"La SBM ne s’est jamais aussi bien portée": le président délégué dévoile (et commente) les résultats financiers du groupe monégasque

Commentant les résultats de l’exercice de la Société des Bains de Mer pour la période d’avril 2024 à mars 2025, le président délégué Stéphane Valeri a fait le bilan des actions et lister les ambitions qu’il porte pour la Société des Bains de mer.

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Cédric VERANY Publié le 29/05/2025 à 11:11, mis à jour le 29/05/2025 à 14:52
Le président délégué de la SBM, Stéphane Valeri, recevait la presse, ce mercredi 28 mai, au One Monte-Carlo. Photo Jean-François Ottonello

Un président satisfait, "mais qui veut rester modeste devant certains chiffres", s’est présenté devant la presse ce mercredi à la mi-journée pour commenter les résultats financiers de l’exercice 2024/2025 de la Société des Bains de mer.

Un "très bon cru", dixit le président délégué, Stéphane Valeri. Le chiffre d’affaires est en croissance de 9 % soit 768 millions d’euros collectés notamment grâce à une saison estivale au beau fixe et une période des fêtes de fin d’année où la clientèle a plébiscité l’hôtellerie et la restauration. À l’arrivée, le résultat d’exploitation est de 74,5 millions d’euros, en hausse de près d’un million d’euros et le résultat net se place à 110,1 millions d’euros, en hausse de 6,2 millions d’euros.

"Tout ceci traduit la solidité du modèle financier du groupe. La SBM ne s’est jamais aussi bien portée que sur cet exercice. L’an passé, c’était déjà le meilleur exercice depuis 1863. Celui-ci a confirmé la pertinence de nos stratégies. Mais tout n’est pas parfait, pour autant. Nous avons encore des améliorations à apporter et nous allons poursuivre nos développements."

La restauration coûte cher mais soutient le modèle social

Dans la diversité des activités du groupe, l’hôtellerie/restauration demeure au cœur : 52 % des résultats, 400 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et pourtant déficitaire.

"La restauration se développe beaucoup mais demeure le secteur le moins rentable car nous avons une masse salariale extrêmement élevée. Plus de 50 % du chiffre d’affaires est destiné à la bonne rémunération de nos employés. La restauration n’est pas profitable mais nous sommes fiers de notre modèle social qui fait partie de l’ADN du groupe. Nos salariés sont mieux payés qu’ailleurs, on s’en réjouit. Mais ça pèse", commente Stéphane Valeri.

Une règle qui s’applique du café au restaurant étoilé. Et la SBM en compte désormais cinq dans son resort, devenu le plus titré au monde par le Guide Michelin. "Un restaurant étoilé, c’est un investissement formidable qui amène de la communication, de l’attractivité. Mais indépendamment, chacun d’entre eux perd de l’argent."

Pour doper l’hôtellerie/restauration, la SBM entend croître sa vente d’alcool, où la marge est plus importante que sur la nourriture. "Nous avons embauché de nouveaux sommeliers qui savent donner envie. Notre cave doit fournir aussi plus de grands vins. On a une clientèle exceptionnelle capable de commander de très grands crus et nous n’en avons pas toujours assez."

Côté hôtels, le taux d’occupation progresse. Et les prix moyens (autour de 800 euros la nuitée en moyenne) aussi. "Quand je vois les prix pratiqués à Paris, à Londres, à Rome, à New York franchement, nous ne sommes pas chers par rapport à notre qualité de service. On a encore une marge de progression et nous allons continuer à travailler sur une plus grande profitabilité de nos hôtels."

Un aléa défavorable pour les Jeux minoré

Deuxième secteur d’activité du groupe, les Jeux accusent un recul de 3 % de leur chiffre d’affaires qui s’établit à 215 millions d’euros pour l’exercice. La faute à un aléa défavorable mais profitable à des joueurs qui ont gagné au Casino.

"Le secteur résiste plutôt bien face aux nouvelles réglementations très strictes qui peuvent dissuader un certain nombre de nos clients de venir à Monaco, estime Stéphane Valeri. Ces règles ne sont pas les mêmes en Asie ou aux États-Unis ; des gens qui ont de gros moyens et des jets privés peuvent choisir d’aller jouer ailleurs. Certains le font. Et nous avons refusé des joueurs car nous n’avions pas la garantie de la provenance de leurs fonds. Tout ceci à une certaine incidence. Mais reculer seulement de 3 % c’est quand même encourageant."

Optimiste, le président délégué préfère noter une augmentation dans l’argent misé par les joueurs : 5 % de plus dans les machines à sous, 2 % dans les jeux de table. Et le dynamisme des équipes qui prospectent pour attirer de nouveaux joueurs dans les casinos du pays.

Au sein du groupe, les Jeux supportent aussi la redevance de 17 % sur le produit, soit 30 millions d’euros versés cette année au gouvernement. "Les casinos, rappelle Stéphane Valeri, supportent aussi le cahier des charges de l’entreprise, en contrepartie du monopole d’aider la culture du pays ainsi qu’un nombre d’associations et d’actions humanitaires." 

Ces 19 millions d’euros sont imputés sur le seul portefeuille des Jeux comme historiquement au sein de la SBM et pas répartis au prorata des autres secteurs d’activité. "Si on le faisait, les casinos alors seraient profitables."

De quelles nationalités sont les clients de la SBM ?

Son come-back post-Covid étant le plus marquant, sans surprise, la clientèle nord-américaine est la première à avoir dépensé dans les établissements de la SBM l’an passé. Les personnes en provenance des États-Unis et du Canada ont participé à hauteur de 18 % au chiffre d’affaires. Les Français, en légère dégression, se placent deuxième avec 11 % et à égalité avec la clientèle du Moyen Orient.

Derrière ce trio de tête, les clients du Royaume-Uni représentent 9 % du chiffre d’affaires. Les Suisses, en progression, sont cinquièmes avec 7 %.

Arrivent ensuite les Italiens, pourtant clientèle historique du resort, qui n’ont généré que 6 % des recettes l’an passé. "Pour ma génération, si on m’avait dit quand j’avais vingt ans qu’un jour les Italiens ne seraient que la sixième clientèle de la SBM, je ne l’aurai pas cru", s’étonne Stéphane Valeri qui l’explique par "une progression des autres nations mais une relative stagnation de la clientèle italienne."

Derrière eux, les Allemands, autrefois peu représentatifs, ont participé à enrichir les caisses de la SBM à hauteur de 4 % sur l’exercice 2024/2025.

1 million de couverts servis

1 million. C’est le nombre de couverts servis du 1er avril 2024 au 31 mars 2025 dans les restaurants de la SBM. Un chiffre record dépassé au cours de cet exercice et qui se relie en partie à l’ouverture sur la période de nouveaux établissements comme Amazonico à Monte-Carlo, véritable pôle d’attraction nocturne. Mais aussi par une pleine année d’exploitation du Café de Paris, vaisseau amiral du groupe.

La saison qui s’ouvre devrait être dans les mêmes standards avec notamment l’arrivée de Jondal au Monte-Carlo Beach et du salon de thé de Cédric Grolet à l’hôtel de Paris.

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