C’est la rentrée aussi pour le tissu économique de la Principauté. Le Monaco Economic Board (MEB) signait ce lundi soir au Yacht-club de Monaco son 54e "Rendez-vous des adhérents ", dédié à ses quelque 635 fidèles. Un évènement de rentrée auquel a assisté Ludmilla Raconnat Le Goff, qui a tout juste pris ses fonctions de déléguée interministérielle à l’Attractivité.
L’ancienne adjointe à la direction du MEB déroule son plan d’action et aborde les défis qui attendent la cellule attractivité du gouvernement, orpheline de Frédéric Genta depuis son départ en mars cette année.
C’est un retour aux sources pour vous qui avez été adjointe au directeur du MEB de 2007 à 2009. C’était important de faire votre rentrée face aux adhérents?
C’est vrai que mon passage aux Affaires sociales et de la Santé est arrivé sur mon chemin par hasard donc oui c’est un retour aux sources par rapport à mon métier mais c’était aussi important pour moi d’être là ce soir. Le MEB est un partenaire majeur de l’attractivité. C’est un réseau d’entreprises monégasques et l’attractivité commence par la valorisation et la mise en avant de la réussite locale. Quoi de plus important que nos entreprises et nos réussites? Je suis heureuse de m’adresser à eux, à ceux qui font l’économie monégasque et plus largement au MEB qui sera l’un de mes premiers relais pour porter l’image de Monaco à l’international.
Le poste que vous occupez était vacant depuis le départ de Frédéric Genta en mars, on imagine que la cellule attractivité a continué à travailler en coulisse pendant ce temps?
Le gouvernement a voulu se donner le temps de la réflexion et mettre en place une feuille de route structurée et claire, ce qui a conduit à ma nomination. L’objectif est de mettre en place une gouvernance structurée portée par l’état et de fédérer l’ensemble de nos partenaires - publics ou privés - autour d’un message commun et d’une stratégie claire avec des objectifs et des priorités assumés.
Justement, quelle est votre feuille de route?
L’objectif à court terme est de remettre du lien et de la coordination en partant de l’existant et en faisant un état des lieux. On souhaite rassembler tout le monde dans un premier temps et faire un examen de ce qui fait nos forces et nos faiblesses aujourd’hui pour mettre en place les bons outils. Ensuite, et ce sera ma priorité, je souhaite rencontrer les entreprises et mettre en place un message que l’on souhaite véhiculer et qu’on veut diffuser au monde entier lorsqu’on parle de Monaco. à moyen terme, il faudra se lancer dans des études de pays, de secteurs et sur les marchés porteurs.
Vous parliez de rassembler, votre prédécesseur proposait de fusionner le Monaco Private Label (MPL), le Conseil stratégique pour l’attractivité (CSA) pour en faire une seule marque. Quel est votre avis sur ce sujet?
Le MPL est déjà rattaché à l’attractivité. Le CSA, c’est différent. C’est une commission qui rassemble un certain nombre de personnes issues du secteur privé - des résidents, des entrepreneurs souvent étrangers - que l’on fait ‘‘travailler’’ sur ce que nous pourrions mettre en œuvre pour favoriser cette attractivité. Ce n’est pas un service mais un groupe de réflexion qui fait des propositions librement. J’entends les réunir avant la fin de l’année pour me présenter et relancer ce cycle de réflexion. Mais il n’est pas question d’absorber des entités. Il n’est pas question de récupérer le travail des autres mais de faire travailler tout le monde ensemble. Comme un chef d’orchestre.
Chez les personnes que Monaco attire désormais, on parle d’un profil type plus jeune, familial et féminisé auquel Monaco doit encore s’adapter. C’est un défi pour vous?
On doit réfléchir à ce que veut Monaco mais on ne met pas encore de focus sur telle ou telle cible. C’est trop tôt pour le dire. On va réfléchir à cela dans les semaines qui viennent. En revanche, Monaco doit s’adapter et chercher à se renouveler en permanence.
Parce que la Principauté a de la concurrence avec notamment les émirats, la Suisse ou Singapour pour ne citer qu’eux. Comment lutter?
Je ne suis pas certaine qu’il faille chercher à ressembler à l’un ou l’autre. On mène une réflexion là-dessus. On ne cherche pas à être comme Dubaï ou le Luxembourg. Chacun a ses spécificités: on n’a pas la même culture, histoire ou manière de travailler. Monaco doit proposer un service particulier qui s’adapte à un certain secteur et clientèle. Si on veut faire comme les autres, on va perdre notre identité. Nous devons faire avec ce que nous sommes et c’est comme cela qu’on fera la différence.
Le placement sur liste grise est-il un frein à l’attractivité?
Je ne pense pas. De tout temps on est sous la surveillance de certains organismes internationaux sans être en liste grise. C’est le cas de tous les pays du monde. Aujourd’hui on doit répondre à certaines attentes et on s’y emploie tous les jours. Je ne suis pas inquiète là-dessus.
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