Une Française est morte dans le déraillement du funiculaire de Lisbonne survenu mercredi, a annoncé vendredi 5 septembre 2025 le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
"Nous avons la confirmation du décès d'une de nos compatriotes dans le tragique accident", a publié le ministre sur X, sans préciser si cette femme faisait partie des trois victimes encore non identifiées ou s'il s'agit de la Française déjà recensée parmi les blessés.
Le dernier bilan a été établi à 16 morts et cinq blessés graves selon le Premier ministre Luis Montenegro, qui a évoqué "une des plus grandes tragédies humaines" de l'histoire récente du Portugal après avoir décrété une journée de deuil national.
Parmi les personnes mortes dans l'accident se trouvent cinq Portugais, deux Sud-Coréens et un Suisse, a ensuite précisé le parquet.
La police judiciaire a de son côté déclaré avoir mené des recherches permettant de conclure "avec un haut degré de probabilité" qu'il y avait aussi parmi ce groupe de victimes décédées deux Canadiens, un Américain, un Allemand et un Ukrainien, portant donc à huit le nombre d'étrangers tués dans la catastrophe.
Que s'est-il passé?
D'après le témoignage d'une femme relayé par les médias locaux, l'un des deux wagons jaunes du célèbre ascenseur de la Gloria, qui montent et descendent ce dénivelé de 48 mètres alternativement, en système de contrepoids, a heurté brutalement la station d'arrêt habituelle au pied de la chaussée longue de 265 mètres.
Cette femme et d'autres personnes ont alors aperçu l'autre véhicule dévaler la rue pentue à toute allure, avant de dérailler au niveau d'un léger virage et de se fracasser contre un immeuble mercredi vers 18h locales (17h GMT).
Ce jeudi, la rue du funiculaire était toujours fermée à ses deux extrémités, et pendant plusieurs heures, des enquêteurs équipés de gants bleus et de gilets fluorescents ont recueilli des indices en s'affairant autour de la carcasse du véhicule qui, en fin de journée, gisait encore là où elle s'est disloquée.
Dans la soirée, le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, le Premier ministre Luis Montenegro et le maire de Lisbonne Carlos Moedas ont assisté à une messe célébrée dans une église du centre de la capitale avant de déposer des fleurs près des lieux de l'accident.
Lors d'une allocution télévisée, le chef du gouvernement a promis que les autorités allaient "établir toutes les responsabilités" dans le drame.
Quelle est la cause de la catastrophe?
"Je peux garantir que la sécurité est une priorité absolue de la Carris depuis 152 ans et que nous serons intraitables dans la recherche des causes et des responsabilités de cet accident", a assuré lors d'une conférence de presse Pedro de Brito Boga, le patron de Carris, gestionnaire des transports de Lisbonne.
Plusieurs médias ont rapidement évoqué l'éventuelle rupture d'un câble de sécurité, une hypothèse que le patron de Carris n'a pas confirmée, laissant le soin à l'enquête en cours de le déterminer. Interrogé lui aussi à plusieurs reprises sur les possibles causes de l'accident, le directeur de la police judiciaire a affirmé qu'aucune piste n'était écartée pour le moment.
"Rien n'est exclu. Nous ne pourrons prendre position que quand nous serons sûrs. À ce stade, il faut garder l'esprit ouvert", a déclaré Luis Neves: "Face à l'avalanche de victimes, de faits et d'éléments à recueillir, avec l'implication de plusieurs structures de l'Etat, nous ne pouvons pas parler sur ce thème car cela n'aurait pas de consistance".
Après cet "accident sans précédent", "la ville a besoin de réponses", a insisté le maire de Lisbonne, Carlos Moedas. Par souci de prévention, la mairie a suspendu le fonctionnement des trois autres funiculaires de la ville, "pour vérification de leurs conditions de fonctionnement et de leur sécurité", a précisé Margarida Castro, responsable de la protection civile municipale de la capitale portugaise.
Car la question de l'entretien du funiculaire, confié à un sous-traitant par Carris, est aussi sur toutes les lèvres. "La maintenance de cet équipement (...) est externalisée depuis au moins 2007. Actuellement, elle est effectuée dans le cadre d'un contrat conclu le 20 août, entré en vigueur le 31 août", a précisé M. de Brito Bogas.
"Les inspections périodiques se sont déroulées sans aucune faille (...) Le plan de maintenance de cet équipement a été scrupuleusement respecté", a aussi insisté le patron du gestionnaire des transports lisboètes.
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