Ça sort mercredi au cinéma: avec "Left-Handed Girl", Sean Baker cosigne une chronique taïwanaise vibrante

Coécrite par Sean Baker, cette chronique taïwanaise met à l’honneur trois femmes, qui luttent chacune à leur façon contre les traditions vétustes.

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Cédric Coppola Publié le 16/09/2025 à 21:14, mis à jour le 16/09/2025 à 21:14
Photo le Pacte

Une mère célibataire et ce qui semble être ses deux filles arrivent à Taïpei pour ouvrir une petite cantine au cœur d’un marché nocturne de la capitale taïwanaise. Chacune d’entre elles doit trouver un moyen de s’adapter à cette nouvelle vie et réussir à maintenir l’unité familiale…

Notre avis

À première vue, Left-Handed Girl attire l’attention par le fait que le scénario soit cosigné par Sean Baker. Le réalisateur, palmé l’an dernier pour Anora, endosse également les rôles de coproducteur et de monteur du premier long-métrage de sa fidèle collaboratrice Shih-Ching Tsou. Mais que l’on ne s’y trompe pas, si le film s’inscrit pleinement dans la lignée du cinéma indépendant et met en scène des outsiders, il possède sa propre personnalité et révèle le talent de la cinéaste.

Celle-ci immerge le spectateur dans Taïpei et ses marchés nocturnes en s’intéressant sans jugement aux gens qui y habitent. "Ce marché est énorme et représente une culture importante à Taïwan. Tout le monde y va pour manger, faire du shopping ou se socialiser. Y poser ma caméra était essentiel et renvoie aussi à mon enfance, à l’endroit où j’ai grandi" explique Shih-Ching Tsou.

Avec un ton doux-amer et une capacité certaine à alterner les points de vue entre trois personnages féminins, issus d’autant de générations, la proposition scrute l’évolution des mœurs, des inégalités et la place des représentantes du beau sexe dans la capitale taïwanaise.

"Je voulais que le film soit authentique, immersif. Les sons, les couleurs, l’architecture, leur petit appartement, leurs inquiétudes quotidiennes… Pour toucher, le thème de la famille, de l’amour entre mère et fille, est universel", ajoute-t-elle.

Si elle n’évite pas les longueurs et gagnerait à mieux resserrer l’ensemble – un petit péché que l’on observe également chez Baker –, Shih-Ching Tsou ponctue le scénario de rebondissements, dont un dernier twist inattendu. Son approche, tendance documentaire, permet d’être au plus près du ressenti de chacune et notamment de la petite fille (formidable Nina Ye) qui s’éveille et commence à voir les dysfonctionnements autour d’elle.

Par ce regard, la cinéaste met en lumière l’émancipation, avec une volonté de fuir les dogmes, les traditions et de se défaire du modèle perpétré par les anciens, comme ce grand-père qui croit que cette petite dernière, la fameuse left handed girl (gauchère), est liée au diable à cause de cette spécificité. Une attitude lourde de sens.

DE SHIH-CHING TSOU (Taïwan/France/États-Unis/Grande-Bretagne) avec Janel Tsai, Nina Ye, Shi-Yuan Ma... Drame. 1h48. Notre avis: 3/5.

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