"Tolérance zéro pour les auteurs de violences": la ministre des Sports veut aller plus loin sur les sanctions dans les stades

JO d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, port du voile, violences dans les stades… : la ministre des Sports Marie Barsacq, en visite ce lundi à Nice, évoque quelques-uns des dossiers dont elle a la charge.

Article réservé aux abonnés
Margot Dasque Publié le 31/03/2025 à 08:30, mis à jour le 31/03/2025 à 08:30
Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, sera à Nice ce lundi. Photo AFP Signature Web uniquement

Une journée marathon. Ce lundi, Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, lance l’édition 2025 de la Semaine olympique et paralympique à Nice. Dans ce cadre, elle rencontrera les élèves du lycée Masséna, se rendra au Musée national du sport et participera à une réunion de travail sur les JO 2030.

Quelle est l’importance de cette Semaine?

C’est un des objets en héritage des Jeux de Paris puisque né à cette occasion. Il y a aussi un vrai symbole en venant à Nice à la rencontre de Christian Estrosi et de Renaud Muselier pour faire le pont vers les JO des Alpes françaises 2030. Toute cette semaine 1700 projets déployés en France impliqueront 700.000 enfants et étudiants autour du sport et de ses valeurs avec la thématique de l’inclusion "l’union fait le sport".

Va-t-on tenir l’agenda des JO des Alpes françaises 2030?

C’est vrai que le processus a été très rapide depuis l’attribution des Jeux à la région Aura (Auvergne-Rhône-Alpes) et région Sud. Nous sommes dans la phase de mise en place. À la tête du Cojop (1), Edgar Grospiron recrute actuellement son directeur général et les premiers collaborateurs. On est à pied d’œuvre pour lancer les instances avec un deuxième bureau exécutif le 7 avril et un premier conseil d’administration la semaine suivante. Nous menons un travail important autour de la carte des sites avec un objectif fort de sobriété environnementale et de bon équilibre des budgets pour ces compétitions. Nous sommes confiants, l’équipe est en cours de recrutement, nous bénéficions de l’expérience d’anciens des Jeux de Paris et pouvons compter sur des outils clés en main issus de ces Jeux – comme des procédures RH ou d’achat. La société de livraison des ouvrages olympiques sera officiellement lancée le 14 avril. Dans les prochaines semaines, nous allons présenter au Sénat le projet de loi permettant de réduire les délais d’aménagement pour ces Jeux. Nous mettons les bouchées doubles, le bureau est très mobilisé.

Avez-vous des craintes pour convaincre sur le volet écologique?

C’est un des enjeux majeurs. Mais je comprends que le début d’un projet suscite toujours beaucoup d’inquiétude. Personne ne croyait à la possibilité de réduire l’empreinte carbone de moitié pour les Jeux de Paris: pourtant cela a été fait grâce à la mobilisation des expertises et moyens à tous les niveaux. Il est logique pour les Alpes françaises 2030 d’avoir des objectifs ambitieux afin de mobiliser l’écosystème entier sur ce sujet. Cela va également passer par l’accompagnement de l‘adaptation des stations pour qu’elles puissent continuer à avoir une activité économique sur les quatre saisons tout en préservant l’environnement naturel de la montagne.

Vous avez mis en garde contre les amalgames et déclaré que l’entrisme ne se situait pas sur la question du port du voile. Mais ne craignez-vous pas que la proposition de loi exclue certaines sportives du monde amateur?

La règle c’est l’interdiction des signes religieux dans les compétitions des fédérations délégataires de service public. Il y a un sujet à clarifier: l’entrisme est un sujet sur lequel le sport ne fait pas exception. Sur la période 2019-2024 plus de 760 contrôles ont eu lieu dans des clubs où il y avait des signaux faibles, des premiers indices de dérives communautaires. Au final, ce travail a permis de fermer une dizaine de clubs. Il faut détecter et signaler mais aussi former: on outille les clubs avec un guide de la laïcité pour expliquer les règles et savoir comment réagir face à des joueurs qui refusent de serrer la main à une arbitre. Des agents du service public mais aussi des membres de fédérations travaillent sur ce sujet pris très au sérieux.

Comment retrouver l’apaisement sur les terrains et dans les tribunes dans les stades de football?

Notre mobilisation est forte pour travailler sur ce sujet de sécurisation des rencontres. Les clubs de L1 et L2 travaillent aujourd’hui à transformer leur gouvernance et leur modèle: il faut aussi qu’ils se saisissent aussi de ce sujet qui dégrade l’image du football. C’est intolérable de voir de tels actes dans les stades. Nous avons envoyé le 6 mars dernier avec Bruno Retailleau une circulaire aux préfets pour rappeler tous les outils à leur disposition avant, pendant et après les matchs pour sanctionner toute infraction. D’ici fin avril, les ministères des Sports, de l’Intérieur et de la Justice vont signer une convention avec la Ligue de Football Professionnel pour préciser les compétences et responsabilités des acteurs afin que chacun joue son rôle. La tolérance zéro est de mise pour les auteurs de violences: le but est de pouvoir documenter les faits en privilégiant l’application des sanctions individuelles. Cela permettra d’éloigner des stades ceux qui ne viennent pas célébrer le sport, tout en accueillant dans les meilleures conditions les supporters et les familles.

Suivez-vous le dossier concernant le déficit du GIP du Castellet (2)?

Je ne souhaite pas m’ingérer dans le travail de la Chambre régionale des comptes. Mais je serai vigilante à ses conclusions et travaux. La F1 reste un sport chéri par les Français, je salue les initiatives qui permettent d’identifier des sites de compétitions et de travailler le modèle économique.

Comment rétablir l’équilibre de médiatisation dans les sports féminins? Cela doit-il passer par un financement plus important, public comme privé?

On a déjà avancé mais il ne faut pas relâcher les efforts. On peut citer la retransmission du Tournoi des Six Nations sur France TV ou des matchs de rugby d’Elite 1 sur Canal + en baisser de rideau. Mon ministère travaille avec l’Arcom (3) pour développer cette visibilité, nous avons beaucoup de travaux en cours, notamment avec Ligue féminine de football professionnel. Il faut accompagner ce développement et convaincre des investisseurs: il faut des représentations, des "role-model" pour encourager les plus jeunes à pratiquer un sport.

1. Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques.

2. Groupement d’intérêt public (GIP) du Grand Prix de France de F1 au Castellet.

3. Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.