Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel, fidèle de Monaco... et du bon mot

Jean-Louis Debré était un fidèle de la Principauté. Décédé ce mardi à l’âge de 80 ans , l’ex-ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac, président de l’Assemblée nationale puis du Conseil constitutionnel, était un personnage truculent dans le paysage politique de la V^e République. Une V^e République dont les rouages n’avaient que peu de mystères pour celui dont le père, Michel, premier chef du gouvernement du général de Gaulle en 1958, avait été le directeur du comité de rédaction de la Constitution de 1958.

Ces dernières années, alors que la politique devenait spectacle, Jean-Louis Debré avait su s’adapter en multipliant les apparitions TV sans filtre et en publiant nombre de bouquins, jusqu’à monter dernièrement sur les planches avec sa compagne, Valérie Bochenek.

François Bayrou et la Vierge

En septembre dernier, ils avaient fait ensemble la promotion de leur livre En coulisse au Grimaldi Forum à l’occasion du Salon international du Livre de Monte-Carlo. Jean-Louis Debré, qui en a été le parrain, y faisait alors sa sixième apparition. Par le passé il avait également représenté la France à quelques reprises, notamment en 2012 pour remettre les insignes de Chevalier de la Légion d’honneur à Stéphane Valeri pour son action au Conseil national.

En 2017, à l’aube de l’élection présidentielle, il avait répondu aux partisans d’une VI^e République dans Monaco-Matin: "Avant de porter atteinte aux institutions de la République, pensons toujours à corriger nos comportements. Quand la VRépublique a été installée, on nous a expliqué qu’elle avait été faite pour de Gaulle et qu’elle disparaîtrait avec le général de Gaulle. Je constate simplement qu’après de Gaulle, il y a eu Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande… et que la République a continué [...] Donc attention: si c’est pour améliorer, oui. Si c’est pour revenir au jeu des partis politiques dénoncé par le général de Gaulle, c’est une erreur manifeste."

En 2023, interrogé par Monaco Info sur le baromètre que pouvait être l’humour en politique dans la bonne santé d’une vie démocratique, Jean-Louis Debré se montrait facétieux. "Quand on fait de la politique il faut toujours éviter de répondre aux questions des journalistes, non? L’humour est une forme d’éloquence qui permet d’éviter les questions embarrassantes. Cet art oratoire permet aussi de déstabiliser les adversaires." Et de poursuivre son propos par un exemple d’actualité. "Quand un jour un député a dit: ‘‘Bayrou, je le connais, c’est le seul personnage politique qui m’a dit avoir entendu la Vierge lui dire qu’il serait président de la République’’, ça a fait marrer tout le monde."

Concluant: "Le problème aujourd’hui c’est que les politiques ne nous font plus rire ils nous font pleurer."