Un collectif citoyen a saisi mardi 16 septembre les tribunaux administratifs de Paris, Lyon et Marseille pour demander un débat public sur la tenue des Jeux olympiques d'hiver Alpes 2030, un "droit constitutionnel" porté par la voix d'élus locaux, parlementaires et organisations de la société civile.
Désigné en février président du comité d'organisation des JO, Edgar Grospiron qualifiait ceux-ci d'"évènement d'exception, fidèle aux exigences olympiques et paralympiques et aux attentes des territoires". Mais "depuis le début, on refuse aux habitants de s'exprimer dans le cadre d'un débat public", a déploré mardi en conférence de presse l'avocat du collectif JOP 2030, Jérôme Graefe, invoquant "un droit constitutionnel".
Cette candidature a été portée fin 2023 par Laurent Wauquiez et Renaud Muselier, les présidents des régions Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) et Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), "au mépris de toute information ou publication et consultation des citoyens concernés", a ajouté le député LFI de la Savoie, Jean-François Coulomme, et "entraîne des conséquences économiques, sociales et environnementales considérables".
Plusieurs points de discorde
Ressource en eau et montagnes fragilisées par le réchauffement climatique, "sur le plan social, il nous est vendu des emplois en CDD, là où ces Jeux vont recourir (à) des bénévoles", a cité M. Coulomme. Autre point d'achoppement, les sites des Jeux Alpes 2030 sont éclatés en quatre pôles allant du Grand-Bornand (Haute-Savoie) à Nice, distants de plus de 500 km par la route.
Malgré différentes demandes de participation des citoyens avec des pétitions récoltant "plus de 70.000 signatures", selon M. Graefe, les porteurs de projets "se sont jusqu'à présent abstenus de saisir la Commission nationale du débat public (CNDP), empêchant tout débat contradictoire", sur la tenue de l'évènement, a-t-il insisté.
Le collectif JOP 2030 a saisi les trois tribunaux administratifs où ils sont répartis: le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à Paris, la région Paca et la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) à Marseille, la région Aura et le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) Alpes 2030.
Pour Delphine Larat, juriste et membre fondatrice du Collectif JOP 2030, il s'agit de débattre de "l'intérêt général de ce projet" face à un "processus politique opaque". La France avait obtenu l'attribution des Jeux d'hiver 2030 au détriment de deux autres candidatures, celles de la Suède et la Suisse.
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