"J’ai beaucoup de colère mais pas de haine": les attentes de Joffrey Devillers, endeuillé par la mort de sa femme Nadine, avant le procès de l’attentat à la basilique Notre-Dame à Nice
De ce procès, il n’attendait "pas grand-chose". Au début du moins. Joffrey Devillers avait d’autres priorités. Plus de quatre ans après l’attentat qui lui a arraché Nadine, sa femme chérie, la donne a changé. Ce Niçois de 55 ans va suivre les trois semaines d’audience à Paris, épaulé par son conseil, Me Philippe Soussi. Il viendra même témoigner à la barre.
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Propos recueillis par Christophe CironePublié le 10/02/2025 à 06:45, mis à jour le 10/02/2025 à 07:56
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De ce procès, il n’attend "pas grand-chose". Au début du moins. Joffrey Devillers avait d’autres priorités. Plus de quatre ans après l’attentat qui lui a arraché Nadine, sa femme chérie, la donne a changé.
Ce Niçois de 55 ans va suivre les trois semaines d’audience à Paris, épaulé par son conseil, Me Philippe Soussi. Il viendra même témoigner à la barre.
Avant cela, nous le retrouvons à Nice, près de la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption. C’est ici que Nadine Devillers est venue prier, entre deux rendez-vous médicaux, le 29 octobre 2020 au matin. Elle sera la première victime de l’attaque terroriste.
"Je suis anxieux, car je sais que [le procès] va être un moment très difficile. Mais je suis aussi impatient d’être en face de lui, que ce soit fini, pour essayer de tourner la page. On ne peut pas oublier, bien entendu. Cette étape-là est importante psychologiquement pour ma reconstruction personnelle, même si on n’est pas à l’abri d’un appel. Auquel cas ce sera compliqué, mais s’il le faut, on ira en appel, pas de souci."
Pas à pas, Joffrey Devillers se reconstruit, malgré le vide laissé par l’absence de Nadine.Photo Dylan Meiffret.
Ses attentes
"Jusqu’à présent, ce n’était pas ma priorité. On a beaucoup discuté avec Me Soussi. Il y a eu un travail assez exemplaire du parquet. Malheureusement, il n’y a pas eu de collaboration avec la Tunisie. Même si on n’a pas les réponses à toutes nos questions, on a pas mal d’éléments. On a pu voir dans l’actualité récente des gens péter un câble, massacrer des gens... S’il y a eu une organisation [derrière l’attaque terroriste à Notre-Dame], on aimerait le savoir."
L’accusé
"De lui, je n’attends rien. On ne peut avoir qu’une bonne surprise, si son système de défense change, si par miracle il parle... On ne peut qu’espérer! Beaucoup nient, surtout en matière terroriste. Là, on a la chance qu’il soit encore vivant, ce qui est rare. On peut obtenir des explications. Ça va être une épreuve d’être face à lui. Tout va dépendre de son comportement. J’ai beaucoup de colère envers lui, mais pas de haine. On voit où ça peut mener, et je n’ai pas envie de finir comme lui! J’ai des choses importantes à dire, je vais les lui dire. Après, s’il ne se sent pas concerné..."
Joffrey Devillers appréhende le jour où il s’exprimera à la barre devant l’accusé.Photo Dylan Meiffret.
Les victimes
"Chacun vit ça différemment. Chacun son parcours. Mais il y a une solidarité à chaque fois qu’on se voit, y compris avec certaines victimes du 14-Juillet. Un lien se crée entre nous. À Nice, il y a cet important devoir de mémoire. Nous avons la chance qu’ils aient pensé aux victimes. Tout le monde a besoin de s’exprimer."
L’hommage
"C’est important qu’on parle beaucoup des trois familles. Que ce soit Vincent, Simone ou Nadine, il ne faut pas les oublier. Or on sait qu’avec le temps... Il y a beaucoup de points communs entre les trois. C’est très touchant. J’ai eu la chance, grâce aux éditions Hugo Publishing, de publier la biographie de Nadine. C’était son rêve. Je l’ai exaucé. Je suis satisfait à ce niveau-là. J’espère qu’elle l’est aussi..."
La résilience
"J’essaie d’avancer, pas à pas. Mon travail au sein de la Métropole, grâce à M. Estrosi, m’a beaucoup aidé. Sans cela, franchement, je ne sais pas ce que je serais devenu... La Métropole, c’est toute ma vie, c’est vraiment une seconde famille. Aujourd’hui, je travaille à la direction de la logistique. Le service public me tient à cœur. C’est important de se sentir utile! Que ce soit pour les Niçois ou les autorités qui ont la gentillesse de me soutenir, je ne peux que continuer dans cette lignée. Et les remercier de tout ce soutien qui m’a beaucoup aidé."
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