Qu’est-ce qui vous sépare de ces équipes-là?
Du réalisme. Cette équipe de Bordeaux est plus pragmatique, plus sérieuse. Et elle est venue quelques fois dans notre moitié de terrain mais a scoré tout de suite, et nous on a fait trop d’erreurs, de fautes de main. Et du coup on a couru derrière le ballon. Face à une équipe qui n’a pas joué le barrage, on a laissé des munitions et du coup on défend dur sur des séquences de deux minutes et physiquement on a craqué à partir de la 60e minute. On n’avait plus de gaz, on était à quatorze, la saison était longue et voilà. On est tombé sur une équipe plus en place, plus expérimentée, plus précise, plus efficace.
Jusqu’à quand y avez vous cru?
A la mi-temps, je suis persuadé qu’on est en bonne position (10-15). On laisse deux/trois opportunités en route, mais on est là. Puis marquer avant la pause [par Leicester Fainga'anuku à la 40+1e minute] ça devait nous aider. Et finalement en revenant, on fait deux petites fautes de main, on se met à défendre,défendre, défendre, on prend ce carton jaune qui malheureusement nous tue un peu. Tu joues face à des grandes équipes, alors déjà qu'à quinze ce n’est pas évident, alors à quatorze ça l’est encore moins. C’est comme ça.
Surtout face à une équipe bordelaise très sûre de sa force...
C'est une équipe plus en place, qui fait moins d’erreurs, de fautes de mains, qui est disciplinée. Aujourd’hui ils ont une charnière sur laquelle on devait mettre la pression et finalement ils ont plutôt joué dans le confort. C’est à nous d’apprendre, d’être un peu plus précis, de mettre un peu de colle [sur les mains NDLR] et de repartir.
S’il est difficile de faire un bilan à chaud, avez-vous le sentiment que l’équipe a grandi cette saison? Et sur quels points?
Forcément on est quand même contents de notre saison, même si ce n’est pas ce qu’on avait imaginé. On sent que le groupe progresse, que l’équipe avance. On n’était pas invité ce soir, mais tout n’est pas à jeter. Il va falloir qu’on se serve de cette demie. Puis j’espère que le Top 14 pourra compter sur nous la saison prochaine. Car on n’a pas mal de joueurs qui partent, mais j’espère que cette amertume va perdurer l’année prochaine. Afin qu’on ait un peu plus la rage dans ce genre de matchs.
La rage, l’amertume, est-ce un bon carburant selon vous?
L’an passé, perdre le barrage à domicile [contre La Rochelle] nous a servi. Cette fois on perd en demie. Et on a également perdu en quart de Champions Cup, alors il faut y retourner, apprendre.
Vous auriez probablement aimé griller les étapes, mais l’an dernier barrage, cette année demi-finale, il y a du mieux chaque saison…
Il y a de la continuité. Alors notre effectif sera différent l'an prochain, mais il est temps que ce groupe monte en puissance. Quand on prend Bordeaux, il ne sont pas là par hasard, ça fait des années qu’ils sont en demie, en finale, et j’espère que la prochaine sera la bonne. En tout cas, les mots de Pierre [Mignoni, manager du RCT] c’est de retourner bosser encore plus dur pour revenir la saison prochaine.
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