Procès en appel de l’attentat du 14-Juillet à Nice: les incohérences de l’épouse de Mohamed Ghraieb, l’un des accusés

Comme en première instance, l’épouse de l’un des deux accusés Mohamed Ghraieb est venue répondre aux questions de la cour. Une femme éprouvée... et incohérente.

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Stéphanie Gasiglia Publié le 29/05/2024 à 06:30, mis à jour le 29/05/2024 à 06:33
Merle Immonen, la femme de Mohamed Ghraieb, a été interrogée par la cour pendant plus de deux heures. Dessin Remi Kerfridin

La cour a dû la contraindre à venir témoigner au procès en appel de l’attentat du 14 juillet 2016. L’épouse de l’un des accusés, Mohamed Ghraieb, voulait se faire porter pâle, arguant d’une profonde dépression. Livide, figée, Merle Immonen est, finalement, apparue sur les écrans géants de la salle Grand Procès du palais de justice de Paris, ce mardi après-midi. Et, comme en première instance, la quinquagénaire a multiplié les contradictions et enchaîné des explications toutes plus floues les unes que les autres.

D’abord amorphe, elle a ensuite durci le ton à de nombreuses reprises, puis s’est relâchée, en larmes, alors que les questions ne venaient plus que des avocats de son époux qui comparait pour "association de malfaiteurs terroriste".

C’est pourtant avec beaucoup de bienveillance et de précision qu’elle a été abordée par le président de la cour d’assises spécialement composée de Paris, Christophe Petiteau. Mais, Merle Immonen a enchaîné les - longs - blancs, les - longs - soupirs. Et les réponses parfois insensées.

"Non, jamais"

Les avocats des parties civiles, moins tendres, ont appuyé, eux, sur les multiples différences dans ses déclarations devant la police lors de son premier interrogatoire, le 15 juillet 2016, puis lors du second en 2017.

Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a-t-il mis les pieds dans l’appartement du couple? "Non, jamais", a martelé Merle Immonen. C’est pourtant ce qu’elle avait déclaré à la police judiciaire de Nice...

Maître Philippe Soussi, pour les victimes, tente le tout pour le tout: "Même si Bouhlel est venu chez vous, ça ne fait pas de votre mari un coupable, alors je repose la question, un déménagement ça ne se fait pas par la fenêtre, est-ce qu’il est venu à votre domicile?". "Non", "Non", "Non". Inlassablement.

Tout y passe: la voiture achetée au terroriste la veille de l’attentat, les voyages en Italie avec lui, les promenades dans le 19-tonnes qui a servi pour tuer des innocents, ou encore la rencontre avec les "barbus" à l’Ariane... "J’ai l’impression que vous avez besoin d’un délai de réflexion pour répondre en fonction des questions que l’on vous pose qui pourraient, ou non, servir votre mari", observe maître Marie-Pierre Lazard. "Je réfléchis", la coupe la femme de Ghraieb. "Oui, mais pas tout le temps", tique l’avocate des parties civiles.

Passée devant le domicile du terroriste le lendemain de l’attentat

Mais c’est maître Sabria Mosbah qui va lui faire dire ce qu’elle n’avait jamais dit en première instance, ni même lors de l’enquête.

"Étiez-vous au courant que votre mari s’est rendu devant le domicile de Mohamed-Lahouaiej-Bouhlel, le 15 juillet 2016?", l’interroge l’avocate niçoise. "Oui", lâche Merle Immonen. "Pourquoi?", poursuit maître Mosbah. "On a fait tous les trois le tour du quartier", révèle l’épouse de l’accusé.

Qui dit vrai? Qui dit faux?

Merle Immonen était dans la voiture avec Mohamed Ghraieb et son cousin journaliste le lendemain du carnage de la promenade des Anglais.

Ce n’est pourtant pas ce qu’avait dit à la cour le dit cousin, la veille. Qui dit vrai? Qui dit faux? "Vous étiez bien tous les trois à passer devant le domicile de Bouhlel alors que vous saviez que c’était lui qui avait écrasé tout le monde?", insiste Sabria Mosbah. Et la réponse "Oui par curiosité", jette un froid dans les rangs des parties civiles.

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