer les indemnisations des sinistrés. Malgré la "pression" exercée par l’Etat, certains assureurs ont joué la montre durant des mois. Elles attendaient de savoir si les 420 habitations touchées par la tempête Alex pourraient bénéficier du fonds Barnier.

572 millions d’euros d’aides

Emmanuel Macron avait annoncé la création d’un fonds spécifique à la reconstruction. Son montant initial était de 100 millions d’euros. Il a été multiplié par cinq. Le total des aides prévues par l’Etat s’élève à 572 millions d’euros. Pour l’heure, 40 millions d’euros ont été versés aux collectivités sur les 143 millions de sa dotation de solidarité.

Certains élus, comme le maire de Breil, espéraient plus. Ils ont confié leur déception après la visioconférence organisée par l’Elysée en juin. Néanmoins, des moyens financiers supplémentaires ont été débloqués dans le cadre du contrat Etat-collectivités.

"100 millions d’euros sont dédiés au financement d’infrastructures et de projets résilients et 50 millions sont réservés à l’accompagnement de projets de développement et d’attractivité pour les vallées", rappelait il y a quelques mois le Président dans nos colonnes.

Fonds Barnier

Il avait aussi annoncé utiliser le fonds Barnier. Le fonds de prévention des risques naturels majeurs intervient sur les biens exposés au risque. Si une maison a été touchée par la tempête ou est très exposée aux risques, l’Etat la rachète, la détruit et indemnise le propriétaire en complément de l’assurance.

120 millions d’euros ont été exceptionnellement débloqués à ce titre. "Sur les 342 biens éligibles au fonds Barnier, 235 ont fait l’objet d’une délibération des communes, et 214 sont en cours de traitement. Les premières indemnisations ont été versées en juillet, les démolitions ont débuté en octobre", a indiqué le préfet délégué à la reconstruction, Xavier Pelletier.

L’accès à l’Italie

Le rétablissement de la ligne Nice-Cuneo, "c’est la priorité numéro 1", avait déclaré le Président lors de son déplacement à Tende. Cinq jours après la tempête, le village de la Haute-Roya ne pouvait être relié que par des ponts aériens.

Le train des Merveilles a pu à nouveau circuler, le 3 mai, entre Breil et Tende, grâce aux investissements de l’Etat, de la Région et de la SNCF. La portion entre Breil et Vintimille a été rouverte le 20 décembre. Mais d’importants travaux doivent encore être menés pour réhabiliter cette ligne longtemps abandonnée.

Le 25 novembre, Emmanuel Macron était à Rome pour signer une série d’accord avec le Premier ministre italien, Mario Draghi. Le traité du Quirinal vise à renforcer la coopération bilatérale des deux pays, notamment sur le développement d’un réseau de transport transfrontalier ferroviaire, routier et maritime.

La France espère ainsi partager les coûts et, surtout, accélérer la réouverture du tunnel du col de Tende.

Objectif: rétablir un accès routier vers l’Italie avant 2023.

Jean-Pierre Vassallo, lors de la première visite d’Emmanuel Macron dans la Roya, le 7 octobre 2020. Photo J.-F. O..

Le maire de Tende: "Qui aurait pu imaginer qu’on en serait là aujourd’hui?"

Le président terminera sa visite par Tende. Au fin fond de la Roya, le village avait été particulièrement touché par la tempête Alex. Isolés par la route, le train, la radio, les habitants avaient le sentiment d’être abandonnés de tous. Le maire avait d’ailleurs poussé un cri de désespoir.

Aujourd’hui, Jean-Pierre Vassalo n’a qu’un mot à la bouche: "merci".

"La première chose que j’aimerais faire, c’est le remercier. Le président est venu très rapidement sur place. Il a permis à toute la machine France de se mettre en marche. On avait été oublié et on vivait une descente aux enfers. Il nous a permis de sortir la tête de l’eau."

Il souligne: "La ligne ferroviaire a été rétablie, on peut à nouveau circuler librement sur les routes qui ont été reconstruites… Qui aurait pu imaginer, il y a un an et demi, qu’on en serait là aujourd’hui?"

Même s’il reste encore beaucoup de choses à faire, Jean-Pierre Vassallo préfère s’accrocher au positif pour poursuivre son chemin de résilience.

"Aujourd’hui, on est toujours dans la souffrance. On a 60 familles qui n’ont pas pu encore rentrer chez elles. Les berges doivent être rééquilibrées. Le hameau de Casterino est toujours isolé. Et il nous manque encore le tunnel du col de Tende. Mais on est obligés de positiver. Et le fait que le président tienne ses engagements, ça nous encourage à continuer."

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