Les malfaiteurs ne se doutaient pas que la BRI (la brigade de recherches et d’intervention du service interrégional de police judiciaire) était sur leurs talons.
Ces spécialistes de la filature s’attendaient manifestement à une action violente sur fond de narcotrafic.
Un renseignement qui s’est avéré juste. Il a sans doute permis de déjouer une tentative d’homicide, selon les informations rendues publiques ce samedi après-midi par le procureur de la République de Nice.
Les faits remontent à mercredi. C’est alors que la BRI a entamé sa surveillance. Très vite les policiers repèrent quatre individus "vêtus de tenues sombres et de cache-cous".
Les suspects montent dans une Skoda qui s’avère volée et prennent la direction du quartier des Liserons, à Nice-Est, où l’un d’entre eux est aperçu "porteur d’une arme de poing".
Au cours de la nuit, les protagonistes changent de véhicule. Mais cela ne suffira pas à déjouer la surveillance de la police judiciaire. Et c’est finalement à bord d’une Renault que deux des suspects sont appréhendés au niveau du péage de Cagnes-sur-Mer.
Armes de poing et bidons d’essence
Dans une cache aménagée à l’intérieur de la Renault, ce sont deux armes de poing et une paire de gants qui sont découvertes. La Skoda, elle, renfermait plusieurs bidons d’essence. Autant d’indices qui laissent présumer un possible passage à l’acte imminent et violent.
Sur fond de trafic de stupéfiants. 300 grammes de résine de cannabis seront d’ailleurs retrouvés, au Bar-sur-Loup, où un troisième individu sera à son tour interpellé dans le cadre de cette enquête.
Surtout, les trois suspects âgés de 18 à 29 ans, trois Marseillais, sont tous très défavorablement "connus des services de police et ont déjà été condamnés pour des faits de trafic de stupéfiants", indique le parquet de Nice qui a demandé l’ouverture d’une information judiciaire pour faire toute la lumière sur le mauvais coup que ces malfaiteurs chevronnés semblaient préparés.
Vraisemblablement un règlement de comptes sur fond de rivalités pour le contrôle de points de deal.
L’instruction vise en effet des faits de " tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un délit puni de 10 ans d’emprisonnement, recel de vol, transport d’arme de catégorie B et détention de produits stupéfiants".
Il semblerait que le pire ait été évité de justesse. "Comme notamment les interpellations intervenues mi-mai 2025 avec la saisie de plusieurs fusils d’assaut dans le cadre d’une enquête ensuite reprise par la JIRS de Marseille, cette procédure illustre la mise en œuvre des stratégies pro-actives visant à anticiper les passages à l’acte violents susceptibles d’intervenir sur fond de conflits pour le contrôle des points de vente de stupéfiants", souligne le procureur Damien Martinelli.
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