"Les élèves vont être surpris", la rénovation du lycée Albert-Ier de Monaco a commencé et elle va durer un an
Jusqu’en août 2026, le lycée du Rocher va subir une profonde mue énergétique et gagner en confort. Le temps du chantier, la communauté éducative est délocalisée dans l’ex-collège Charles-III, à l’Annonciade.
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Thibaut ParatPublié le 16/07/2025 à 05:45, mis à jour le 16/07/2025 à 13:32
La semaine dernière les échafaudages étaient en cours de montage sur la façade du lycée côté musée océanographique.Photo Cyril Dodergny
La semaine dernière, un vaste échafaudage a progressivement habillé la façade historique du lycée Albert-Ier, côté Musée océanographique. Récent écrin de la proclamation des résultats du baccalauréat, l’établissement scolaire niché sur le Rocher est désormais passé en configuration "chantier" jusqu’en août 2026, le temps d’une année scolaire et d’une vaste rénovation souhaitée par le gouvernement princier sur bien des aspects: énergétique, thermique mais aussi acoustique et esthétique.
Coût de l’opération: 13,5 millions d’euros, somme qui englobe la délocalisation vers l’ex-collège Charles-III de 800 élèves, 100 professeurs et assistantes de langues ainsi que 53 personnels éducatifs, administratifs et de service. Ce site, voué à être détruit dans le cadre du futur remembrement urbanistique de l’Annonciade, est, de fait, en cours de rénovation pour accueillir au mieux le personnel dès le 25 août, jour de la reprise administrative, puis les lycéens lors de la rentrée du 8 septembre.
Une opération-tiroir – dont seule la Principauté a le secret avec cette perpétuelle contrainte du foncier – privilégiée à des travaux en site occupé, plus longs et plus coûteux.
La chaudière à gaz supprimée
Photo C. D.
Le projet est le fruit d’un audit énergétique mené en 2020 par le Service de maintenance des bâtiments publics (SMBP) sur ce bâti historique, érigé dans la seconde moitié du XVIIe siècle pour devenir le couvent de la Visitation avant d’être transformé en lycée en 1910.
"C’était un de nos derniers établissements équipés d’une chaudière à gaz, une énergie fossile. Elle va être supprimée au profit de pompes à chaleur qui permettront d’assurer le chauffage l’hiver et, ce qui n’existait pas jusqu’à présent, la climatisation l’été", explique Anthony de Sevelinges, chef du SMBP. Aux beaux jours, selon des témoignages de professeurs et d’élèves, la chaleur pouvait être suffocante dans l’enceinte du lycée Albert-Ier et, l’hiver, des disparités de chauffage étaient constatées d’un point à un autre.
"L’opération souhaitée de rénovation énergétique est ensuite devenue plus globale."
"Les élèves vont être surpris"
Photo C. D.
En effet, les travaux ne se limiteront pas à cela. "On va améliorer sensiblement la qualité de l’air avec la mise en place d’une ventilation double flux et changer l’intégralité des menuiseries extérieures, c’est-à-dire en posant des fenêtres double vitrage de dernière génération", poursuit-il.
Le revêtement du toit-terrasse sera retiré et toute l’étanchéité et l’isolation de cette zone, où se trouve la cour de récréation, seront refaites pour permettre "un gain sérieux au niveau du confort". L’auvent de la toiture sera agrandi pour pouvoir y déposer 158m² de panneaux photovoltaïques, lesquels s’ajouteront aux 265m² déjà existants. Les façades, qui subiront un ravalement, seront également isolées thermiquement. Par l’extérieur, pour celles les plus exposées. Par l’intérieur, pour les autres, au niveau des cloisons intérieures.
L’ensemble des éclairages des salles de classe et des couloirs seront remplacés, et des travaux effectués sur les murs et plafonds. Les salles de classe seront toutes équipées d’écran numérique interactif. "L’opération permettra aussi de remettre à niveau les équipements avec deux-tiers du mobilier qui sera neuf. Le self et le CDI seront entièrement rénovés, ajoute-t-il. À la rentrée de septembre 2026, les élèves vont être très surpris, tant sur l’aspect esthétique que sur le confort des lieux. On estime le gain annuel sur la facture énergétique à 35.000 euros par an."
