Pourquoi le comédien Michel Crémadès parraine une association niçoise de rapatriés d'Afrique du Nord

Comédien, metteur en scène, parrain. L’acteur Michel Crémadès est le parrain de l’Anerana. Autrement dit, l’Association Nationale des Enfants de Rapatriés d’Afrique du Nord et leurs Amis, forte de 70 membres, créée à Nice en début d’année par Pierre Marseille pour faire connaître, valoriser, perpétuer la culture et la mémoire des pieds-noirs. Afin qu’elles ne tombent pas dans l’oubli.

Et c’est aussi la démarche de Michel Crémadès, acteur de cinéma (Les Ripoux, Ripoux contre Ripoux, Promotion Canapé, Les Visiteurs 2, Astérix et Obélix mission Cléopâtre…), homme de théâtre (Feydeau, Guitry…), metteur en scène, acteur de téléfilms, de séries télévisées (Marie Pervenche, Maguy, Maigret, Joséphine Ange Gardien…)

Joint par téléphone chez lui, dans le centre de la France, l’artiste, charmant, disponible, a fait part de sa motivation pour accompagner l’Anerana.

Comment avez-vous connu Pierre Marseille?

J’étais invité au festival de Beausoleil Les héros de la TV, en septembre. Pierre Marseille y participait. Il est venu me voir pour me parler de nos origines pieds-noirs à tous les deux. Je suis né à Kouba, près d’Alger. On a fait une petite interview pour Facebook et j’ai appris que les parents de Pierre vivaient près de Vichy, comme moi lorsque je ne suis pas à Paris. On a très vite sympathisé.

Pourquoi avoir accepté d’être parrain?

Pour moi, c’est un retour vers le passé. J’ai connu l’Algérie, son soleil, sa mer, avec mes yeux d’enfant. J’avais des copains arabes, juifs. Un mélange de gens. Je suis arrivé à Paris en 62/63. Par la suite, j’ai rencontré pas mal de comédiens pieds-noirs. Ensemble, on échangeait nos souvenirs. Le fait de rencontrer Pierre m’a remis en selle. En outre, mon épouse réalise un travail énorme de généalogie. Je me suis dit qu’il ne fallait pas perdre mes origines. C’était le moment de m’engager.

Comment comptez-vous vous investir dans cette association?

En essayant de transmettre ce côté pied-noir, si riche de recettes, de mots typiques. Si des événements sont organisés à Nice, je suis prêt à venir pour y participer. D’autant que mon fils y travaille : il est cheminot sur Menton et l’Italie.

Avez-vous déjà apporté votre soutien à d’autres associations?

Oui, j’ai parrainé l’association ELA, qui s’occupe d’enfants atteints de leucodystrophies, des maladies génétiques rares attaquant le système nerveux. J’ai un peu levé le pied, même si je suis toujours en contact avec cet organisme.

Et côté métier, quelle est votre actualité artistique?

Je joue dans la pièce Tout va très bien de Ray et Michaël Cooney avec Laurent Ournac et Arthur Jugnot. Cette pièce va entamer sa tournée d’hiver en France, en Suisse et en Belgique. Sinon, je n’ai rien en vue et j’en suis ravi. Depuis que j’ai commencé ce métier, j’ai beaucoup bourlingué. Là, j’ai envie de privilégier ma famille, mon épouse, mon fils et mes deux filles. Et puis le monde artistique me correspond moins. Il va trop vite…