Les confidences de la princesse Stéphanie à l'occasion de l'exposition consacrée à l'amour du prince Rainier III pour le cirque à Monaco

La famille princière a inauguré ce mardi à Fontvieille une exposition événement qui raconte l’amour du prince Rainier III pour le cirque, qui l’a conduit à créer le Festival il y a 50 ans.

Article réservé aux abonnés
Cédric Verany Publié le 22/11/2023 à 07:02, mis à jour le 22/11/2023 à 10:17
photos
Pour cette inauguration, le prince Albert II était entouré de sa sœur la princesse Stéphanie, et de ses neveu et nièce: Camille Gottlieb et Louis Ducruet. Photo Jean-François Ottonello

"Au cirque, on risque tout, même sa vie." La formule lapidaire, signée Rainier III résume l’exposition "Le Prince au cœur du cirque" que ses enfants ont inauguré ce mardi soir.

Un projet inédit que de retracer cinquante ans d’histoire du Festival international du cirque de Monte-Carlo et de raconter en filigrane la passion de l’ancien souverain pour l’art circassien à qui il a voulu donner ses lettres de noblesse, en 1974 en inventant ce festival dans sa Principauté.

Dans l’ancienne collection de voitures à Fontvieille, c’est une immense collection de costumes qui a investi les lieux. Photo Jean-François Ottonello.

"Un monde de rêve"

"La disparition du cirque Amar m’a décidé à mettre sur pied ce festival auquel je pensais depuis longtemps. Il n’est pas possible de laisser ce monde de rêve s’évanouir pour toujours" répond-il à un journaliste du JDD à l’époque. La citation, en épigraphe de la visite, donne le ton. Dès l’entrée dans les mètres carrés désaffectés à Fontvieille de l’ancienne collection de voitures, c’est un chapiteau rouge et blanc qui a été érigé pour abriter les visiteurs qui pourront, dès ce mercredi et jusqu’au 28 janvier, pénétrer dans cet univers, en accès libre et gratuit.

L’immense espace plongé dans la pénombre a été divisé en plusieurs salles pour y dévoiler costumes, maquettes, photographies, accessoires de scène, affiches… Le tout puisé dans les archives du Festival et de l’inoxydable Alain Frère sous l’expertise de la direction des Affaires culturelles. Et celle d’une passionnée, chercheuse universitaire, docteur en cirque et scénographe diplômée du Pavillon Bosio: Charlène Dray. Passionnée par le cirque et par le festival où elle a été placeuse pendant huit ans, la commissaire scientifique a travaillé main dans la main avec la princesse Stéphanie pour dessiner ce projet et dérouler son propos.

Le bureau reconstitué de l’ancien souverain pour raconter son engagement. Photo Jean-François Ottonello.

Le sauveur de la discipline

Dans le bureau reconstitué de l’ancien souverain, toute sa vision est rappelée. De ses fiches manuscrites où il évaluait chaque numéro et laissait ses appréciations au jury du Festival, à ses échanges épistolaires avec les ministères français de l’époque.

On dit souvent que Rainier III a sauvé le cirque en Europe. Son implication a été primordiale pour convaincre le gouvernement français de faire passer le cirque du ministère de l’agriculture à celui de la culture. Et ainsi faire reconnaître l’art de ces grandes familles de cirque. Les Togni ou les Bouglione lui rendront la pareille en prêtant leurs chapiteaux pour les premières années du Festival jusqu’à la construction de la tente sédentaire de Fontvieille en 1987.

Des centaines de photos occupent également tous les murs de l’exposition. Photo Jean-François Ottonello.

Si l’exposition propose une série de photos de stars passées par le Festival: Alain Delon, Sean Connery ou Cary Grant entre autres, elle s’attache surtout à rendre hommage aux artistes. Charlie Rivel, premier lauréat du Clown d’or en 1974 comme une kyrielle de créateurs de talents passés sous le chapiteau de Fontvieille.

Les nombreuses vidéos jalonnant le parcours permettent au mieux de saisir leur virtuosité. Comme ce numéro de 2002 particulièrement mis en valeur, d’une ballerine de la troupe acrobatique de Canton effectuant ses pointes en lévitation sur le biceps de son partenaire. Un moment de poésie qui rappelle que le cirque est un art de l’instant, éphémère et toujours sur un fil. Comme la vie.

La princesse Stéphanie et la commissaire scientifique de l’exposition Charlène Dray. Photo Jean-François Ottonello.

"Son amour du cirque est ce que mon père m’a transmis au plus profond de moi"

Elle est la deuxième héroïne de cette exposition. Sur les images d’archives, la princesse Stéphanie est partout. De la gamine en coulisses à la spectatrice attentive devenue présidente de ce festival en succédant au prince Rainier III en 2006, elle a mis beaucoup d’elle-même dans ce projet.

Dans cette année hommage à votre père, cette exposition est peut-être le moment qui vous tient le plus à cœur d’évoquer la passion du cirque de votre père que vous avez reçue en héritage?
Toute cette année d’hommage est très forte en émotions. Et c’est vrai, son amour du cirque est ce qu’il m’a transmis au plus profond de moi. C’est pour cela que j’ai voulu cette grande exposition pour lui rendre hommage et rendre hommage à ce festival, le plus grand au monde, qu’il a créé et dont nous fêterons les cinquante ans en janvier prochain.

Comment s’est déroulé le travail pour résumer un demi-siècle?

J’ai eu la chance de rencontrer Charlène Dray, tout aussi passionnée de cirque que moi. Elle a compris ce que j’avais en tête, cette idée d’immerger les visiteurs dans un cirque. C’est elle qui a fouillé dans cinquante ans d’archives. Bien sûr, elle ne peut pas tout savoir sur le festival, alors que moi j’ai fait toutes les éditions (sourire). Nous avons fait une sélection, en y mêlant mes souvenirs personnels, des anecdotes. Cela a été long, fastidieux, mais nous y sommes arrivées. Et j’encourage les visiteurs qui viendront voir l’exposition à prendre le temps de tout découvrir, tant il y a de choses à voir.

L’exposition s’achèvera le 28 janvier… on pourrait imaginer qu’elle préfigure un musée du cirque, un jour en Principauté?

Que Dieu vous entende, que le Prince vous entende... (rires) C’est mon souhait le plus cher ! Le rayonnement de Monaco a travers le monde passe aussi par le cirque. Je sais qu’en Chine, par exemple, la Principauté était connue d’abord par le cirque avant le Grand Prix. Ce serait légitime d’avoir un musée du cirque à Monaco…

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.