À leur retour, des travaux moins urgents, de moindre ampleur, se poursuivront pendant les vacances scolaires pour reprendre des revêtements extérieurs et les garde-corps.
"Notre objectif était de rassurer"
Photo C. D.
Pour l’heure, c’est le déménagement des matériels pédagogiques vers l’ex-collège Charles-III, coordonné par l’intendant du lycée Albert-Ier Jérôme Bonnin, qui occupe depuis juin les services gouvernementaux: laboratoires de physique-chimie, de sciences et techniques industrielles, les documents administratifs, la bibliothèque du CDI etc...
"La DENJS est plus que satisfaite de s’apercevoir que le gouvernement princier déploie des moyens considérables au bénéfice de la communauté éducative. L’objectif de tous, qui sera atteint, est de pouvoir bénéficier d’un lycée à la fois moderne et qui apporte un maximum de confort à ses usagers, tout en conservant toujours son histoire, son renom, sa brillance", salue Rémy Garoscio, adjoint au directeur de l’Éducation nationale, entité pour qui concertation et dialogue furent les maîtres-mots pour gérer cette délocalisation provisoire. "Ce n’est jamais facile car on touche à un équilibre de la communauté éducative. Malgré tout, elle est consciente que le bâtiment, relativement vétuste, avait ses faiblesses et qu’il était nécessaire de le réhabiliter, explique Rémy Garoscio. Oui, cela crée des inquiétudes et notre objectif était de rassurer le plus possible. Des enseignants sont venus à l’ex-collège Charles-III pour voir l’environnement, identifier les éventuels aménagements à apporter pour dispenser les cours dans les meilleures conditions."
Photo C. D.
1M euros pour rafraîchir l’ex-collège Charles-III
Parmi les 13,5 millions d’euros engagés par l’État dans ce projet, une enveloppe budgétaire d’un million d’euros est dévolue à des travaux de rénovation dans l’ex-collège Charles-III à l’Annonciade, vide de tout occupant depuis l’été 2024 et l’inauguration du collège éponyme à la Condamine. Amorcé le 5 mai, le chantier s’achèvera le 25 juillet. A la rentrée du 8 septembre, les 800 lycéens délocalisés y occuperont 6 niveaux sur 7. "Des travaux étaient nécessaires pour les accueillir dans de très bonnes conditions. Mais, comme la délocalisation ne dure qu’un an, il ne faut pas que les anciens élèves du collège s’attendent à quelque chose de totalement nouveau", sourit Anthony de Sevelinges.
Des travaux de sécurité incendie ont été menés, ainsi qu’une sécurisation des accès, en lien avec la Direction de la Sûreté publique, après plusieurs intrusions constatées et de dégradations à la peinture commises dans certaines classes.
Pêle-mêle, le Service de maintenance des bâtiments publics (SMBP) a remplacé les éclairages, rafraîchi les salles de classe, changer des faux plafonds, renforcé les réseaux informatiques pour la mise en place de 53 écrans numériques interactifs dans chaque salle de cours, opéré des réparations de robinetterie et de plomberie. Le collège ne sera, en revanche, pas climatisé.Quant au volet restauration, les lycéens n’utiliseront pas le même self que les ex-collégiens mais celui de l’ex-lycée technique et hôtelier, situé en face. "La plonge a été transférée. On a fait des travaux d’entretien dans l’ancienne cuisine centrale et vérifié toute la partie restauration, cuisson et chambre froide, poursuit Christophe Navarre, conducteur d’opérations sur le secteur Monte-Carlo. Les élèves traverseront aussi la passerelle pour utiliser la piscine, toujours en exploitation, mais aussi le gymnase qui a, lui aussi, été rénové." L’enceinte sportive, également utilisée par les basketteuses du MBA et par le volley-ball, sera dotée à la fin de l’été d’un nouveau parquet, ses murs auront été repeints et ses vestiaires rénovés.
Photo C. D.Photo C. D.Photo C. D.Photo C. D.
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