Encore une audience entre inquiétudes et espoir! Inquiétudes? Constater que ce Monégasque de 44 ans, actuellement sans emploi et consommateur de stupéfiants, a la responsabilité entière d'une collision avec un scooter le 16 décembre dernier.
Espoir? Que la peine infligée de quinze jours avec sursis et la suspension du permis de conduire pendant six mois lui donne matière à réfléchir sur son asservissement aux substances psychotropes.
Certainement un vœu pieux de la formation collégiale… Mais impossible à définir, sans commentaire du prévenu, absent à la barre.
On en apprendra plus cependant sur les circonstances de l'accident avec l'instruction du dossier par le président Florestan Bellinzona.
Assez rapidement, puisque le défaut d’une partie a empêché d’en débattre, il a été rappelé qu’en cette période de fin d'année, le quadragénaire au volant de sa "Mercedes" immatriculée MC, était encore sous l'emprise de la cocaïne et du cannabis absorbés à fortes doses la veille au moment de la collision.
En descendant l'avenue de Roqueville avec son véhicule, il entamait une manœuvre hasardeuse vers 14h13, à hauteur de l'Institution François d'Assise-Nicolas Barré et percutait un scooter qui remontait dans le sens opposé par la rue Paradis.
Positif à la cocaïne et au cannabis
Confronté au choc sans trop de gravité semble-t-il, le pilote du deux-roues chutait sur la chaussée. Il évoquait au cours de son audition "de légères blessures sans ITT".
Plus précisément, l'automobiliste avait mis subitement son clignotant pour tourner sur la gauche sans raison apparente quand le pilote, engagé logiquement sur la voie parallèle tentait de rejoindre au même moment la frontière avec Beausoleil. Interrogée par le magistrat sur une éventuelle constitution de partie civile, la victime de l'accident a répondu par la négative, "parce que j'ai été indemnisé en totalité par l'assurance".
Au moment de requérir, le procureur général Stéphane Thibault a relevé dans les déclarations du prévenu "la tentation de minimiser, voire de dissimuler son addiction en prétendant avoir manqué de discernement à cause d'une consommation de médicaments. Or, les tests pratiqués par la suite ont bien montré sa positivité à la cocaïne et au cannabis. Vous le sanctionnerez pour circonstance aggravante de conduite sous l'influence de produits stupéfiants. Son casier comporte une seule mention pour escroquerie en 2021. Dès lors, faites-lui grâce de son état dépressif, mais déclarez le coupable de l'infraction reprochée."
Le dirigeant du Parquet a estimé utile et constructif de prononcer "une peine de quinze jours assortis du sursis et une interdiction de conduire avec une suspension de son permis pour une durée minimale de six mois. Je ne demande aucune amende pour ce Monégasque, actuellement au chômage." Le tribunal a suivi le ministère public dans l'intégralité de ses demandes.
* Assesseurs: Anne-Sophie Houbart et Maxime Maillet.
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